En réaction, un important dirigeant du mouvement islamiste à Gaza, Ismaïl el-Achqar, a « appelé les mouvements et les forces de notre peuple à révoquer et juger le président Abbas pour ses actes antinationaux envers le peuple palestinien et sa résistance en Cisjordanie », dans un communiqué. Un autre dirigeant du Hamas à Gaza, Salah Bardawil, a estimé dans un communiqué que « ces arrestations traduisaient le discours politique agressif de Abbas qui a encouragé les services de sécurité à ces arrestations, attaqué la réconciliation et mis en doute la neutralité de l’Égypte ». M. Bardawil a appelé « le garant égyptien (de la réconciliation) à intervenir pour arrêter cette farce de l’Autorité de Ramallah ».
La traque aux salafistes s’est en effet intensifiée après une attaque dans le Sinaï le 5 août, au cours de laquelle 16 gardes-frontières égyptiens ont été tués par des assaillants suspectés d’être des islamistes radicaux. L’Égypte a demandé au Hamas des informations sur des membres d’un groupe salafiste du territoire qui auraient prêté la main à cette opération. Lundi, le ministère de l’Intérieur du Hamas a assuré qu’aucun habitant de la bande de Gaza n’était impliqué. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Islam Chahwane, rejette toutefois les accusations de sévir contre les salafistes pour complaire au nouveau pouvoir égyptien, dirigé par les Frères musulmans, la maison mère du Hamas.
À Jérusalem-Est
Dans ce contexte de discorde, le président palestinien Mahmoud Abbas a protesté auprès de l’Égypte dont le Premier ministre, Hisham Qandil, a reçu le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a affirmé hier un dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saleh Raafat. Ce dernier a souligné que M. Abbas avait envoyé personnellement une lettre au président égyptien Mohammad Morsi via l’ambassadeur égyptien « comportant une protestation et appelant officiellement le gouvernement égyptien à ne pas traiter M. Haniyeh comme Premier ministre ». Le Hamas a dénoncé l’attitude du président palestinien, accusant Mahmoud Abbas et son mouvement le Fateh de vouloir imposer un blocus politique au mouvement islamiste. Dans un communiqué de son porte-parole à Gaza, Sami Abou Zouhri, il « souligne que Mahmoud Abbas n’a aucun droit de parler de représentation palestinienne unifiée, puisque son mandat a expiré il y a plus de trois ans ».
Par ailleurs, Israël a fermé hier un point de passage à Jérusalem-Est crucial pour l’accès des habitants palestiniens au centre de la ville, en dépit de plaintes et de manifestations des habitants et d’organisations israéliennes de défense des droits de l’homme, expliquant que sa fermeture forcerait plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens à n’utiliser qu’un seul point de passage, à deux kilomètres de là. La police israélienne a confirmé hier la fermeture du passage. « Aujourd’hui, sur la base d’une décision de justice, le check-point de Ras Khamis a été officiellement fermé après l’expansion et l’organisation de celui de Chouafat, pour améliorer la qualité des services de la circulation et faciliter le mouvement pour les citoyens qui souhaitent sortir de Jérusalem ou s’y rendre. »
Enfin, deux Palestiniens ont été tués et un autre blessé hier soir dans un raid de l’aviation israélienne contre la bande de Gaza, ont constaté un photographe de l’AFP et les services d’urgence palestiniens. Le raid a visé une voiture appartenant au ministère de l’Intérieur du Hamas, et qui circulait à Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, ont précisé ces sources.
(Source : AFP)
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