Si Djokovic, n° 2 mondial et tenant du titre, occupe clairement le fauteuil de favori après sa partition de haute volée en quarts face à l’Argentin Juan Martin Del Potro, Murray a aussi une chance de mettre fin à son statut de joueur souvent placé mais jamais gagnant.
Mais avant de penser à devenir le premier homme de l’histoire à remporter l’US Open dans la foulée d’un titre olympique, ou le premier Britannique à s’imposer en grand chelem depuis 76 ans, Murray doit passer l’écueil de Berdych, qui l’a gentiment débarrassé de Federer et qu’il ne néglige surtout pas.
Après son quart de finale face au Croate Marin Cilic et avant celui entre Federer et Berdych, Murray a été bombardé de questions sur sa possible future demi-finale contre le Suisse, mais a fort justement objecté : « Tomas est un grand joueur aussi, montrons-lui un peu de respect également. » Le Tchèque, finaliste de Wimbledon en 2010, doit pourtant se dire que le respect est dur à gagner sur le circuit.
Après avoir battu Federer, ce qu’il a tout de même fait quatre fois lors de leurs derniers matches, dont un en 2010 à Wimbledon, dans le jardin gazonné du Suisse, ce joueur qui n’est plus sorti du top 10 mondial depuis deux ans a dû répondre à une question le liant à son compatriote Lukas Rosol, qui était 103e mondial quand il a sorti un Nadal déjà blessé au 2e tour de Wimbledon.
« J’espère que vous ne me comparez pas à Rosol, a-t-il dit en riant un peu jaune. Nous ne sommes pas dans la même position. Lui a réellement créé une grosse surprise. Si je suis capable de jouer mon jeu, je peux battre n’importe qui. »
« Tomas est un très gros frappeur, même si vous voulez dicter les points et être agressif, il peut vous en empêcher par sa puissance », décrypte Murray, qui devra faire abstraction de son bilan négatif face au Tchèque (4 défaites, dont une lors de leur seule rencontre en grand chelem jusqu’alors, et 2 victoires).
« Il faut être intelligent face à lui, bien varier le jeu et ne pas le relancer en permanence car il n’attend que ça », ajoute l’Écossais.
Murray, revenu d’un retard de 3-6, 1-5 en quart de finale face à Cilic, semble mentalement prêt à vaincre le signe indien en grand chelem, lui qui est l’un des deux joueurs à avoir perdu ses quatre premières finales de grand chelem. L’autre n’est autre que... son entraîneur, l’ancien champion Tchécoslovaque Ivan Lendl, avec lequel il a commencé à travailler au début de la saison.
Lendl sait comment remonter une pente : il a perdu trois finales de l’US Open d’affilée de 1982 à 1984 avant d’en gagner trois de suite, de 1985 à 1987. « Ivan m’a aidé à comprendre comment aborder les choses sur le court et en dehors en grand chelem, avec le bon état d’esprit et la bonne attitude, assure Murray. J’ai progressé depuis que je travaille avec lui. Je vois mieux comment jouer les points importants dans les matches importants. »