Dans les milieux de l’opposition, ces actes, jugés « agressifs », ont été dénoncés comme « une atteinte flagrante à la souveraineté » libanaise. L’ancien député Misbah Ahdab, qui a tenu hier une conférence de presse à sa résidence de Tripoli, a vivement reproché au gouvernement son silence sur « les attaques quotidiennes » syriennes. « Quelques jours avant la date fixée pour la reprise du dialogue national, une série de questions se posent : comment sera-t-il possible de discuter des armes de la résistance alors que les Iraniens reconnaissent clairement la présence de pasdaran au Liban et en Syrie ? De quelle stratégie de défense peut-il être question, alors que nos frontières sont attaquées de toutes parts et que leur défense est considérée comme une noble résistance au Sud mais un hypocrite complot international à l’Est et au Nord ? » s’est-il interrogé, en s’étonnant du « silence du gouvernement à l’égard des agressions quotidiennes du régime Assad contre le territoire libanais ».
M. Ahdab a aussi mis en garde contre la gravité de la situation à Tripoli, « en raison de la prolifération des îlots de sécurité » et contre une anarchie « provoquée pour amener les services de sécurité à arrêter des gens d’une même couleur politique et renforcer ainsi les armes du régime syrien à Tripoli ».
Selon lui, la gravité de la situation « doit pousser le gouvernement à prendre une décision politique pour que les armes de la résistance à Tripoli ne bénéficient plus d’une couverture politique et doit inciter le 14 Mars à avoir une vision claire pour s’attaquer aux dossiers urgents face aux plans irano-syriens de contrôler le pays ».
À son tour, le député Assem Araji a invité le gouvernement, dans une déclaration à la Voix du Liban-Dbayé, à « protéger la zone frontalière nord et est où la population vit dans la terreur à cause des violations syriennes répétées du territoire national, en dépit du déploiement de l’armée ».
Le PNL, qui a également stigmatisé les agressions syriennes « flagrantes » de la souveraineté libanaise, a demandé au gouvernement d’adopter « une position claire et franche face à ces agissements et de saisir sans tarder la Ligue arabe et le Conseil de sécurité pour faire comprendre aux agresseurs que leur comportement est inacceptable ».