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À La Une - Révolte

Raid aérien meurtrier à Aïn Issa : au moins 50 morts

Réunis hier à La Haye, les « Amis du peuple syrien » tentent de renforcer la coordination des sanctions contre le régime de Damas.

Depuis plus de deux mois, Alep est la cible de bombardements. Zaïn Karam/Reuters

Dans le dernier épisode en date de la guerre dévastatrice en Syrie, une station-service a explosé hier après un raid aérien à Aïn Issa, dans la province de Raqa, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Au moins 30 personnes ont été tuées et 83 autres blessées », a dit le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant : « Mais des informations non confirmées font état de plus de 50 morts. » Selon un militant local se faisant appeler Abou Mouawiya, joint via Skype, la station-service « a été touchée par un avion de combat ». « Cette station-service est la seule à fonctionner dans la zone et elle était pleine à craquer », a-t-il expliqué. L’explosion de la station-service intervient au lendemain de la prise par les rebelles de Tal al-Abyad, un poste-frontière entre la province de Raqa et la Turquie, situé à une quarantaine de kilomètres du village de Aïn Issa.


Plus tôt dans la journée, la télévision d’État syrienne avait annoncé le crash d’un hélicoptère militaire provoqué, selon elle, par un contact en plein vol avec un avion de ligne syrien qui transportait 200 passagers mais qui a pu atterrir sans encombres. L’OSDH a affirmé pour sa part que l’hélicoptère avait été « abattu par des rebelles » dans le secteur de Tal al-Kurdi, près de Douma (au nord-est de Damas). Depuis le début de la révolte, la rébellion a plusieurs fois annoncé avoir abattu des hélicoptères ou des avions de l’armée, qui bombardent ses positions sur plusieurs fronts.
De son côté, appelant encore une fois à l’aide la communauté internationale, le Conseil national syrien a indiqué que des hélicoptères avaient pilonné le quartier de Hajar el-Aswad, dans le sud de Damas, qu’il a déclaré zone « sinistrée », comme ceux de Qadam, de Assali ou de Tadamoun après deux mois de combats accompagnés d’intenses bombardements. Après les combats dans la capitale, les exécutions sont courantes dans les secteurs repris par l’armée où l’on continue « de découvrir des corps dans les rues », a affirmé une militante se faisant appeler Alexia.

 

Selon la Commission générale de la révolution syrienne, qui qualifie elle aussi le sud de Damas de territoire « sinistré », les forces du régime ont tué « plus de 200 personnes » dans cette zone depuis début septembre. En outre, la télévision publique syrienne a rapporté que les forces régulières encerclaient hier le quartier de Yarmouk dans la capitale, tenu par les insurgés, et avaient arrêté plus de 100 personnes, tandis que l’opposition faisait état de plusieurs morts.
Ailleurs dans le pays, à Alep, les forces du régime ont continué de pilonner les quartiers rebelles et des localités avoisinantes. Le pilonnage et les combats ont aussi touché les régions de Deir ez-Zor, d’Idleb, ainsi que Homs et Hama. Selon un militant, un citoyen journaliste qui diffusait des images depuis Hama sous le nom de Abou Hassan est mort brûlé mercredi dans une attaque des forces gouvernementales contre sa maison. Selon l’OSDH, l’armée a pilonné son quartier et « mis le feu à une maison ». Quatre corps calcinés sont visibles sur des images vidéo mises en ligne par des militants. Au total, les violences ont fait au moins 203 morts hier, selon un bilan provisoire obtenu de sources diverses. En 18 mois de conflits, 29 000 personnes ont péri, dont 20 755 civils, indique encore l’OSDH.


Aucune issue n’est en vue en raison de la détermination des belligérants et des divisions internationales, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, déplorant que pouvoir et rébellion semblent décidés à se battre jusqu’au bout. Dans ce contexte, des représentants d’une soixantaine de pays et de la Ligue arabe se sont réunis hier à La Haye pour renforcer la coordination des sanctions contre le régime du président Bachar el-Assad, que des sanctions américaines, européennes et arabes n’ont pour l’instant pas fait plier. Ils ont appelé les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à priver la Syrie des « ressources » dont elle a besoin pour poursuivre le conflit. Le groupe de travail sur les sanctions des Amis du peuple syrien a également assuré que les mesures déjà mises en place « avaient sérieusement affecté le régime syrien et réduit ses revenus de plusieurs milliards de dollars », grâce à l’embargo sur l’exportation de pétrole. Dans son rapport final, le groupe de travail a également appelé tous les États « à veiller à la stricte application des sanctions », qui doivent être « soigneusement ciblées pour affecter le régime, mais épargner la population ». Et à New York enfin, Washington, Londres et Paris ont de nouveau accusé Téhéran de fournir des armes au régime Assad, au lendemain d’une visite du chef de la diplomatie iranienne à Damas, des accusations que l’Iran a démenties.

 

 

Reportage :

À l’école de la rébellion syrienne

 

Eclairage :

Zone frontalière avec la Turquie : des gains cruciaux pour l’ASL

Dans le dernier épisode en date de la guerre dévastatrice en Syrie, une station-service a explosé hier après un raid aérien à Aïn Issa, dans la province de Raqa, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Au moins 30 personnes ont été tuées et 83 autres blessées », a dit le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant : « Mais des informations...

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