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Culture - Exposition

Le chromatisme charnel d’Alfonso Borghi

Arrivées en droite ligne de la « Botte », quelques toiles d’Alfonso Borghi ornent les cimaises de la jeune galerie beyrouthine « Les plumes » * jusqu’au 25 novembre.

Une peinture surlignée de tubes cathodiques lumineux qui explore la tridimentionnalité.

À peine franchi le seuil de la galerie « Les plumes », le regard est interpellé par une peinture jaune, entre tournesol et safran, à la vibrante intensité. Il s’agit d’une représentation abstraite d’une Fête de village. Par les seules modulations de la couleur recouvrant diverses matières (sable, paille, plâtre, bouts de carton ou de tissu...), l’œil y perçoit une sorte de paysage champêtre dans lequel évolue une foule de silhouettes! Tout est exprimé sans la moindre référence au réel avec une virtuosité saisissante.
Moins facilement déchiffrable, un Notre-Dame accroché un peu plus loin et qui, au moyen d’un assemblage de plages de couleurs brunes, ocre et terre, désacralise la représentation religieuse en lui conférant un faux air de peinture primitive.
D’entrée de jeu, la couleur éclate dans les toiles d’Alfonso Borghi, imposant sa forte présence. Vigoureuse, comme les aplats, les coups de brosse, la texturisation de la pâte que cet artiste italien se plaît à travailler sur toile ou sur panneaux de bois. Des panneaux longitudinaux, à l’instar de ce triptyque jaune, noir et rouge, déclinant, dans une matière dense et pâteuse, des silhouettes à configurations totémiques.
«Je lis des poèmes, j’écoute de la musique (...) je m’imprègne, j’accumule et tout cela devient, plus tard, couleurs et matières sur toiles», indique l’artiste italien. Qui, bien qu’autodidacte, a paraît-il montré très jeune une sensibilité innée pour l’art, doublée d’un usage expert de la technique. Fasciné par les fresques de la Renaissance, les ocres, les rouges et les bleus des grands maîtres du XVe, ainsi que par le cubisme de Picasso et l’expressionnisme de l’artiste allemand George Pielmann – avec qui il découvrira les possibilités de la matière et des gestes –, Borghi mélangera toutes ces influences pour créer son propre style pictural aux confins de la tridimensionnalité. Une peinture au chromatisme charnel d’une puissante force expressive.
Une tridimensionnalité qu’il explore, d’ailleurs, dans ses récentes toiles à néon. Des tableaux aux grandes lignes soulignées de tubes cathodiques lumineux, rouges, bleus ou blancs.
Une technique allègrement audacieuse pour cet artiste de 69 ans qui continue ses recherches sur la matière et les couleurs et ne s’arrête pas, ainsi, aux acquis d’une renommée obtenue auprès de collectionneurs célèbres, à l’instar de Pierre Cardin, Luigi Maramotti ou encore Luciano Pavarotti...

*Achrafieh, Tabaris, rue Schéhadé, imm. Breidi. Horaires d’ouverture : du lundi au samedi de 10h30 à 19h00. Tél. : 01/333537.
À peine franchi le seuil de la galerie « Les plumes », le regard est interpellé par une peinture jaune, entre tournesol et safran, à la vibrante intensité. Il s’agit d’une représentation abstraite d’une Fête de village. Par les seules modulations de la couleur recouvrant diverses matières (sable, paille, plâtre, bouts de carton ou de tissu...), l’œil y perçoit une sorte de...
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