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À La Une - Liban - Formation

Marsati, l’école maritime libanaise porteuse de nouveaux horizons

Le Liban s’est lancé un défi : créer une école des métiers de la mer à Batroun conforme aux normes internationales, pour redonner au pays son importance maritime historique, mais également pour orienter les jeunes vers des métiers porteurs d’opportunités d’emploi. Entretien pour « L’Orient-Le Jour » avec le directeur général des transports au ministère des Travaux publics et des Transports, Abdel Hafeez Kayssi.

Le bâtiment administratif de la phase 1 qui va bientôt accueillir les premiers étudiants à Batroun.

Le Liban, de par sa position géographique, a historiquement été attiré par le large. On dit même que c’est pour construire les navires marchands des nombreuses civilisations qui sont passées par ce petit bout de terre que les forêts des cèdres ont été décimées...
Au début des années 2000, alors que le taux de chômage atteint des sommets chez les jeunes et que l’émigration vers les pays du Golfe s’accélère, la direction générale du ministère des Travaux publics et des Transports se penche sur le secteur maritime libanais. « Le constat était très clair : d’un côté les navires et paquebots libanais recrutaient des professionnels étrangers, et d’un autre, les jeunes libanais désireux de se former aux métiers de la mer étaient obligés de s’inscrire à l’Académie maritime d’Alexandrie », explique à L’Orient-Le Jour le directeur général (DG) des transports au ministère des Travaux publics et des Transports, Abdel Hafeez Kayssi. « L’idée de créer au Liban une école maritime donc s’est imposée d’elle-même et nous n’avons eu aucun mal à convaincre le ministère des Finances de l’importance d’accorder un budget à un tel projet », indique M. Kayssi.
D’après la Convention internationale sur les normes de formation des gens de mer (STCW en anglais) adoptée en 1978 dans le cadre de l’Organisation maritime internationale (OMI), c’est au ministère des Transports de chaque pays que revient la tâche de mettre en place son propre système de contrôle de la qualité du dispositif de formation maritime et   de délivrance des diplômes. À l’échelle internationale, le but de cette convention est de réglementer les qualifications du personnel navigant et de limiter les risques liés aux équipages sous-normes.

Un budget de 20 millions de dollars est accordé au projet
C’est en 2009 que les premiers appels d’offres sont ainsi lancés et la construction de la phase 1 du projet débute un an plus tard, avec un budget initial de 3 millions de dollars. L’École maritime baptisée Marsati (Maritime Sciences and Technology Institute) est située à Batroun et s’étend sur une surface de 22 500 m² de bâti. Elle comprendra un bâtiment administratif, des bâtiments pour la formation et des ateliers, des simulateurs, un foyer pour les étudiants et un restaurant. « La phase 1 qui s’étend sur 4 200 m² et qui abrite tous les bâtiments administratifs est quasiment achevée et nous espérons pouvoir commencer à y dispenser des cours en 2013 », indique M. Kayssi. « Les appels d’offres pour le reste du projet seront très bientôt lancés et l’exécution devrait prendre trois ans, grâce à un budget de 18 millions de dollars dont nous disposons », continue le DG du ministère.
« Marsati proposera plusieurs formations, adaptées à tous les besoins du secteur », souligne le DG du ministère. Parmi elles, les élèves pourront choisir de se former au métier de matelot, d’ouvrier ou officier mécanicien, de lieutenant de navigation, de capitaine ou même d’ingénieur maritime. « Selon leur choix, les élèves peuvent intégrer l’école après le brevet, le bac ou des études universitaires et les formations varient entre six mois et quatre ans pour certaines », explique M. Kayssi, qui précise que l’école a une capacité d’accueil de 1 500 élèves. L’école sera dirigée par une institution pédagogique dont le ministère des Travaux publics et des Transports n’a pour l’instant pas voulu dévoiler le nom.

Un projet à forte valeur ajoutée pour l’économie du pays
« Pour ne pas perdre du temps à attendre la fin de la construction de Marsati, nous avons commencé à former des jeunes dès 2009, dans les locaux de l’Institut des sciences maritimes, rattaché au ministère de l’Agriculture, souligne M. Kayssi, et nous sommes fiers aujourd’hui de constater que les 2 500 élèves qui ont reçu une formation pendant cette phase transitoire ont été tous embauchés ». « Les métiers de la mer appartiennent à un secteur porteur d’opportunités de travail », souligne M. Kayssi. Selon lui, il y aurait aujourd’hui plus de 20 000 postes vacants dans le monde pour des ingénieurs maritimes et des lieutenants de navigation.
Pour le DG du ministère, l’apport de Marsati pour le Liban est triple : premièrement, il permettra aux jeunes, désireux de se former aux métiers de la mer, de rester au Liban au lieu d’aller suivre des études coûteuses ailleurs. Ensuite, ces jeunes auront le choix d’être embauchés dans leur pays s’ils le souhaitent car la demande pour ces métiers est grande. Et enfin, l’école qui dispensera les cours en anglais recevra des étudiants de toute la région et contribuera à développer l’activité maritime et portuaire du pays. En attendant le lancement de la deuxième phase du projet et le début des cours en 2013, une large campagne publicitaire sera bientôt lancée, pour essayer de convaincre les jeunes de se lancer dans l’aventure du large.
Le Liban, de par sa position géographique, a historiquement été attiré par le large. On dit même que c’est pour construire les navires marchands des nombreuses civilisations qui sont passées par ce petit bout de terre que les forêts des cèdres ont été décimées...Au début des années 2000, alors que le taux de chômage atteint des sommets chez les jeunes et que l’émigration vers...
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