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Présidentielle US 2012 - Présidentielle US

Vidéo polémique : Les Palestiniens "ne s'intéressent absolument pas" à la paix, affirme Romney

S'il est élu, le candidat républicain affirme qu'il n'interviendra pas pour relancer le processus de paix israélo-palestinien.

Le candidat républicain Mitt Romney est au coeur d'une polémique à cinquante juniors de la présidentielle américaine. REUTERS/Jim Young

La semaine commence mal pour Mitt Romney. Depuis lundi, le journal de gauche Mother Jones, qui a mis la main sur une vidéo filmée à l'insu du candidat républicain lors d'une séance de levée de fonds le 17 mai dernier, en diffuse des extraits. Dans le dernier extrait diffusé mardi, le présidentiable américain se dit persuadé que les Palestiniens "ne s'intéressent absolument pas" à la paix avec Israël. 

 

Devant ses partisans, M. Romney affirme que s'il était élu, il n'interviendra pas pour tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien, et ajoute "qu'un cheminement vers la paix est presque absolument impensable".

"Vous gérez les choses du mieux que vous pouvez. Vous espérez une certaine stabilité, mais vous reconnaissez que cela va rester un problème sans solution, et vous remettez le problème à plus tard en espérant qu'en fin de compte, d'une façon ou d'une autre, quelque chose va se produire et le résoudre", dit-il dans cette vidéo.

 

 

Depuis le début de sa campagne, M. Romney a donné des gages de loyauté et de soutien à Israël, pays qu'il a accusé le président Obama d'avoir "laissé tomber".

Dans la vidéo révélée mardi, le candidat républicain affirme que "l'idée de faire pression sur les Israéliens pour qu'ils donnent quelque chose aux Palestiniens en échange de gestes (de ces derniers) est la pire idée du monde".

 

M. Romney s'était déjà attiré les foudres des Palestiniens à la suite de sa visite à Jérusalem fin juillet, dans le cadre d'une tournée à l'étranger marquée par une succession de "couacs".

Les Palestiniens s'étaient en particulier élevés contre des déclarations jugées "racistes" du candidat républicain, qui avait estimé que l'écart entre leur niveau économique et celui d'Israël s'expliquait par une différence de "culture". Il avait aussi suscité leur ire en qualifiant la Ville Sainte de "capitale d'Israël", alors que les Palestiniens souhaitent en faire la capitale d'un futur Etat.

 

 

Les électeurs démocrates sont des assistés

Ce nouvel extrait vient s'ajouter à celui diffusé lundi, dans lequel Mitt Romney disserte sur la "mentalité de victimes" des électeurs du président sortant Barack Obama.

 

"Il y a 47% (d'Américains) qui sont tous pour lui (Obama), qui sont dépendants du gouvernement, qui pensent qu'ils sont des victimes, qui estiment que le gouvernement à la responsabilité de prendre soin d'eux, qui considèrent que leur sont dûs une couverture santé, de la nourriture, un logement et tout ce qu'ils veulent", dit-il dans cet extrait.

"Ceux-là ne payent pas d'impôts (...) alors notre message sur la baisse des prélèvements" est inopérant sur eux, ajoute M. Romney, avant de conclure, considérant qu'ils voteront Obama "quoi qu'il arrive" : "Mon boulot, c'est de ne pas m'occuper de ces gens-là, je ne les convaincrai jamais qu'ils doivent assumer leurs propres responsabilités et prendre soin d'eux-mêmes".

 

 

 

L'équipe de campagne du président démocrate Barack Obama a immédiatement tiré à boulets rouges sur ce "candidat à la présidence des Etats-Unis qui, à huis-clos, (...) a tiré un trait avec mépris sur la moitié de la Nation". "Il est choquant qu'un candidat à la présidence des États-Unis profite d'un huis-clos pour dire à un groupe de riches donateurs, que la moitié des Américains se considèrent comme des +victimes+ vivant de subventions et ne sont pas prêts à +prendre leurs vies en main+, a affirmé le directeur de campagne de M. Obama, Jim Messina.

 

Au cours d'une conférence de presse organisée à la hâte à Los Angeles après la mise en ligne de la vidéo, le multimillionnaire américain, manifestement nerveux, n'a toutefois pas jugé bon de se dédire, se contentant de répéter qu'il souhaitait "aider tous les Américains", concédant seulement que ses propos incriminés n'avaient pas été "formulés élégamment".

 

La publication de cette vidéo intervient à 50 jours du scrutin du 6 novembre et à un moment déjà délicat pour M. Romney, qui a marqué le pas dans les sondages depuis la fin des conventions nationales, fin août et début septembre. Elle intervient aussi alors que M. Romney a dû se défendre lundi contre un article du journal Politico qui affirmait que son équipe de campagne était déchirée par des luttes entre conseillers. "Mon équipe de campagne est formidable", a assuré le candidat à l'antenne de Telemundo. "Mes conseillers travaillent extrêmement bien ensemble. Je travaille bien avec eux".

 

Cette polémique survient aussi alors que M. Romney a été critiqué la semaine dernière pour avoir accusé l'administration démocrate de faiblesse face aux violences antiaméricaines dans le monde arabo-musulman.

Ses critiques avaient été qualifiées de déplacées par l'équipe Obama à la suite de la mort de quatre Américains dans l'attaque du consulat de Benghazi en Libye le 11 septembre, dont l'ambassadeur américain. Le lendemain, le président sortant avait estimé que son adversaire avait "tendance à tirer d'abord et viser ensuite".

 

 

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