Dans la guerre de communication que se livrent les deux camps, les rebelles ont remporté la dernière manche haut la main. Leur attaque du cantonnement provisoire du troisième héritier dans l’ordre de succession au trône britannique, en plus d’être un coup de maître médiatique, s’est transformée en triomphe militaire. Hier, l’ISAF, la force armée de l’OTAN en Afghanistan, a annoncé la destruction de six avions de combat américains, des « dégâts significatifs » sur deux autres aéronefs, tandis que trois postes de ravitaillement ont été détruits et six hangars d’avions endommagés. Le bilan fait davantage penser à un bombardement qu’à une attaque à pied. Jamais de telles pertes matérielles n’avaient été infligées aux forces de la coalition en dix ans de conflit en Afghanistan, a reconnu une source sécuritaire occidentale. L’intense assaut à l’arme légère, aux obus et aux roquettes, qui a fait deux morts américains et neuf blessés dans les rangs de la coalition, a duré plus de quatre heures. Selon le dernier bilan communiqué hier par l’ISAF, quinze insurgés « bien équipés, armés et qui s’étaient livrés à une répétition » de l’attaque ont pénétré dans la base, « revêtus d’uniformes de l’armée américaine » et « munis de fusils automatiques, de lance-roquettes et de gilets de kamikaze ». Quatorze sont morts et un a été blessé, selon l’ISAF.
« Il y avait coordination, précision. L’assaut était ciblé, à l’image de ce que ferait un commando de style occidental. C’était une attaque de type forces spéciales », commente une autre source sécuritaire occidentale. L’opération pour les rebelles est « un succès manifeste », remarque cette source. « Ils ont réussi à détruire des avions au sol dans l’une des bases les plus sécurisées du pays », dit-elle. « Dans une guérilla, les combattants changent toujours de tactique. Cette fois-ci, les talibans ont visé un grand camp, dans lequel se trouvait le prince Harry », observe Waheed Mujdah, un ancien cadre taliban devenu analyste. « Cela leur donne beaucoup de crédit. Ils montrent qu’ils peuvent atteindre leur cible où ils veulent, quand ils veulent », affirme-t-il. Alors que les talibans sont encore parfois présentés par l’ISAF comme des groupes de paysans mal dégrossis, l’attaque du camp Bastion, « bien préparée », montre que leurs combattants ne donnent plus l’assaut « à l’aveugle », mais qu’ils ont « appris à connaître leur ennemi », « à devenir hi-tech », selon M. Mujdah. « C’était une démonstration de force », acquiesce Ahmad Saeedi, un autre analyste, réalisée, selon lui, grâce à des « complicités à l’intérieur de la base ».
Autre fléau pour les forces occidentales, les « attaques de l’intérieur », commises par des policiers et militaires afghans sur des soldats de l’OTAN, qui ont fait six morts – deux Britanniques et quatre Américains – dans les rangs de l’ISAF en moins de 12 heures, pour deux assaillants tués en retour. Au total, 51 membres de l’ISAF sont morts assassinés par des policiers ou des soldats afghans en 2012. Les « attaques de l’intérieur », dont un quart sont le fait de talibans infiltrés, selon l’ISAF, font des ravages au sein des forces afghanes et étrangères car elles entament la confiance entre les alliés.
L’ISAF s’est en outre rendue coupable d’un bombardement dans le Laghman (est de Kaboul) ayant fait, selon elle, « entre 5 et 8 » victimes civiles, que les autorités locales et nationales évaluent à « 8 femmes tuées » et 7 ou 8 autres blessées, selon les sources. Si la coalition affirme avoir tué « un grand nombre d’insurgés » dans cette attaque aérienne, les habitants du district reculé d’Alingar soutiennent que les victimes civiles allaient chercher du bois avant l’aube. Des dizaines d’entre eux ont défilé hier aux cris de « Mort à l’Amérique, mort aux juifs » devant le gouvernement provincial.
© AFP
Pauvres mollahs tremblants de tous leurs membres sous leurs Turbans, maintenant avec l'Inévitable déferlement de tous ces Pakistanais et tous ces Afghans ; ya harâââm !
08 h 15, le 17 septembre 2012