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Culture - Liban

Le « Beirutification »* des Red Hot Chili Peppers

Torse nu et tatoués, les quasi-quincas déjantés de Red Hot Chili Peppers ont mis sous tension un Beirut Waterfront bondé de fans ravis de retrouver les piments californiens dans toute leur saveur poivrée.

Les Chili Peppers en concert devant quinze mille fans, une prestation fracassante sur le Beirut Waterfront.

Autant le dire tout de suite : avec le gig des Red Hot Chili Peppers, l’organisation des concerts sur la scène libanaise a atteint un niveau supérieur. Et ce à plusieurs niveaux. Géographique, d’abord, puisqu’un groupe de cette envergure l’a inclus dans son itinéraire de tournée mondiale. 

 

Beyrouth, même boudée par les pays arabes, prouve sa volonté de survie et accueille des fans expatriés (anglais notamment) venus d’Arabie saoudite et de Dubaï. Sur le plan de l’infrastructure, les organisateurs Buzz Production et le Festival de Byblos ont présenté un modèle à suivre, avec des gradins disposés en largeur, et un carré spécial avec rampes d’accès dédiés aux personnes à mobilité réduite. 
Sur le plan technique, également, une sono presque infaillible. La scène, énorme, construite avec beaucoup de sobriété, s’est enflammée avec les premières notes. Non pas de vulgaires stroboscopes mais un écran géant, en fond de scène, où étaient projetées tantôt des images ou autres animations vidéo, tantôt des retransmissions live de la vidéo du concert (téléchargeable sur www.redhotchilipeppers.com).


L’aspect «technique» étant réglé, passons maintenant sur... Flea. Telle une puce bondissante (il n’a pas acquis ce surnom pour rien), petit noueux enchaînant solos et riffs délirants, le bassiste possède de l’énergie à revendre et il s’en acquitte très bien, merci. Lorsqu’il ne marche pas sur les mains, il se contorsionne le corps et le visage devenant tout à coup séreux en haranguant la foule et lançant: «Can’t believe we got the opportunity to play in Beirut. What a great place. Whooooooo. Hooooooooooooo. Thank you for your beauty Lebanon.» («J’arrive pas à croire que nous avons la possibilité de jouer à Beyrouth. Quel merveilleux endroit. Merci pour ta beauté, Liban.» À ses côtés, le chanteur emblématique du groupe, Anthony Kiedis, casquette vissée sur la tête, portant l’inscription OFF en majuscule (la même qu’il arbore sur le clip de la chanson Rain Dance Maggie) donne une prestation un peu moins déjantée mais tout aussi survoltée.


Avec les années (le RHCP fête ses trente ans, eh oui) le chant de l’«uni-pantaloniste» (allusion à ses fameux pantalons mi-... pantalon et mi-bermuda) Kiedis a gagné en limpidité et en mélodie, ce qu’il déversait en rage et force à ses débuts. Et le batteur, le gros batteur de Chad Smith, entré dans le Livre Guiness des records pour avoir joué sur le plus grand kit de batterie au monde qui était composé de 308 pièces. 
Avec le plutôt jeune Josh Klinghoffer (le nouveau guitariste du groupe), les RHCP ont régalé la foule avec leur best-of Around the World, Dani California, Otherside, Factory of Faith, Can’t Stop, The Adventures of Rain Dance Maggie, Snow (Hey Oh)...


Rien à redire sur un set enchaînant grands classiques (Californication, Under The Bridge...) et nouveaux titres, on se laisse embarquer sans problème aucun dans ce rock dans lequel se mélangent grosso modo du funk, de la pop, du psyché, des ballades, un peu de rap et des tas d’orchestrations et de sons en-veux-tu-en-voilà. En rappel, un jam fracassant entre Chad et Josh et un final époustouflant, avec Give it Away, comme seuls les grands groupes américains savent en faire.


Seul bémol, concert un peu court...


Sur leurs comptes Twitter, les RHCP ont déjà posté leurs photos Instagram. 
L’on peut y voir Flea, se disant «Stuntin’ in Beirut» (faisant des cascades), devant une vieille carcasse de Mercedes customisée rock and roll. Chad Smith pose de son côté sur le balcon de sa chambre d’hôtel offrant une vue plongeante sur le centre-ville et Zaytouna Bay. Chad, aussi, fumant le narguilé, «me préparant pour le show», et Chad, enfin, tout sourire, à côté d’un soldat armé jusqu’aux dents, «c’est mon bodyguard à Beyrouth», commente-t-il. Les lascars Red Hot se sont bien amusés, à l’évidence, chez nous. Réciproquement. 

* Avec la reconnaissance des droits d’auteur à l’ambassadeur british Tom Fletcher qui en a créé de cette analogie avec «Californication» un hashtag sur les réseaux sociaux.

 

 

Lire aussi le billet de Ziayd Makhoul : L’ânerie de Leila

 

et pour mémoire : Mashrou3 Leila renonce à faire l'ouverture des Red Hot

Autant le dire tout de suite : avec le gig des Red Hot Chili Peppers, l’organisation des concerts sur la scène libanaise a atteint un niveau supérieur. Et ce à plusieurs niveaux. Géographique, d’abord, puisqu’un groupe de cette envergure l’a inclus dans son itinéraire de tournée mondiale. 
 
Beyrouth, même boudée par les pays arabes, prouve sa volonté de survie et accueille des fans expatriés (anglais notamment) venus d’Arabie saoudite et de Dubaï. Sur le plan de l’infrastructure, les organisateurs Buzz Production et le Festival de Byblos ont présenté un modèle à suivre, avec des gradins disposés en largeur, et un carré spécial avec rampes d’accès dédiés aux personnes à mobilité réduite. Sur le plan technique, également, une sono presque infaillible. La scène, énorme, construite avec beaucoup...
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