La belle performance de la Nazionale à l’Euro 2012 a d’autant plus surpris que personne ne savait à quoi ressemblerait cette équipe. Et pour cause : lors de sa prise de fonctions au lendemain du fiasco sud-africain, Cesare Prandelli n’avait annoncé que deux objectifs : « Rapprocher l’équipe des gens » et « apprendre à perdre ». Dans un pays où le football est une histoire de résultats plus que d’esthétisme et où la victoire a longtemps primé sur tout le reste, ce programme faisait presque figure d’hérésie.
Sans faire de bruit, l’ancien coach de la Fiorentina a mis ses idées en place. Et l’Italie, longtemps réputée pour son football défensif et sa propension à se méfier des novices, a rajeuni d’un coup et s’est illustrée par son jeu tourné vers l’avant.
Pour les deux premiers matches, vendredi contre la Bulgarie puis le 11 septembre contre Malte, le Mister a choisi le changement dans la continuité.
Le changement, parce que le onze probable contre la Bulgarie sera inédit : avec l’absence de Balotelli, opéré à l’œil cette semaine, et de Cassano, « à 50 % », l’attaque sera vraisemblablement emmenée par Osvaldo et Giovinco. À eux deux, l’Italo-Argentin de l’AS Rome et « la Fourmi atomique » de la Juventus ont 51 ans : c’est le plus jeune duo d’attaquants de l’ère Prandelli.
En outre, le sélectionneur a convoqué pour la première fois Lorenzo Insigne, né en 1991, dont les débuts dans l’attaque napolitaine laissent présager des lendemains qui chantent. Giampaolo Pazzini (24 sélections, 4 buts), qui n’avait pas fait le voyage en Pologne et en Ukraine, a été rappelé.
Enfin, Prandelli devrait opter pour un schéma en 3-5-2.
La continuité, parce que la philosophie et l’ossature principale restent inchangées : « Gigi » Buffon dans les bois, et Andrea Pirlo toujours à la baguette en milieu de terrain. L’Italie devrait encore être ce savant mélange entre l’expérience des vieux briscards et la fougue des nouveaux venus.
Il y a bien une différence depuis l’Euro : lors des éliminatoires, l’Italie sera désormais attendue avec un statut de vice-champion d’Europe sur les épaules. Prandelli ne s’est pas dérobé : « Nous sommes l’Italie, et nous devons terminer en tête de notre groupe. »
Sur la route de Rio, la Nazionale affrontera la Bulgarie, le Danemark, la République tchèque, l’Arménie, et Malte.
(Source : AFP)