Awad Ibrahim est le deuxième pèlerin à retrouver la liberté. Neuf autres otages chiites sont toujours détenus en Syrie depuis 4 mois. Capture d'écran/LBC
Awad Ibrahim, un des dix pèlerins chiites libanais encore retenus en otages en Syrie, a été relâché mardi.
M. Ibrahim a été remis aux autorités turques et il est entré en contact avec sa famille, selon différents médias locaux. Il a indiqué à la chaîne LBC que ses ravisseurs réclamaient "des excuses de la part du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah au peuple syrien avant de libérer les neuf autres pèlerins".
La rébellion syrienne accuse le Hezbollah de soutenir les forces du régime de Bachar el-Assad et de participer ainsi au bain de sang en Syrie. Le parti chiite a nié tout soutien à l'armée syrienne.
M. Ibrahim a affirmé en outre être "en bonne santé" et avoir été "bien traité" par ses ravisseurs.
Le président libanais Michel Sleiman s'est félicité mardi de la libération de Awad Ibrahim : "J'espère que ses camarades seront également libérés le plus tôt possible", a affirmé M. Sleiman tout en assurant que "l'Etat poursuivra ses contacts afin d'obtenir leur libération". Le président a également promis que les autorités vont poursuivre leurs efforts afin de libérer les citoyens enlevés à l'intérieur du pays et traduire les ravisseurs en justice.
De son côté, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a annoncé lors d'un entretien que deux officiers se rendront mercredi à l'aube à Ankara pour raccompagner l'otage libanais libéré à Beyrouth.
Onze pèlerins libanais avaient été enlevés en mai par un groupe rebelle dans la région d’Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu'ils rentraient d'un pèlerinage en Iran. Hussein Ali Omar avait été relâché le 25 août en geste de bonne volonté après une médiation des ulémas musulmans.
L’Armée syrienne libre (ASL, dissidents) avait démenti toute implication dans l’affaire, mais un groupe jusqu’alors inconnu, les "Révolutionnaires de Syrie-province d’Alep", avait affirmé à la chaîne satellitaire al-Jazira, dans un communiqué diffusé fin mai, détenir les pèlerins. Leurs familles ont organisé de nombreuses manifestations pour obtenir leur libération.
Des informations contradictoires ont aussi circulé sur le sort des otages depuis un raid aérien meurtrier sur la localité d’Azzaz, dans le nord de la Syrie, où ils étaient détenus.
Dans la matinée, la chaîne OTV a indiqué que le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel et le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim se rendront dans les prochaines heures en Turquie pour accueillir l’otage libéré.
"Nous coordonnons avec les autorités turques", a déclaré M. Charbel à la LBC.
Une source proche du dossier avait affirmé à L'Orient-Le Jour que plus d'un pèlerins enlevés en Syrie seront relâchés aujourd'hui, mardi.
Fin août, le rassemblement des ulémas musulmans avait entrepris en Turquie une nouvelle médiation en vue de la libération des otages. Leurs familles vivaient depuis au gré des promesses de leur libération.
Outre ces pèlerins, un autre ressortissant libanais issu d'un important clan chiite, Hassan Moqdad, a été enlevé en Syrie, provoquant en représailles les rapts par son clan de dizaines de Syriens et d'un Turc se trouvant au Liban et la fermeture temporaire par des manifestants de l'autoroute conduisant à l'aéroport de Beyrouth, le 15 août dernier.
Le rapt du membre du clan avait été revendiqué par un groupe rebelle syrien l'accusant d'être un tireur embusqué à la solde du Hezbollah qui a démenti.
Le 13 septembre, les forces de sécurité libanaises ont arrêté Maher Moqdad, le porte-parole du clan, lors d'une opération-surprise qui s’est déroulée sans incident dans la banlieue sud de Beyrouth. Cette arrestation est intervenue après le coup de filet de l'armée libanaise, quelques jours plus tôt, contre les Moqdad, à Roueiss.
Conformément à une décision de justice, l'armée s’était alors livrée à une série de perquisitions, procédant à plusieurs arrestations, notamment au sein de l’antre des Moqdad.
Lors de cette opération, l'armée avait également réussi à libérer les otages syriens détenus dans le quartier de Hay el-Sellom. L'otage turc aux mains des Moqdad avait été libéré par l'armée libanaise mardi 11 septembre. Aydin Tufan Tekin avait affirmé à la presse avoir été "bien traité" par ses ravisseurs et demandé la libération des otages libanais en Syrie.
Le Lendemain, Maher Moqdad a indiqué que son clan a libéré l'otage turc pour éviter d'être pris au piège d'une dispute avec le gouvernement. Dénonçant un stratagème visant à créer une confrontation entre le clan et l'armée libanaise, le porte-parole de la famille a ajouté, dans des déclarations à la New TV : "Nous avions la capacité de tout faire basculer, mais nous tenons à la paix civile".
Pour mémoire :
Otages libanais en Syrie : le rôle ambigu de la Turquie
M. Ibrahim a été remis aux autorités turques et il est entré en contact avec sa famille, selon différents médias locaux. Il a indiqué à la chaîne LBC que ses ravisseurs réclamaient "des excuses de la part du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah au peuple...
Sûr qu'il était réellement "pèlerin" !?
11 h 44, le 26 septembre 2012