Les étudiants avec Lina Nacouzi et Emmanuelle Devaux sur le site d’ej-Jaouzé.
Un stage des plus constructifs
Sur le site, l’équipe composée des archéologues Lina Nacouzi et Émmanuelle Capet, d’Emmanuelle Devaux, architecte de l’IFPO, et de Rami Yassine, membre du même institut de recherche, qui s’est occupé du dessin et de la photographie, a accueilli et formé deux étudiantes en master 2 d’archéologie. Miriam Kanaan et Aimée Rizk, encadrées par leur professeur, le Dr Anis Chaaya, ont été initiées aux gestes de l’archéologie, la fouille, l’organisation de la recherche, l’enregistrement des données, le dessin, l’inventaire des objets et l’interprétation des résultats. « J’ai vraiment beaucoup appris au cours de ce stage. Tout était intéressant. J’avais déjà participé à des fouilles à Beyrouth. Mais c’est la première fois que je fais l’expérience d’une fouille rurale », confie Myriam. Lina Nacouzi acquiesce. « Pour une formation complète, il faut participer à des fouilles dans différents types de sites. Nous avons des vestiges formidables au Mont-Liban et ils sont en train de disparaître avant d’être explorés. Dans le Metn, en particulier, on ne connaît que ceux de Beit-Méry », déplore-t-elle. Aimée Rizk, quant à elle, souligne l’importance des apprentissages qu’elle a effectués au cours des quatre semaines passées sur le site d’ej-Jaouzé. « Nous avons été initiées au relevé des altitudes et à la prise de photos scientifiquement utilisables. » Avec Emmanuelle Devaux, les étudiantes ont également appris le dessin d’architecture et compris le fonctionnement d’une station totale (outil informatique de relevé topographique).
Le site d’ej-Jaouzé a été un terrain d’apprentissage pour deux autres jeunes universitaires non-étudiants en archéologie. Michel Bou Dagher, qui prépare une licence en gestion à l’UL, et Bassam Bou Dagher, diplômé en droit, ont travaillé sur le chantier en tant qu’étudiants ouvriers. « Nous avons eu beaucoup de plaisir à participer à cette mission. C’était un vrai travail d’équipe », raconte Michel. Bassam, quant à lui, insiste sur l’aspect apprentissage de leur contribution. « On nous a expliqué comment manipuler les outils, mais aussi pourquoi il fallait le faire de telle manière. C’était une magnifique expérience, nouvelle et passionnante », souligne-t-il. Les deux frères, originaires du village, sont fiers de contribuer à leur manière au développement culturel de leur région. « Ils sont durs à la tâche il fallait les supplier pour qu’ils s’arrêtent », sourit Lina.
Rigueur, dynamisme et motivation à toute épreuve
« Il fallait se réveiller à 5h30, prendre le petit déjeuner pour se diriger à 7h00 vers le site », raconte Myriam. Les fouilles avaient lieu par secteur, selon des problématiques données. « Après une petite pause en matinée, les travaux reprenaient jusqu’à 14h30, poursuit la jeune fille. Après le déjeuner, l’équipe se reposait et, vers 17h, on lavait la céramique collectée et on enregistrait les données ». Motivés, les étudiants ont apprécié le travail, les conseils des experts, la formation.
Le terrain sur lequel se trouve le site appartient à l’ancien ministre de l’Intérieur Michel Murr. « Nous le remercions chaleureusement. Il nous a accueillis avec enthousiasme et a promis de nous soutenir, non seulement pour la fouille mais également pour sauvegarder le site et le mettre en valeur », précise Lina Nacouzi, avant de conclure : « Cette deuxième mission constitue une grande étape pour mieux comprendre le fonctionnement du site. C’est un début. C’était également une merveilleuse collaboration entre l’IFPO, l’AUF et l’UL. Une collaboration que, je l’espère, on pourra poursuivre et étoffer pour accueillir d’autres étudiants. Le Liban a grand besoin d’archéologues. »