William Hague, arrivé lundi soir au Caire, a eu des entretiens mardi avec le président Mohamed Morsi et son chef de la diplomatie Mohammed Kamel Amr au cours desquels il a exprimé sa volonté "d'approfondir des liens déjà étroits" entre les deux pays.
Londres et Le Caire "travaillent étroitement sur des questions clé de politique internationale, telles que la situation effrayante qui prévaut en Syrie", a-t-il déclaré dans un communiqué à l'issue de ses rencontres.
M. Hague a "salué les déclarations fortes du président Morsi sur la Syrie" faites lors d'un sommet des pays non-alignés à Téhéran, où il avait fustigé le régime "oppressif" de Bachar al-Assad, plaçant l'Egypte en pointe parmi les pays réclamant du président syrien.
Le Caire a par ailleurs accueilli lundi soir une réunion du groupe de contact sur la Syrie, dont la création a été proposée par M. Morsi et qui rassemble l'Egypte, l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie.
Cette réunion s'est tenue alors que le nouveau médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, se trouvait dans la capitale égyptienne pour son premier déplacement officiel.
M. Hague a par ailleurs indiqué que la question du gel des avoirs de M. Moubarak, de sa famille et de proches de son régime en Grande-Bretagne, source de frictions récentes, avait été abordée.
Pour aider à la résoudre, Londres va affecter "un expert pour travailler dans le bureau du procureur général égyptien", a-t-il indiqué.
Le ministre égyptien des Affaires juridiques, Mohamed Mahsoub, avait accusé la Grande-Bretagne d'être "l'un des pires pays" pour tracer et geler les avoirs de M. Moubarak et ses proches, dans une émission d'investigation de la BBC diffusée début septembre.
Il avait toutefois reconnu des défaillances de son propre pays pour mener une enquête adéquate du fait de la présence encore influente de membres de l'ancien régime.
Selon l'enquête des journalistes de Newsnight, après la chute de Hosni Moubarak le 11 février 2011, Londres a mis 37 jours pour geler des avoirs égyptiens, un délai ayant pu permettre le transfert de certains investissements, alors que la Suisse gelait les avoirs dans la demi-heure suivant la chute du raïs.
"Nous rejetons toute allégation affirmant que la Grande-Bretagne aurait pu agir plus rapidement pour geler les avoirs" égyptiens, avait réagi Alistair Burt, le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, en assurant que Londres ne pouvait agir "sur la base de simples soupçons".
Au total, la Grande-Bretagne a saisi environ 85 millions de livres (107 millions d'euros) de biens appartenant au couple présidentiel, à ses deux fils et à 15 autres membres du régime, révélait encore l'enquête.
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