Réuni hier à Achrafieh en présence de MM. Farès Souhaid, Moustapha Allouche, Nadi Ghosn, Eddie Abillama, Youssef Doueihy, Vatcheh Nourbatlian, Élias Abou Assi, Naufal Daou, Ali Hamadé et Walid Fakhreddine, le secrétariat général du 14 Mars a qualifié la déclaration du commandant en chef des pasdaran concernant la présence de soldats iraniens de la brigade al-Qods au Liban et en Syrie de « violation flagrante de la souveraineté du Liban ».
Le secrétariat a salué la position du président de la République, Michel Sleiman, qui avait demandé des explications à Téhéran à la suite de ces propos. « Nous appelons encore une fois le gouvernement libanais à faire face à ces propos et se rendre devant les instances internationales pour garantir l’indépendance et la souveraineté du Liban », note le communiqué du 14 Mars. « Les agressions répétées du régime syrien contre les habitants des zones frontalières, et plus récemment à Arsal, d’une part, et l’image du gouvernement impuissant, qui comprend des ministres soumis à la volonté du Hezbollah, comme l’a confirmé le comportement du ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour, de l’autre, suffisent pour démontrer la nécessité absolue de faire tomber ce gouvernement au plus tôt », souligne le 14 Mars dans son communiqué.
« Nous avons payé cher le prix de la levée de la mainmise des armes étrangères sur la décision libanaise, ajoute le 14 Mars. Et voilà que l’Iran annonce aujourd’hui sa violation de la souveraineté et de l’indépendance du Liban. Les Libanais se sont battus pour obtenir le retrait d’Israël du Liban, tout comme ils ont longtemps lutté pour la fin de la tutelle syrienne et le retrait par Damas de ses troupes. Aujourd’hui, voilà qu’il nous faut de nouveau inéluctablement lutter pour sortir les armes iraniennes du Liban. La responsabilité de la défense du Liban est exclusivement celle de l’État libanais, qui est le seul décideur sur ce plan, et il n’y a pas lieu de partager la souveraineté nationale avec un groupe interne ou régional, selon la Constitution libanaise », relève le communiqué.
Le 14 Mars a par ailleurs « apprécié la visite au Liban du pape Benoît XVI, qui a souligné la nécessité du lien islamo-chrétien dans un Moyen-Orient où l’on assiste à une renaissance à travers le printemps arabe, pour lequel Sa Sainteté a exprimé respect et appréciation ». « La visite a donné aux Libanais en général et aux chrétiens en particulier une étendue certaine d’espoir en un avenir meilleur, compte tenu de leur longue expérience dans le domaine de la convivialité », note le secrétariat du 14 Mars dans son communiqué.
Le secrétariat général a enfin de nouveau condamné l’atteinte à l’islam et aux fidèles suscitée par le film islamophobe, s’interrogeant sur le timing suspect de la diffusion de ce dernier sur les réseaux sociaux. « Celui qui est à l’origine de cette atteinte que nous rejetons a également voulu nuire aux musulmans et les placer dans le cadre d’une confrontation avec l’Occident, ce qui porte atteinte à leurs intérêts et aux intérêts des peuples de la région », indique le 14 Mars. « Or la confrontation réelle n’est pas avec les peuples de l’Occident ou avec les gouvernements, mais avec une poignée d’intrus qui souhaitent frapper l’image du printemps arabe et l’avenir prometteur des peuples de la région, pousuit le 14 Mars. L’appel subséquent du Hezbollah à organiser des manifestations contre cette atteinte n’est qu’une tentative flagrante de détourner l’attention des crimes commis par le régime syrien. On ne peut pas défendre la dignité humaine contre une atteinte déterminée et soutenir en même temps le régime de Bachar el-Assad, qui viole chaque instant la dignité humaine en Syrie », ajoute le communiqué.