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À La Une - Syrie

Brahimi, à Damas, mesure la « gravité » de la crise

Pour Londres, le régime Assad ne doit pas survivre ; malgré les tirs aériens, les rebelles d’Alep résistent.

Une Syrienne se rend à un centre de distribution alimentaire à Alep, théâtre de violents combats depuis plusieurs jours et où les rebelles continuaient d’opposer une forte résistance, malgré les bombardements incessants de leurs bastions par l’armée. Marco Longari/AFP

Le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi a entamé hier sa première visite en Syrie, après 18 mois d’un conflit dévastateur. À son arrivée à l’aéroport damascène, M. Brahimi, qui a succédé le 1er septembre à Kofi Annan, démissionnaire, a qualifié de « sérieuse » la crise secouant la Syrie, ajoutant : « Je pense qu’elle s’aggrave », selon des propos rapportés par l’agence officielle SANA. « Je pense que tout le monde est d’accord pour souligner la nécessité d’arrêter l’effusion de sang (...) et nous espérons que nous réussirons » dans cette mission, a-t-il ajouté.

L’émissaire s’est entretenu avec le chef de la diplomatie Walid Moallem, et devait avoir également des entretiens avec des membres de l’opposition de l’intérieur, tolérée par le régime, selon son porte-parole, Ahmad Fawzi. Aujourd’hui, M. Brahimi devrait rencontrer le président Bachar el-Assad.
« Nous sommes confiants : M. Brahimi est à même de comprendre les développements (de la crise) et la manière de régler les problèmes malgré les complications », a affirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad, en accueillant M. Brahimi dans un hôtel à Damas. « Nous sommes optimistes et nous lui souhaitons tout le succès possible », a ajouté le responsable syrien.

Condamné
En dépit des violences qui ne baissent pas en intensité, le régime du président Assad est « condamné », a jugé pour sa part le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, en visite à Bagdad. « Tant de crimes ont été commis que (ce régime) ne devrait pas survivre », a-t-il jugé. M. Hague a ajouté avoir discuté avec son homologue irakien Hoshyar Zebari de la nécessité d’« une transition vers une Syrie plus démocratique et plus stable. C’est le seul moyen d’éviter une guerre civile qui se prolonge, l’effondrement de l’État syrien, une plus grande affluence de réfugiés ou davantage de pertes en vies humaines ». « Nous croyons en la mise en place d’un gouvernement de transition capable de ramener la paix et la stabilité en Syrie », a-t-il encore souligné.
La Grande-Bretagne, a-t-il rappelé, est opposée à une action militaire contre le régime du président Assad. Lors d’une conférence de presse organisée au Parlement, M. Hague a ensuite accusé l’Iran de fournir un « soutien actif » à Bachar el-Assad.

Acharnés
Sur le terrain, les violences ont encore emporté près de 90 personnes, selon la chaîne satellitaire al-Arabiya, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a de son côté fait état de bombardements de bastions rebelles et de combats acharnés.
À Alep, théâtre d’une bataille stratégique depuis huit semaines, les rebelles, qui ont unifié leurs forces militaires dans la métropole, continuaient d’opposer une forte résistance, malgré les bombardements incessants de leurs bastions par l’armée. En début d’après-midi, des hélicoptères de combat ont aussi longuement mitraillé certains quartiers, tirant à haute altitude, hors de portée des armes légères des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL). Selon des habitants, les insurgés ont avancé à Midane, un quartier stratégique du centre qui ouvre l’accès à la principale place de la deuxième ville de Syrie. D’après ces habitants, une bataille acharnée entre rebelles et soldats se déroulait autour de deux postes de police. Les insurgés les ont pris à l’aube avant que l’armée ne les contrôle de nouveau. Les insurgés sont ensuite parvenus à les reprendre et l’armée mobilisait ses forces pour tenter de les récupérer. Pour le moment, ni l’armée ni les rebelles ne contrôlent ce quartier.
Un raid aérien a par ailleurs fait 11 morts dans un quartier de la métropole, l’OSDH diffusant une vidéo où des corps, la plupart ensanglantés et certains carbonisés, apparaissent posés dans des pick-up ou sur le trottoir.
Sur l’autre grand front, dans Damas et sa région, les bombardements et les combats étaient incessants sur les poches de résistance rebelles. À Sayeda Zeinab, sept personnes, qui seraient des membres de comités populaires prorégime, ont été tuées dans des combats et par des obus qui se sont abattus à quelques centaines de mètres du mausolée vénéré par les chiites. Plusieurs localités près de la capitale étaient aussi violemment bombardées, détruisant des maisons.
À Damas, une voiture piégée a explosé dans le quartier de Roukneddine sans faire de victimes alors que l’armée bombardait celui de Tadamoun. Par ailleurs, 25 personnes auraient été sommairement exécutées, dont 15 Palestiniens, à Yalda près de la capitale, a rapporté la chaîne satellitaire qatarie al-Jazira.
Enfin, l’ex-député Ahmad el-Turk a été abattu par les forces de sécurité qui perquisitionnaient chez lui à l’aube, a indiqué l’OSDH faisant état également de l’arrestation de son fils.
Rien ne permet néanmoins de croire à une solution proche du conflit, en raison notamment des divergences qui persistent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

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