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Diaspora - Inauguration

Une nouvelle place pour l’Émigré libanais à Byblos

La ville de Byblos a gagné un nouveau jardin dédié aux émigrés libanais, témoin de la grande saga de son peuple.

Ziad Hawat et Regina Fenianos entourés par les dames du Green Garden Group.

Roberto KHATLAB

Byblos est l’un des principaux témoins de l’histoire du Liban, considérée comme la ville la plus ancienne du monde habitée de façon continue depuis sept mille ans. Pour les Phéniciens, elle a été fondée par le dieu El lui-même, et de là sont partis des navires pour pratiquer le commerce dans tout le bassin méditerranéen, ou pour fuir les conflits et problèmes de la région, bravant les océans. Les émigrés sont ainsi arrivés aux quatre coins du monde, parfois avec une petite valise, pleins de rêves et avec des objectifs précis pour réussir grâce à la culture acquise dans leur pays natal.
Pour rendre hommage à ces émigrés libanais dans le monde, le Green Garden Group (GGG), présidé par Regina Fenianos, en collaboration avec la municipalité de Jbeil-Byblos, présidée par Ziad Hawat, a inauguré le 10 juillet dernier la «place de l’Émigré libanais». Durant la cérémonie, Regina Fenianos a déclaré que «la municipalité de Jbeil-Byblos est fière des divers projets qui ont été réalisés», rappelant que le nom même de la ville a une envergure nationale et internationale. «Nous savons tous que la richesse du Liban est constituée essentiellement par les émigrés qui, fidèles à leur patrie, reviennent chaque année pour investir et agrandir leurs projets...», a-t-elle poursuivi.
De Byblos ont émigré de nombreuses familles, comme celle de Regina Fenianos, née au Brésil. Celle-ci évoque le souvenir de son père, Karam Zogheib, parti au Brésil en 1917, et qui n’a jamais cessé de parler de cette ville face à la mer, qu’il considérait comme étant l’une des plus belles villes du Liban. D’ailleurs, pour lui, Jbeil était le Liban. Regina poursuit: «Voici aujourd’hui, après tant d’années, un jardin pour rendre hommage à l’émigré libanais, qui a emporté avec lui la culture libanaise, et a su transmettre à ses enfants l’amour et le patriotisme pour ce petit pays, le Liban des cèdres éternels.» Pour l’inauguration de cette place étaient présentes plusieurs personnalités, ainsi que les représentants des sponsors du projet, et un groupe de dabké formé d’émigrés argentins en visite au Liban.

La chapelle Nossa Senhora da Penha
Pour cette place de l’Émigré, le Green Garden Group a choisi une sculpture qui représente un Libanais portant des habits de la fin du XIXe siècle, au moment de la grande émigration, les bras tendus vers l’horizon qu’il regarde avec courage. Cette œuvre d’art a été conçue par l’artiste Bernard Ghoussoub, chef du département d’architecture d’intérieur à l’Université Libanaise. La sculpture est entourée par des fleurs et des plaques comportant des informations sur l’émigration libanaise dans les 5 continents, et mettant en valeur le courage du Libanais qui a traversé tous les océans et, partout où il est arrivé, sans famille, sans maison, sans argent, tout seul, muni de sa force et son obstination à réussir, a pu construire un empire.
Les émigrés sont déjà présents à Jbeil. Pour la petite histoire, une famille de Byblos émigra au Brésil et, de retour au Liban, en ramena un tableau de Nossa Senhora da Penha, de Rio de Janeiro. Ce tableau fut placé dans une petite chapelle construite au XVIIIe siècle par la famille Kmeid, qui se trouve dans les murs de la vieille ville de Byblos. Cette chapelle eut plusieurs noms au cours de son histoire, tels que Saydet el-Mayssé (Notre-Dame de Mayssé), el-Oum el-Fakira (Mère des pauvres)... et dans les années 1940 est devenue la chapelle Nossa Senhora da Penha, avec une plaque à l’entrée de la chapelle écrite en langue portugaise, en référence à un grand sanctuaire se trouvant au sommet d’une colline de Rio de Janeiro. Une petite chapelle à côté des remparts anciens, qui attire les fidèles pour un moment de réflexion et de silence au cœur de Byblos.
Roberto KHATLAB Byblos est l’un des principaux témoins de l’histoire du Liban, considérée comme la ville la plus ancienne du monde habitée de façon continue depuis sept mille ans. Pour les Phéniciens, elle a été fondée par le dieu El lui-même, et de là sont partis des navires pour pratiquer le commerce dans tout le bassin méditerranéen, ou pour fuir les conflits et problèmes de...