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La visite de Benoît XVI au Liban

Avant son départ, Benoît XVI exhorte le Liban à rester attaché à « la pluralité des traditions religieuses »

Le pape Benoît XVI a exhorté les Libanais, chrétiens et musulmans, dans son dernier message avant de prendre l’avion, à refuser tout ce qui pourrait les désunir et à opter pour la fraternité.

Benoît XVI saluant la foule de jeunes l’acclamant, à son arrivée à l’aéroport, entouré de Michel et de Wafa’ Sleiman.        Photo Dalati et Nohra

Ce n’est pas sans un serrement de cœur que les chrétiens du Liban ont fait leurs adieux au pape Benoît XVI, qui leur a permis de vivre trois jours de plénitude et d’oublier, du moins jusqu’à la fin de la journée hier, les affres de leur vie quotidienne. Et ce n’est pas sans un dernier mot d’espérance et d’espoir que le Saint-Père a voulu partir. « Je prie Dieu pour le Liban, afin qu’il vive dans la paix et résiste avec courage à tout ce qui pourrait le détruire ou le miner », a-t-il dit à l’aéroport, où une cérémonie presque identique à celle de son accueil a été organisée. Il y avait là tous les officiels, avec à leur tête le président Michel Sleiman et son épouse Wafa’, le Premier ministre Nagib Mikati, ainsi qu’un grand nombre de jeunes, venus rendre hommage à celui qui leur a insufflé un sentiment d’espoir en leur demandant de ne pas avoir peur et de rester attachés à leur terre.


« Je souhaite que ce pays continue de permettre la pluralité des traditions religieuses et de ne pas écouter la voix de ceux qui veulent l’en empêcher », a souligné le souverain pontife dans son discours d’adieux à l’aéroport. Il a également souhaité « au Liban de fortifier la communion entre tous ses habitants, quelles que soient leur communauté et leur religion, en refusant résolument tout ce qui pourrait conduire à la désunion et en choisissant avec détermination la fraternité ».


« Ce sont là des fleurs qui sont agréables à Dieu, des vertus qui sont possibles et qu’il conviendrait de consolider en les enracinant davantage », a relevé le souverain pontife, en ajoutant : « La Vierge Marie, vénérée avec dévotion et tendresse par les fidèles des confessions religieuses présentes ici, est un modèle sûr pour avancer avec espérance sur le chemin d’une fraternité vécue et authentique. Le Liban l’a bien compris en proclamant il y a quelque temps le 25 mars comme jour férié, permettant ainsi à tous ses habitants de pouvoir vivre davantage leur unité dans la sérénité. Que la Vierge Marie, dont les antiques sanctuaires sont si nombreux dans votre pays, continue à vous accompagner et vous inspirer. »

« Envie de revenir » 
Se félicitant de la coexistence au Liban, il a déclaré : « Le monde arabe et le monde entier auront vu, en ces temps troublés, des chrétiens et des musulmans réunis pour célébrer la paix. Il est de tradition au Moyen-Orient de recevoir l’hôte de passage avec égard et respect, et vous l’avez fait. Je vous en remercie tous. Mais, à l’égard et au respect, vous avez apporté un complément, il peut se comparer à l’une de ces fameuses épices orientales qui enrichissent la saveur des mets : votre chaleur et votre cœur, qui m’ont donné le goût de revenir », a-t-il ajouté, déclenchant un tonnerre d’applaudissements et de cris enthousiastes.


« Dans sa sagesse, Salomon a fait appel à Hiram de Tyr, pour l’élévation d’une maison pour le Nom de Dieu, un sanctuaire pour l’éternité. Et Hiram (...) envoya du bois provenant des cèdres du Liban », a poursuivi le pape, en référence au roi d’Israël et au roi phénicien de Tyr. « Des boiseries de cèdre meublaient l’intérieur du Temple et portaient des guirlandes de fleurs sculptées. Le Liban était présent dans le sanctuaire de Dieu », a-t-il rappelé, faisant référence à l’épisode de la Bible selon lequel le roi d’Israël a construit le premier Temple. 
« Puisse le Liban d’aujourd’hui, ses habitants, continuer à être présents dans le sanctuaire de Dieu, a ajouté le pape. Puisse le Liban continuer à être un espace où les hommes et les femmes peuvent vivre en harmonie et en paix les uns avec les autres pour donner au monde, non seulement le témoignage de l’existence de Dieu, mais également celui de la communion entre les hommes, quelle que soit leur sensibilité politique, communautaire ou religieuse », a-t-il dit, avant de monter dans l’avion.

Sleiman : Un engagement soutenu aux Exhortations apostoliques 
Auparavant, le président Michel Sleiman avait prononcé un discours dans lequel il a remercié le souverain pontife pour l’attention qu’il porte à la stabilité du Liban, la coexistence entre ses communautés, et pour ses nombreuses interventions en faveur de la souveraineté, de l’unité, de l’indépendance et du bien du Liban. Le président Sleiman a ajouté : « Nous vous assurons, en ces temps de changements historiques et de défis, que le Liban restera fidèle à ses liens extraordinaires avec le Saint-Siège, à son rôle et sa mission dans son environnement, et demeurera également attaché à ses racines spirituelles et religieuses qui sont partie intégrante de son patrimoine, de son histoire et de sa civilisation. »


« Dans cette optique, a poursuivi le chef de l’État, un engagement à la teneur de l’Exhortation apostolique “Une espérance nouvelle pour le Liban” semble nécessaire, dans les domaines de la réforme politique, économique et sociale, du renouveau spirituel et des besoins des jeunes. Aujourd’hui aussi, un nouveau besoin a émergé : celui de s’impliquer avec beaucoup de détermination et de sagesse dans les recommandations de la nouvelle Exhortation apostolique qui appelle les chrétiens d’Orient à s’attacher à leurs terres, leur identité et leur liberté, à privilégier la tolérance et la solidarité sociale, le respect profond de l’autre et de sa différence, le rejet de la discorde et de la violence, et la réalisation d’une paix solide dans les cœurs », a encore dit M. Sleiman, en insistant sur le fait qu’un « développement n’est pas possible sans paix ».


Le chef de l’État a enchaîné en évoquant les troubles dans la région. « Nous sommes tous conscients qu’une paix réelle ne peut pas non plus exister sans justice et sans respect des droits de l’homme. (...) Quant aux mouvements revendicatifs arabes, ils portent en eux l’espoir d’une réforme, d’une liberté et d’une démocratie, en dépit de la violence qui les accompagne et des obstacles sur lesquels ils butent, sachant que la démocratie authentique est avant tout une culture, une pratique et une série de principes et de valeurs aux dimensions internationales », a poursuivi M. Sleiman.


Le président a conclu en promettant au pape que le Liban « restera un pays de dialogue, de cohésion, d’ouverture et de participation de toutes ses composantes à la gestion des affaires publiques, ainsi qu’un témoin de la vérité et de la coexistence, sur base des constantes nationales et du respect mutuel ».

 

Retrouvez toutes nos informations sur la visite papale, dans notre dossier spécial

Ce n’est pas sans un serrement de cœur que les chrétiens du Liban ont fait leurs adieux au pape Benoît XVI, qui leur a permis de vivre trois jours de plénitude et d’oublier, du moins jusqu’à la fin de la journée hier, les affres de leur vie quotidienne. Et ce n’est pas sans un dernier mot d’espérance et d’espoir que le Saint-Père a voulu partir. « Je prie Dieu pour le Liban,...

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