À l’ouverture du marché, le rial avait commencé avec une chute de 9 % qui s’est accélérée pour atteindre 17 % en fin de journée, le dollar s’échangeant à 34 500 rials sur le marché libre, contre environ 29 600 la veille.
La chute du rial face au dollar depuis un an a accéléré l’inflation, qui est officiellement de 23 % environ. Les prix des produits alimentaires ont doublé en un an et l’augmentation ne se limite pas aux produits importés, mais touche aussi les produits locaux.
Lundi, les agents de change refusaient d’acheter et de vendre des dollars.
« Nous ne savons pas ce qui va se passer dans les prochains jours et ce que le gouvernement va faire », a déclaré l’un d’eux cité par Fars.
L’Iran est soumis à des sanctions de l’ONU ainsi qu’à un embargo bancaire occidental mis en place depuis 2010 par les États-Unis et l’Union européenne pour son refus de cesser ses activités nucléaires sensibles. L’Occident accuse l’Iran, qui dément, de vouloir fabriquer l’arme atomique.
Le dollar valait seulement 13 000 rials fin 2011, ce qui signifie que la monnaie iranienne a perdu en un an plus de 75 % de sa valeur. La monnaie iranienne n’a cessé de reculer par paliers successifs, victime de la pénurie de devises et de l’inflation galopante provoquées par les sanctions bancaires et pétrolières
Les sanctions économiques occidentales qui visent à réduire les exportations de pétrole et empêcher dans le même temps les transactions des pétrodollars affectent directement le cours de la monnaie.
Le gouvernement a créé la semaine dernière un nouveau « centre d’échange » où des dollars sont mis à la disposition des importateurs à un taux inférieur à celui du marché libre. Mais la création de ce centre n’a pas empêché la chute du rial.
« Ce centre a en fait accéléré la hausse du dollar », a déclaré à l’AFP Hirad Hatami, un journaliste économique. « C’est une bulle. (...) Nous devons donner du temps, par exemple deux semaines, pour voir si ce centre peut permettre de contrôler le marché », a-t-il ajouté.
Le président de la Banque centrale, Mahmoud Bahmani, a affiché son optimisme malgré la chute du rial. « Avec la hausse des échanges dans le centre, les effets seront ressentis sur le marché », a déclaré M. Bahmani, selon l’agence ISNA.
En attendant, de nombreux Iraniens qui comptaient partir en vacances pour de lointaines destinations doivent renoncer à leur projet, les voyages devenant de plus en plus chers.
Et ceux qui ont envoyé leurs familles à l’étranger pour y vivre ou faire des études ont de plus en plus de mal à leur envoyer de l’argent.
(Source : AFP)