La conférence des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire le 5 septembre 2012. Asmaa Waguih /
Le Liban a pris mercredi la présidence tournante de la conférence ministérielle de la Ligue arabe, lors du 138e cycle de réunions des ministres des Affaires étrangères des pays arabes qui a eu lieu au Caire, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Le Liban assurera la présidence pendant une période de six mois.
Le chef de la diplomatie libanaise Adnane Mansour a prononcé un discours après la passation des pouvoirs avec le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Sabah el-Khaled al-Hamad el-Sabah.
"Permettez-moi tout d'abord, de remercier le Koweït pour sa gestion de la présidence de cette conférence ministérielle, alors que les pays arabes traversent une période sensible", a lancé M. Mansour.
Notant que "le Liban, qui est un membre fondateur de la Ligue Arabe, a toujours été actif et fidèle à ses partenaires face aux développements dangereux dans la région", le ministre a précisé que le Liban veut mettre l'accent sur le rôle de la Ligue Arabe dans la résolution des problèmes et des crises dans la région et renforcer son rôle ainsi que le travail commun entre les différents membres de l'organisation.
"Nous devons rappeler que le sang coule toujours en Syrie, qui est également un membre fondateur de la Ligue Arabe et un pays voisin au Liban. Notre pays est affecté négativement par la crise syrienne", a poursuivi M. Mansour.
Et d'ajouter : "Il est nécessaire d’accélérer la résolution de cette crise car c'est un devoir moral et national, et (la résolution de la crise) est dans l'intérêt de tous les pays Arabes".
Selon M. Mansour, le Liban va tenter ,dans le cadre de ses prérogatives et de ses moyens, de trouver une solution à la crise syrienne avec l'aide de ses partenaires au sein de la Ligue Arabe.
"Le Liban continuera à aider ses voisins (...) et n'hésitera pas à mettre ses moyens à la disposition de la Ligue Arabe" afin de les aider.
Une présidence difficile
Cette présidence s'annonce difficile pour le Liban, alors que la crise syrienne va nécessairement dominer les débats. Si le gouvernement libanais a adopté une politique de distanciation vis-à-vis de la crise syrienne, ces dernièrse semaines, le président Michel Sleiman et le Premier ministre Nagib Mikati ont critiqué le régime syrien en raison, notamment, des violations par l'armée syrienne de la frontière libanaise.
L'alliance du 14 Mars (opposition libanaise), multiplie également les dénonciations des agressions syriennes au Liban. Le 14 Mars a ainsi réclamé hier une série de mesures urgentes de l’État pour faire face à la situation dangereuse que connaît le Liban du fait des retombées de la crise syrienne. Jugeant que le gouvernement en place est incapable de prendre ces mesures, l’alliance appelle à la formation d’un cabinet de "salut national" neutre et demande principalement l’expulsion de l’ambassadeur de Syrie à Beyrouth, le gel de l’application des accords libano-syriens et la contribution de la Finul au contrôle de la frontière entre les deux pays.
Morsi enfonce le clou
Il y a quelques jours, des sources gouvernementales libanaises considéraient en outre que la responsabilité du Liban à la tête de la conférence de la Ligue arabe sera double en raison de la présence du président égyptien Mohammed Morsi, et plus particulièrement à cause des idées que ce dernier pourrait développer dans son discours.
"La révolution en Égypte était un pilier du printemps arabe, elle a commencé quelques jours après la Tunisie, a été suivie par la Libye et le Yémen, et aujourd’hui la révolution en Syrie (vise) le régime oppressif" de ce pays, avait déclaré M. Morsi fin juillet lors du sommet des Non-Alignés à Téhéran.
Aujourd'hui, il a enfoncé le clou en renouvelant ses appels à un départ du pouvoir actuel à Damas, dans son discours d'ouverture lors de la réunion ministérielle de la Ligue arabe au Caire. "Le temps du changement est arrivé", a déclaré le chef de l'Etat égyptien à l'adresse du régime du président Bachar el-Assad. "Il ne faut pas perdre de temps à parler de réforme", a-t-il poursuivi, insistant sur le fait que "le peuple syrien a fait entendre clairement sa voix" et prévenant M. Assad que son régime "ne sera pas là pour longtemps".
"Je veux dire au régime syrien qu'il y a encore une chance d'arrêter l'effusion de sang", a-t-il ajouté, en souhaitant un changement de pouvoir rapide : "ne prenez pas la bonne décision au mauvais moment".
Le président islamiste égyptien a également appelé les pays arabes à s'atteler à la recherche d'une solution au conflit. "Le sang syrien coule jour et nuit, et nous sommes responsables", a déclaré M. Morsi. "J'en appelle à vous ministres des Affaires étrangères arabes, pour travailler dur afin que soit trouvée une solution urgente à la tragédie de la Syrie", a-t-il ajouté. "Si nous n'agissons pas, le reste du monde monde n'agira pas sérieusement".
Un "quartet" de médiateurs internationaux formé de l'Iran, de la Turquie, de l'Arabie saoudite et de l'Egypte va se réunir pour contribuer à la résolution du conflit syrien, a-t-il également annoncé. Mais pour les experts de la région, il semble peu probable que les membres de ce "quartet" parviennent à se mettre d'accord sur les moyens de mettre un terme à la crise.
Le conflit en Syrie a fait plus de 26.000 morts en près de 18 mois, selon une ONG syrienne.
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Le Liban assurera la présidence pendant une période de six mois.
Le chef de la diplomatie libanaise Adnane Mansour a prononcé un discours après la passation des pouvoirs avec le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Sabah el-Khaled al-Hamad el-Sabah.
"Permettez-moi tout d'abord, de remercier le Koweït pour sa gestion de la présidence de cette conférence ministérielle, alors que les pays arabes traversent une période sensible", a lancé M. Mansour.
Notant que "le Liban, qui est un membre fondateur de la Ligue Arabe, a toujours...
Moral pour l'assemblée des peuples,et national pour les syriens...bien sûr.
13 h 14, le 05 septembre 2012