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Culture - Cinéma

Pas si élémentaire, mon cher Poe...

Père du roman policier, maître des contes d’outre-tombe romantico-morbides, Edgar Allen Poe a tout pour tenter le grand écran, qui y a succombé.

Poe, détective de ses propres histoires d’horreur.

Plus d’une centaine de films ont été inspirés par les écrits du célèbre poète américain. Le dernier en date, Raven (Le Corbeau), du cinéaste James McTeigue (auteur de Ninja Assassin...), fait du personnage de Poe son héros afin de le confronter à ses propres mystères et autres macabres intrigues, et l’amène ainsi à jouer les détectives pour les démêler. L’action est située à Baltimore, à l’automne 1849, durant les cinq derniers jours de la vie de l’écrivain (campé par John Cusack). Tout commence par la découverte du corps de deux jeunes femmes égorgées d’une manière qui rappelle au détective Emmett Fields, en charge du dossier, un événement similaire survenu dans Double Assassinat dans la rue Morgue, une nouvelle d’Edgar Allan Poe. Puis on voit ce dernier, déchu et bien connu des habitants de la ville, écumer les bars et cultiver sa rancœur envers le monde de l’édition et de la presse. Après avoir constaté que de nouveaux crimes sordides ressemblent à ceux ayant fait l’objet de certaines nouvelles de Poe, le détective Fields soupçonne qu’un tueur en série a fait une fixation sur lui. Il lui demande alors de participer à l’enquête pour l’aider à prévoir les coups du criminel. Le poète ne sera que plus motivé de se joindre à cette chasse à l’homme, surtout qu’une personne qui lui est chère risque de devenir la prochaine victime. Et ce ne sera pas si élémentaire, mon cher Watson !

Une graine d’amuseur
Cette interaction de Poe est une invite au spectateur à s’immerger complètement dans son univers d’effroi, d’étrangeté et d’atmosphère crépusculaire entre la vie et la mort. Une ambigüité que moult cinéastes n’ont pu capter dans sa totalité malgré la plume très visuelle d’Edgar Poe. On a dit de lui que, parallèlement à sa notoriété littéraire, il avait la graine d’un excellent auteur de divertissements, presque d’un amuseur. Pour preuve, il a ouvert la voie aux récits de science-fiction et d’horreur, genres si populaires aujourd’hui. Né à Boston en 1809, sa courte vie (il est décédé à l’âge de 42 ans, à Baltimore) était faite d’insécurité. Il cherche la stabilité dans un mariage qu’il contracte jeune. Néanmoins, il se plaît à tremper sa plume dans la tourmente et l’imaginaire noir. Ses personnages sont des marginaux qu’il place avec un grand talent dans de sombres châteaux aux immenses bibliothèques et draperies. Et ils se complaisent dans ce qu’il appelle «l’éclat d’un rêve d’opium, une vision aérienne et ravissante, plus étrangement céleste que les rêveries qui voltigeaient dans les âmes assoupies». Ce souffle, qui donne dans une forme de décadence et de romantisme à l’état brut, a bien traversé l’Atlantique et a marqué des poètes aussi célèbres que Stéphane Mallarmé, Charles Baudelaire, Paul Valéry et Arthur Rimbaud. Dès les débuts de Hollywood, le septième art à la recherche de sensations fortes a, lui aussi, trouvé son compte dans cette «nuit d’octobre amer, de brumes pâles, d’humide marais et d’âpres régions». La première version cinématographique de Raven, datant de 1915, a été suivie de plusieurs autres et de plusieurs autres titres de Poe. L’an dernier encore, Francis Ford Coppola l’a mis au centre de son film d’horreur, Twixt.
Pour certains, Edgar Allan Poe a décrit les mauvais côtés du rêve américain et du self-made man, et du prix fort payé pour cette compétition excessive: la solitude, l’aliénation et la mort au sein même de la vie.
Plus d’une centaine de films ont été inspirés par les écrits du célèbre poète américain. Le dernier en date, Raven (Le Corbeau), du cinéaste James McTeigue (auteur de Ninja Assassin...), fait du personnage de Poe son héros afin de le confronter à ses propres mystères et autres macabres intrigues, et l’amène ainsi à jouer les détectives pour les démêler. L’action est située à Baltimore, à l’automne 1849, durant les cinq derniers jours de la vie de l’écrivain (campé par John Cusack). Tout commence par la découverte du corps de deux jeunes femmes égorgées d’une manière qui rappelle au détective Emmett Fields, en charge du dossier, un événement similaire survenu dans Double Assassinat dans la rue Morgue, une nouvelle d’Edgar Allan Poe. Puis on voit ce dernier, déchu et bien connu des habitants de...
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