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Liban - L’éclairage

Au sein du 8 Mars, on n’a jamais cru à une vraie conversion de Joumblatt

La réunion qui a regroupé il y a quelques jours à Paris le chef du courant du Futur Saad Hariri et le leader druze Walid Joumblatt n’a pas manqué de susciter l’intérêt des divers milieux politiques du pays. Cette rencontre s’est produite, en effet, à un moment où le vent tourne dans la région et où l’instabilité menace le Liban et le gouvernement en place.
La réunion est la première du genre entre les deux hommes depuis la chute du gouvernement Hariri, en janvier 2011. Celle-ci avait été rendue possible par le départ de M. Joumblatt de l’ancienne majorité qui l’adjoignait au 14 Mars. Certes, les deux hommes s’étaient rencontrés à l’occasion de la présentation des condoléances au roi Abdallah d’Arabie saoudite après le décès du prince héritier Nayef ben Abdel Aziz. Ils s’étaient salués, mais n’avaient pas tenu de réunion de travail.


Cette fois-ci, la rencontre a été l’occasion de redonner de la vie aux vieilles relations entre les deux dirigeants, comme l’a souligné le PSP dans son communiqué. Ce faisant, elle a confirmé la perte effective par la majorité actuelle de son socle parlementaire. Dans les faits, cette dernière redevient à proprement parler une minorité, formée essentiellement du Hezbollah, du mouvement Amal et du bloc du Changement et de la Réforme.


Dans les milieux du courant du Futur, on fait état d’une convergence de vues totale entre MM. Hariri et Joumblatt sur la question syrienne, les deux hommes se disant partisans d’un arrêt immédiat des violences et d’un transfert pacifique du pouvoir à Damas par le biais de la formation d’un gouvernement rassemblant tout le monde et entamant un dialogue pour mettre un terme aux désaccords.


Mais on évoque également une convergence de vues sur le dossier des armes du Hezbollah, celui-ci devant faire l’objet de discussions à la table de dialogue national, conformément aux modalités de l’ordre du jour définies par le président de la République, Michel Sleiman, et implicitement rejetées par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce dernier avait, en effet, lancé dans l’une de ses dernières interventions télévisées que le Hezbollah ne prendrait d’autorisation de personne pour avoir recours à ses armes face à Israël.
Cependant, MM. Hariri et Joumblatt ont continué à diverger sur la question gouvernementale. Le chef du PSP n’entend toujours pas quitter le cabinet, son départ étant susceptible d’entraîner sa chute. Il souhaite que l’on parvienne auparavant à un accord sur l’alternative, faute de quoi le pays risquerait de basculer dans un inconnu terrifiant eu égard aux circonstances présentes.


Quant à M. Hariri, il considère que c’est à ce gouvernement qu’il faut imputer la responsabilité de ce qui se passe, la perte par l’État de son prestige dans tous les domaines et les retombées de cette situation sur l’économie en récession. Il souhaite la formation d’un gouvernement neutre afin de superviser les élections législatives de 2013 et considère que le maintien de l’équipe actuelle pourrait avoir de graves conséquences sur la situation intérieure.
Dans les milieux du 8 Mars, les commentaires sur le nouveau repositionnement de M. Joumblatt sont plutôt désabusés. Nombreux sont ceux qui pensent que le chef du PSP n’a jamais réellement abandonné le projet du 14 Mars pour rejoindre le leur et qu’il ne faisait à l’époque que manœuvrer, son passage à la nouvelle majorité ayant été tributaire des circonstances que l’on sait.


Aujourd’hui, poursuit-on dans ces milieux, il revient à sa position de départ, c’est-à-dire dans les rangs du 14 Mars, même s’il insiste pour rester au gouvernement sous couvert d’indépendance. D’ailleurs, note-t-on, les ministres de M. Joumblatt ont toujours pris à l’intérieur du gouvernement des positions clairement liées au projet du 14 Mars.
En somme, le 8 Mars affirme n’avoir jamais été dupe de l’alliance avec le chef druze, même lorsqu’il lui arrivait de critiquer ses camarades de la veille et qu’il se rendait à Damas et y rencontrait le président Bachar el-Assad. Il faisait tout cela sans conviction, assure-t-on.
En tout état de cause, on affirme dans les milieux du 8 Mars que le gouvernement Mikati est appelé à se maintenir et que ses composantes s’efforcent actuellement de le « remettre en marche ». Qu’elles y parviennent ou pas, il est en effet peu probable pour le moment qu’il saute, l’opposition n’étant pas encore tout à fait prête à agir pour provoquer sa chute.


Mercredi, lors de la grande réunion de concertation du 14 Mars à Meerab, nombre de participants ont plaidé pour une temporisation à ce niveau en attendant de mettre au point un agenda clair pour la phase ultérieure. Cette temporisation est d’autant plus justifiée, à leurs yeux, qu’il n’est plus question de revenir de sitôt à la formule des cabinets dits d’union nationale, célèbres principalement pour leur paralysie.

