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Liban

Gros malaise à Bireh après la libération des meurtriers des deux cheikhs

Le secrétariat général du 14 Mars, qui avait été à la rencontre de cheikh Abdel Wahed à Wadi Khaled peu avant son assassinat, se réunira aujourd’hui pour réagir à la libération des trois officiers.

La Cour de cassation du tribunal militaire a décidé hier de relâcher les trois officiers jugés responsables du meurtre, à Kweïkhat, des deux cheikhs Mohammad Abdel Wahed et Hussein Merheb, en échange d’une caution de 300 000 LL (de la part de chacun des trois). La cour a ainsi cassé la décision de justice du premier juge d’instruction militaire, Riad Abou Ghida, qui avait fait arrêter les trois officiers.
La libération des trois officiers a suscité un énorme malaise dans le Akkar en général et surtout à Bireh, village du cheikh Abdel Wahed, qui a toutefois répondu par la positive aux appels à la retenue des pôles du 14 Mars, notamment du député Khaled Daher. Ce dernier a en effet multiplié les rencontres avec les membres de la famille des deux cheikhs et poursuivi ses contacts avec les autorités pour imposer un calme bien fragile.
« Il s’agit d’une décision suspecte et non calculée, comme si l’objectif était d’accroître la tension générale dans le pays quelques jours avant la visite du pape. C’est comme si l’objectif était de faire échec à cette visite. Nous accusons les partisans du régime syrien au Liban d’œuvrer à torpiller la visite du pape à travers cette décision pour semer la zizanie », a affirmé M. Daher.
« Les forces du 14 Mars, conformément aux orientations du président Saad Hariri et en coordination avec les efforts de tous les leaders du 14 Mars ainsi que des députés de la région, feront face à cette conspiration pour empêcher les pêcheurs en eaux troubles d’arriver à leurs fins. D’autant que l’affaire des deux cheikhs retient l’attention de tout le monde », a ajouté le député, précisant que le secrétariat général du 14 Mars tiendra une réunion aujourd’hui en présence des députés de la région pour discuter du dossier et étudier les mesures adéquates à prendre pour « aboutir à l’annulation de cette décision suspecte et procéder aux jugements des coupables de ce crime ».
« La tension est à son paroxysme et le malaise énorme. Nous tentons, en coordination avec les notables de la région, de calmer les esprits et de garder la situation sous contrôle, pour régler le problème avec sagesse et faire échec aux fauteurs de troubles », a ajouté Khaled Daher. « On tue les gens, puis le tribunal militaire les libère », a-t-il déploré, appelant au transfert du dossier à la Cour de justice.
Il a enfin démenti les rumeurs selon lesquelles des gens avaient pris les armes à Bireh après l’annonce de la libération des trois officiers.
De son côté, le frère du cheikh Abdel Wahed, Ala’, a qualifié la décision d’ « inique », faisant état d’un « très gros malaise » au sein de la famille. Affirmant qu’il avait reçu des appels téléphoniques de soutien du président des Forces libanaises, Samir Geagea, et du coordinateur général du 14 Mars, Farès Souhaid, le frère du cheikh a estimé que cette décision constitue « un projet de discorde confessionnelle que nous tenterons d’endiguer avec l’aide de tous ». « Nous sommes cependant déterminés à ce que la justice suive son cours pour que tous les coupables soient sanctionnés. Nous ne reculerons pas et ne céderons pas sur ce point : les assassins seront punis », a-t-il souligné. Ala’ Abdel Wahed a indiqué qu’il prendra part aujourd’hui à la réunion du secrétariat général du 14 Mars consacrée à cette affaire.
Pour sa part, le député Mohammad Kabbara a qualifié d’« humiliation » la libération des trois officiers. « Il s’agit d’une humiliation pour les parents, pour la région du Akkar et pour la communauté à laquelle appartenaient les deux cheikhs », a indiqué le député de Tripoli. « Pourquoi tant de stupidité, pourquoi tant de légèreté... pourquoi tant de conspiration ? » s’est-il interrogé. « Il est devenu possible, après calcul, de libérer les tueurs d’un cheikh sunnite avec deux cents dollars », a-t-il déploré, en allusion aux cautions fixées par le tribunal militaire.
« Dans ce semblant de justice au Liban, la caution pour libérer un homme qui voulait brûler les locaux d’une chaîne de télévision est d’un million de livres ; celle nécessaire pour libérer le tueur d’un pilote est de dix millions de livres ! Quant à la peine d’un agent au service de l’ennemi sioniste, l’on se suffit du temps qu’il a passé en prison avant son jugement, avec réduction de peine ! » a-t-il indiqué.
En soirée, une réunion s’est tenue à Bireh en présence du député Daher et des proches des deux cheikhs, au cours de laquelle des contacts par téléphone ont été effectués avec MM. Saad Hariri, Samir Geagea, Farès Souhaid et Ahmad Hariri pour coordonner les positions.
La Cour de cassation du tribunal militaire a décidé hier de relâcher les trois officiers jugés responsables du meurtre, à Kweïkhat, des deux cheikhs Mohammad Abdel Wahed et Hussein Merheb, en échange d’une caution de 300 000 LL (de la part de chacun des trois). La cour a ainsi cassé la décision de justice du premier juge d’instruction militaire, Riad Abou Ghida, qui avait fait arrêter les trois officiers. La libération des trois officiers a suscité un énorme malaise dans le Akkar en général et surtout à Bireh, village du cheikh Abdel Wahed, qui a toutefois répondu par la positive aux appels à la retenue des pôles du 14 Mars, notamment du député Khaled Daher. Ce dernier a en effet multiplié les rencontres avec les membres de la famille des deux cheikhs et poursuivi ses contacts avec les autorités pour imposer...
commentaires (2)

Il faut rendre la décision du tribunal publique pour calmer les gens, surtout si ces militaires sont innocents, et dans le cas contraire, expliquer le pourquoi ?

SAKR LEBNAN

04 h 34, le 08 septembre 2012

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Commentaires (2)

  • Il faut rendre la décision du tribunal publique pour calmer les gens, surtout si ces militaires sont innocents, et dans le cas contraire, expliquer le pourquoi ?

    SAKR LEBNAN

    04 h 34, le 08 septembre 2012

  • On aurait aime connaitre les raisons de la decision du tribunal militaire de liberer les trois personnes en question. Les resultats de l'enquete n'ont pas ete livres a la presse?

    Michele Aoun

    02 h 11, le 08 septembre 2012

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