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May Chidiac sereine, sept ans après l’attentat qui l’a visée : « Je n’ai pas changé, je suis là et je continue de les déranger »

May Chidiac, ou comment transfigurer en permanence la douleur en volonté de lutte.

Sept ans jour pour jour après la tentative de son assassinat, la journaliste May Chidiac s’exprime avec la même ardeur de vie. Celle de « relever tous les défis qui font l’existence », confie-t-elle à L’Orient-Le Jour. « Depuis le début de ma vie, je ne fais que me battre et je continue », ajoute-t-elle d’une voix sereine, portant l’écho de sa lutte tenace depuis le fatidique 25 septembre 2005.
Sa revendication enfiévrée de justice s’est mue, avec l’établissement du Tribunal spécial pour le Liban en 2007, en patiente conviction qu’un jour, les coupables seront formellement sanctionnés. Sa « fureur » du début s’est aujourd’hui encore apaisée. « Ce qui m’a calmé l’esprit, c’est l’affaire Michel Samaha et l’étroite ressemblance entre les explosifs qu’il transportait et ceux utilisés dans l’attentat déjoué contre moi », révèle-t-elle. Ces éléments pourraient en effet établir la corrélation entre son dossier, celui des assassinats de Samir Kassir et de Georges Haoui, et l’attentat contre l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, aujourd’hui examinée par le TSL.
Entre-temps, c’est « la justice divine » qui fait son œuvre, selon May Chidiac. « Jamais je n’aurais cru pouvoir témoigner de mon vivant de la chute du régime syrien, c’est comme un miracle », affirme-t-elle. Elle met l’accent en même temps sur « la triste réalité qui me fend le cœur, celle d’un régime qui assassine les siens, celle d’enfants mutilés dont les images me déchirent ». « Ironiquement, c’est cette réalité retransmise par les nouveaux médias qui aura enfin ouvert les yeux de la communauté internationale sur ce pouvoir sombre que nous n’avons cessé de dénoncer », fait-elle remarquer, absorbant la cruauté de cet état des lieux, comme elle l’a fait du choc de son agression.
Usant parfois d’un humour discret, qui permet de mieux traiter avec la violence subie, May Chidiac se moque de la liste d’al-Jouni, qui la cite parmi les cibles potentielles de nouveaux attentats. « C’est la meilleure preuve que je suis toujours là et que je n’ai pas changé. La preuve que je les défie de la même façon et que je continue de déranger ceux qui veulent anéantir nos aspirations pour ce pays », lance-t-elle.
Son idéalisme passionné, qui anesthésiait sans doute ses douleurs, s’est transformé en volonté d’enfoncer ses pas dans la réalité, de l’affronter, d’y graver ses traces comme une fière survivante, sans jamais se résigner à suspendre sa marche. Son travail pour sa thèse de doctorat, son autobiographie et la fondation qui porte son nom sont une manière audacieuse de se faire justice à elle-même, en attendant la justice des tribunaux.
Cette attente, elle la nourrit aussi par les bribes étoilées d’une philosophie qu’elle ne cesse de réinventer. « Cette année en particulier est la septième après l’assassinat déjoué contre moi. Et le chiffre sept ne peut qu’offrir quelque chose de positif, une renaissance, une nouvelle page que je tourne. » « J’aimerais oublier le passé qui me gêne », reconnaît-elle. Et de conclure, sans fausse émotion : « J’essaie de regarder cette étoile filante qui me guide vers un demain meilleur... »
Sept ans jour pour jour après la tentative de son assassinat, la journaliste May Chidiac s’exprime avec la même ardeur de vie. Celle de « relever tous les défis qui font l’existence », confie-t-elle à L’Orient-Le Jour. « Depuis le début de ma vie, je ne fais que me battre et je continue », ajoute-t-elle d’une voix sereine, portant l’écho de sa lutte tenace depuis le...
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