De sources proches du Grand Sérail, on souligne en effet que les réalisations enregistrées par les forces de l’ordre ont contribué à désamorcer la tension dans le pays et renflouer le gouvernement alors qu’il s’apprête à recevoir le pape Benoît XVI. Cette visite, estime-t-on dans les mêmes milieux, aura elle aussi des retombées positives que le Premier ministre, Nagib Mikati, ne manquera pas de faire fructifier pour améliorer le rendement de son équipe.
Il faut dire que les mesures prises ces derniers jours dans le sens d’un rétablissement de la sécurité ne vont pas se limiter à la banlieue sud, selon des sources informées, mais devraient s’étendre à d’autres régions. Une fois qu’elle aura terminé « le nettoyage » de ce secteur et mis fin à l’état d’anarchie qui y règne et dont les députés de la région et les responsables du Hezbollah se plaignent, les forces régulières doivent se déployer à Tripoli dans le secteur de Jabal Mohsen-Bab el-Tebbaneh, pour barrer la voie à la résurgence du conflit armé entre les deux quartiers ennemis. Elles ont pour mission d’empêcher l’usage des armes et le ramassage de toutes armes apparentes – l’État n’ayant toujours pas pris la décision de ramasser les armes illégales – afin de nettoyer le secteur des hors-la-loi et des fauteurs de troubles. De l’avis d’un député de la région, ce déploiement pourrait constituer un prélude à l’examen du projet qui consiste à faire de Tripoli une ville sans armes.
Après Tripoli, c’est vers la Békaa que la troupe entend étendre sa mission, étant donné l’exacerbation des problèmes de sécurité, notamment les rapts pour rançons et les vols de voitures. Les commandements de l’armée et des FSI ont établi un plan commun pour rétablir la sécurité dans cette région, d’autant que le Conseil des ministres les a solennellement informés que les dirigeants politiques ne couvrent pas les hors-la-loi. Ce plan va commencer par la destruction des champs de haschisch, à partir du 18 septembre, d’autant qu’il y a eu un accord entre les autorités et les habitants au sujet des cultures de substitution que l’État a promis de subventionner.
Mais qu’est-ce qui a poussé les services de sécurité à frapper d’une main de fer après avoir laissé faire pendant des mois ? Selon un responsable des services de sécurité, aucune partie politique au Liban ne souhaite l’émergence de conflits qui pourraient dégénérer en une discorde que tout le monde redoute. Le Hezbollah a été l’un des premiers à lever la couverture dont bénéficiaient des fauteurs de troubles et appeler l’armée à entrer dans la banlieue sud pour y contrôler la situation. Cette décision s’inscrit dans le prolongement d’une entente tacite entre les dirigeants politiques qui ont jugé plus judicieux de laisser la sécurité aux services de sécurité, depuis l’émergence de groupes politiques à tendance intégriste qui, selon certains rapports, souhaitent prendre le Liban comme plateforme pour leurs actions futures.
Selon le même responsable de sécurité, les récents coups de filet dans la banlieue sud ne sont qu’un début. L’État, a-t-il dit, est aujourd’hui déterminé à s’imposer. C’est ce que confirme un ministre qui souligne que le réveil du gouvernement, même s’il est tardif, a été commandé par une série de facteurs dont l’afflux de réfugiés syriens et palestiniens qui ont décidé de s’installer au Liban et qui ont trouvé refuge à Bourj Brajneh. Les services de sécurité, a-t-il ajouté, se devaient de se mobiliser pour encadrer et contrôler cet exode.
Allah yi zidon, les coups de filets par les forces légales du pays.
05 h 12, le 13 septembre 2012