 

 

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commentaires (12)

Analyser du "Joumblatt" revient à couper un cheveu en 4. Il faut s'amuser de ce qu'il dit, en rire ou en pleurer mais en aucune façon leur donner de l'importance. Il ne pressent rien, ne ressent rien et n'anticipe rien, c'est un clown de foire, mais il est plus mignon que le rigolo de Saida, parce qu'il ne se prend pas au sérieux.

Jaber Kamel

11 h 40, le 08 septembre 2012

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Commentaires (12)

  • Analyser du "Joumblatt" revient à couper un cheveu en 4. Il faut s'amuser de ce qu'il dit, en rire ou en pleurer mais en aucune façon leur donner de l'importance. Il ne pressent rien, ne ressent rien et n'anticipe rien, c'est un clown de foire, mais il est plus mignon que le rigolo de Saida, parce qu'il ne se prend pas au sérieux.

    Jaber Kamel

    11 h 40, le 08 septembre 2012

  • M Joumblatt, qu'on aime ou qu'on n'aime pas: Prend des positions en fonction de ce qui "va se passer" dans le futur pour éviter des conflits au liban et surtout à la montagne druze. Lorsque la milice des intégristes chiites a pointé le bout de son nez à la montagne, il a compris le message et il a voulu éviter un conflit druzo Hezbollah. En tout cas, ces revirements de position de sont rien, comparées à celle d'un certain Karim Pakradouni.

    Jean-Pierre EL KHOURY

    08 h 05, le 07 septembre 2012

  • Comment voulez-vous croire quoi que ce soit concernant Joumby si on n'arrive pas à le comprendre ? Mais bon, il y a pire.

    Robert Malek

    05 h 26, le 07 septembre 2012

  • M. Joumblatt n'a jamais eu de vraies valeurs, de vrais principes. Il change de camp en fonction de ses interets, c'est tout. Ca vous rappelle quelqu'un?

    Michele Aoun

    05 h 11, le 07 septembre 2012

  • Il faut noter que le WIZ... remplace un autre mot... Merci.

    SAKR LEBNAN

    04 h 51, le 07 septembre 2012

  • Amusant.Cet homme est notre boson de Higgs.Non localisable,non définissable,là et pas là,ici et ailleurs, a et non a...le 8 n'y a jamais cru?alors pourquoi avoir accepté son alliance? le 14 y croira-t-il plus? j'ai écrit,il y a longtemps déjà,que le 8 aurait dû attendre les élections normales,et que son coup d'état parlementaire à la suite de l'occupation du centre-ville était un pas de clerc...cqfd!

    GEDEON Christian

    04 h 34, le 07 septembre 2012

  • Joumblatt a sauve le pays d'une guerre nouvelle civile en 2008. Il a fallu qu'il change sa position et il n'avait des le debut dupe personne. Oui il a critique ses partenaires et dans certains cas, il avait peut etre raison, les Kataeb ont fait quelque chose de similaire sans pour autant passer a l'autre bord. Il faut donc reconnaitre que quelque part cela a servi a garder le pays dans une relative stabilite. Aujourd'hui, celui qui menacait, provoquait des emeutes, commenditait des meurtre est au bout du rouleau et ses allies dans la mouise, le rapport de force a change de camps et vient de prouver que les armes ne font pas la force, mais la determination et la consistence elle l'a font. Ni le Hezbollah, ni le PSNS, ni la Syrie, ni l'Iran, ni qui que se soit ne font plus peur. Ils sont simplement finis et tres bientot ils devront se soumettre au nouveau regime democratique qui va s'installer au Liban. Grace a Dieu ils ne seront plus au pouvoir pour tres longtemps car nuls et incompetants!

    Pierre Hadjigeorgiou

    04 h 32, le 07 septembre 2012

  • Caméléon de la politique, il glisse de branche en branche, et d'entre leurs doigts... et leur dit : WIZ 3LÉYKON !

    SAKR LEBNAN

    04 h 00, le 07 septembre 2012

  • Wallah ! Ezékïyââs ces "8 Martiens"...... ëëéé wallah ! !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    03 h 36, le 07 septembre 2012

  • Fabuleux Monsieur Joumblat...! il fait la girouette,l'anémomètre,le thermomètre ,le baromètre et hygromètre à lui tout seul... et en plus de temps en temps...il vous vend le bulletin météo...

    M.V.

    01 h 12, le 07 septembre 2012

  • Depuis la consecration de Mr Joumblat comme axe de rotation de la politique libanaise, le pays est en chute libre et le Libanais en totale perdition...........Merci pour ce cadeau empoisonne!!!!!!!!!!!!!Il serait preferable de le couronne star de la pop et de danser au rythme de ses tergiversations.

    sylvie.baaklini

    23 h 50, le 06 septembre 2012

  • ca s'appelle préparer les élections de l'an prochain... sauf que joumblatt a aussi besoin de ceux d'en face, donc, il les ménagera aussi quand il s'agira de former les listes. un bouffe-à-tous-les-rateliers, c'est ce qu'il est et a toujours été. pas de principe, pas d'opinion réelle, pas de morale. beurk.

    Alain

    19 h 21, le 06 septembre 2012

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