Âgé de 41 ans, Hamilton a épaulé Lance Armstrong lors des Tours de France 1999, 2000 et 2001, les trois premiers des sept que le Texan a remportés.
Il accuse Armstrong d’avoir élaboré tout un système d’acheminement d’EPO (érythropoïétine) jamais démantelé, durant la Grande Boucle. Tout reposait sur un jardinier et homme à tout faire, alias « Philippe », qui livrait la substance, dont le nom de code était « Edgar ».
« Nous nous trouvions dans la cuisine de Lance quand il a expliqué le plan : il payerait Philippe pour suivre le Tour sur sa moto, portant un thermos plein d’EPO et un téléphone prépayé », explique Hamilton.
« Quand nous avions besoin d’Edgar (EPO), Philippe se faufilait dans la caravane du Tour pour une livraison éclair », poursuit-il.
« Simple, rapide – un aller-retour –, zéro risque. Par mesure de discrétion, Philippe ne fournissait que les grimpeurs, ceux qui en avaient le plus besoin et qui donneraient le meilleur retour sur investissement : Lance, Kevin Livingston et moi », écrit-il encore.
Selon Hamilton, « Lance jubilait presque » en détaillant son idée. « Les Français pouvaient nous fouiller toute la journée, ils ne trouveraient rien du tout. En plus, nous étions sûrs que les autres équipes mettraient en place leur propre version de “Motoman” (autre surnom de Philippe, NDLR). »
Tests académiques
« Lance était revenu d’un cancer; il n’allait pas rester là à attendre que les choses se passent; il allait les provoquer », assure Hamilton.
Armstrong a été radié à vie du cyclisme professionnel fin août par l’Agence américaine antidopage (Usada), qui l’a également déchu de ses sept titres de vainqueur du Tour de France pour infractions aux règles antidopage.
L’Usada dit disposer d’éléments de « plus d’une douzaine de témoins », essentiellement d’anciens équipiers, attestant que Armstrong avait eu recours au dopage, notamment à l’EPO, aux transfusions sanguines ou encore à la testostérone.
De son côté, le Texan rappelle à l’envi qu’il n’a jamais été contrôlé positif malgré les centaines de tests qu’il a subis dans sa vie.
Mais selon Hamilton, les contrôles effectués « n’étaient pas des contrôles antidopage. C’étaient plus des tests académiques, des tests de QI ».
« Si vous preniez vos précautions et faisiez attention, vous pouviez vous doper et être sûr à 99 % de ne pas être pris, affirme-t-il. Ils (les instances antidopage) avaient leurs docteurs, nous avions les nôtres, et les nôtres étaient meilleurs. Et mieux payés, c’est sûr. »
Hamilton, champion olympique du contre-la-montre en 2004, a toutefois été convaincu de dopage, notamment par transfusion sanguine lors du Tour d’Espagne 2004. Il a mis fin à sa carrière en 2009 après un contrôle positif à la DHEA et a rendu sa médaille d’or des JO en 2009.
En mai 2011, il avait déjà fait des révélations concernant le dopage au sein de l’US Postal à la chaîne de télévision américaine CBS.
Il avait notamment assuré avoir vu Armstrong s’injecter de l’EPO lors du Tour 1999 puis se faire transfuser du sang lors du Tour 2000. Il avait aussi soutenu que le Texan avait été contrôlé positif à l’EPO au Tour de Suisse en 2001, ce que la fédération internationale (UCI) a toujours catégoriquement démenti.
(Source : AFP)