A l'issue de consultations qui devront être conclues dans une dizaine de jours, l'ASL portera un nouveau nom, "l'Armée nationale syrienne", a précisé le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil militaire supérieur révolutionnaire qui chapeaute l'ASL.
La nomination à la tête de l'armée rebelle du général Mohammad Hussein Hajj Ali, le plus haut gradé au sein de l'ASL, devrait être également annoncée.
"Après une longue période, on se doit de restructurer cette armée (créée en juillet 2011) car on craint une prolifération des milices en Syrie et pour préserver l'avenir du pays", affirme ce général de brigade qui a été parmi les premiers officiers à faire défection.
Parmi les réformes les plus importantes figure la nécessité de canaliser les fonds destinés aux rebelles, "en vue d'empêcher la création de milices car c'est très dangereux", indique-t-il.
Même si les groupes rebelles sont rassemblés en théorie sous l'égide de l'ASL, la structure reste floue et manque d'un commandement central fort.
Ainsi, les généraux de l'ASL à l'extérieur et même à l'intérieur peinent à assurer la coordination avec une multitude de groupuscules qui ont proliféré en Syrie et qui revendiquent une certaine autonomie.
"Il y a beaucoup de groupes qui se disent de l'ASL mais qui n'en font qu'à leur tête", souligne le général.
Le chef de l'un de ces groupes, un bataillon islamiste radical ayant pris en juillet le contrôle d'un poste frontalier de la Turquie, vient d'être tué, a confirmé mercredi à l'AFP via Skype un militant et porte-parole de l'ALS à Damas.
Abdel Moneim Moustafa Halimi -- connu sous le nom d'Abou Mohammed al-Chami -- dirigeait un groupe de combattants prônant l'établissement d'un émirat islamique en Syrie.
"Je ne peux pas confirmer qui l'a tué, mais je peux confirmer qu'il a été tué", affirme Ahmed al-Khatib. "Je peux aussi confirmer que lui et son groupe étaient très controversés, non seulement en raison de leur discours mais aussi du fait que personne n'était d'accord avec leur façon d'agir".
Plusieurs groupes radicaux ont été souvent accusés des pires violations des droits de l'Homme commises par les rebelles.
Selon le général Cheikh, la restructuration est également indispensable pour tenter de convaincre une communauté internationale réticente à l'idée d'armer la rébellion "sous prétexte que (l'ASL) n'est pas une véritable institution".
L'armée rebelle compte plusieurs milliers de combattants (entre déserteurs et civils armés) et 3.000 officiers de différents grades, dont 70 généraux, d'après le général.
Selon lui, l'unification des rangs au sein de l'ASL empêchera le pays à majorité sunnite "de sombrer dans une guerre civile et confessionnelle après la chute du régime" du clan Assad, qui appartient à la minorité alaouite, une émanation du chiisme.