C’est malheureusement sous le signe de la peur que beaucoup de médias placent la visite très attendue de Benoît XVI. Il n’est pour le constater que de voir comment, depuis juillet, à chaque secousse interne au Liban, des voix s’élèvent pour annoncer un possible report de la visite. Mais le christianisme, ce n’est pas du tout ça. Quand Jean-Paul II conçut son voyage au Nicaragua, en 1993, il fut question de faire porter à tous les membres de la délégation pontificale des gilets antiballes. Le pape refusa et pour cause : au directeur de sa mission il expliqua que c’est dans l’un des endroits considérés comme les plus saufs du monde, la place Saint-Pierre, qu’on avait tiré sur lui en 1981. Le raisonnement de Jean-Paul II tient toujours. Ce n’est pas en se calfeutrant dans ses appartements pontificaux que Benoît XVI va conduire la barque de Pierre, mais en affrontant les tempêtes et, au besoin, en marchant sur l’eau.