À l’issue de l’entrevue, M. Pharaon a fait une déclaration à la presse dans laquelle il a notamment souligné qu’il se plaçait lui-même et plaçait ses partisans au service de l’archevêché de Beyrouth dans la perspective de l’arrivée du souverain pontife. Rappelant que le Saint-Père remettra aux prélats catholiques le texte de l’Exhortation apostolique destinée aux chrétiens du Liban et d’Orient, M. Pharaon a exprimé l’espoir que cette visite fournira l’occasion de dépasser « les effets des difficultés politiques, économiques, sociales et sécuritaires, ainsi que les conséquences de la négligence du pouvoir et du comportement d’une partie des Libanais qui font fi des pactes, des traditions, des lois et des intérêts de la population ».
M. Pharaon a également mis l’accent sur la nécessité de mettre en sourdine les polémiques dont la scène locale est le théâtre « afin que nous soyons prêts sur le plan spirituel à accueillir, en étant unis, le Saint-Père qui a fait face à tous les défis pour venir au Liban ». M. Pharaon a rappelé sur ce plan les propos tenus par le pape Jean-Paul II qui avait déclaré que le Liban est « plus qu’un pays, c’est un message ». En conclusion, Michel Pharaon a invité tous les habitants d’Achrafieh et de Beyrouth, quelles que soient leurs appartenances politiques et confessionnelles, à se rendre en masse pour accueillir le pape et assister à la messe qu’il célébrera dimanche matin au centre-ville, dans le secteur du BIEL.
Accueil favorable de Kabalan et de Fadlallah
Signalons par ailleurs que deux dignitaires religieux chiites ont accueilli favorablement la visite du souverain pontife. Le mufti jaafari, cheikh Abdel Amir Kabalan, a émis l’espoir que cette visite « constituera une étape historique, susceptible de rétablir le dialogue entre les Libanais et de les aider à renforcer la formule de coexistence, et de consolider la sécurité et la stabilité dans le pays ». Et cheikh Kabalan d’ajouter sur ce plan que le redressement du pays passe par « la coopération et la cohésion entre ses fils ».
Abondant dans le même sens, cheikh Ali Fadlallah a également accueilli favorablement la visite du pape et émis l’espoir qu’elle contribuera à « renforcer la concorde islamo-chrétienne et stimuler un climat de dialogue entre les deux religions afin de faire face à tous ceux qui tentent de provoquer la discorde ».