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Économie - Récession

La Slovénie, ex-bon élève de la zone euro, suscite l’inquiétude

Antonio Spilimbergo, directeur de la mission du FMI en Slovénie. Jure Makovec/AFP

Lorsque la Slovénie a rejoint la zone euro en 2007, elle affichait la plus forte croissance de la région, et ses deux millions d’habitants jouissaient de l’un des niveaux de vie les plus élevés d’Europe orientale. Aujourd’hui, le pays est en récession, il ne peut plus emprunter sur les marchés et tente d’éviter d’avoir à demander une aide internationale. La crise financière et économique mondiale a en effet mis au jour les faiblesses de l’économie slovène, très dépendante des exportations de voitures et de pièces détachées automobiles, de médicaments et d’électroménager.
« La Slovénie avait les meilleurs résultats des nouveaux pays membres de l’UE et faisait figure de précurseur. Mais de nombreux échecs du passé sont devenus évidents avec la crise », explique Hermina Vidovic, analyste de l’Institut d’études économiques internationales de Vienne. Le gouvernement slovène assure qu’une aide internationale ne sera pas nécessaire, mais les indicateurs économiques ne plaident pas en sa faveur : les créances douteuses des banques représentent aujourd’hui près de 18 % du produit intérieur brut (PIB) et le déficit budgétaire devrait atteindre 4,2 % du PIB cette année, contre 3,5 % prévu initialement. Un tel déficit reste nettement inférieur à ceux de beaucoup de pays de la zone euro, mais un plan de sauvetage des banques pourrait le creuser rapidement, l’État étant le premier actionnaire du secteur.
La Slovénie risque ainsi de connaître le sort de l’Irlande, contrainte d’appeler à l’aide l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) après avoir renfloué ses banques. Pour les analystes, ces menaces pourraient se concrétiser à la fin de l’année ou au début de l’an prochain si la Slovénie ne parvenait pas à retrouver la confiance des investisseurs avant l’échéance de deux milliards d’euros de dettes mi-2013. « Plus les spéculations sur une aide continueront, plus l’aide deviendra probable. Le gouvernement cherche actuellement à rassurer les marchés sur sa détermination à entreprendre la consolidation nécessaire et des réformes structurelles », explique Otilia Simkova, du cabinet d’études et de conseil Eurasia.
Le rendement de la dette slovène à dix ans est passé de 5,2 % en mars à 6,29 % hier après avoir culminé à 7,6 % en août. « La situation en Slovénie est grave et la Slovénie n’a pas de temps à perdre », a déclaré le mois dernier le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Le Premier ministre Janez Jansa, à la tête d’une coalition de centre-droit, ne dispose que d’une courte majorité au Parlement, ce qui complique l’adoption d’éventuelles réformes structurelles, comme le relèvement de l’âge de la retraite, aujourd’hui fixé à 58 ans, ou l’accélération des privatisations. « La crise en Slovénie est autant politique qu’économique car les divisions politiques sont un gros problème pour le pays », souligne Mojmir Mrak, professeur à la faculté d’économie de Ljubljana.
Le FMI, qui vient d’achever sa visite annuelle en Slovénie, a estimé que Ljubljana pouvait encore éviter une aide extérieure. « Si la Slovénie met courageusement en œuvre toutes les réformes, nous pensons que cela devrait être suffisant pour rassurer les marchés », a ainsi déclaré Antonio Spilimbergo, directeur de la mission du FMI en Slovénie, lors d’une conférence de presse.
(Source : Reuters)
Lorsque la Slovénie a rejoint la zone euro en 2007, elle affichait la plus forte croissance de la région, et ses deux millions d’habitants jouissaient de l’un des niveaux de vie les plus élevés d’Europe orientale. Aujourd’hui, le pays est en récession, il ne peut plus emprunter sur les marchés et tente d’éviter d’avoir à demander une aide internationale. La crise financière...
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