H&M a acheté pour 1,5 milliard de dollars d'articles manufacturés au Bangladesh en 2011. Munir Uz Zaman/AFP
Le patron du géant suédois de l'habillement Hennes & Mauritz (H&M), Karl-Johan Persson, a appelé le gouvernement du Bangladesh à relever le salaire minimum dans les ateliers du pays où des petites mains fabriquent ses collections pour une poignée de dollars mensuels.
A l'occasion d'une visite dans la capitale Dacca, Karl-Johan Persson s'est rendu dans une usine où le salaire de départ plafonne à 37 dollars par mois, pour 10 à 16 heures de travail par jour, six jours par semaine, un niveau de rémunération habituel - et légal depuis 2010 - pour les trois millions d'ouvriers bangladais du textile.
"Nous voulons que les ouvriers soient bien traités. En tant qu'entreprise responsable, nous attachons beaucoup d'importance à la question des bas salaires dans ce secteur d'activité, c'est pour nous une préoccupation majeure", a déclaré M. Persson mardi soir à la presse.
"Nous demandons au gouvernement bangladais d'augmenter le salaire minimum et d'envisager des révisions salariales annuelles", a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec la Premier ministre Sheikh Hasina.
Les exportations de textile, qui ont rapporté 19 milliards de dollars à l'économie du pays l'an dernier, comptent pour 80% de ses exportations totales et les manufactures de l'habillement emploient 40% des salariés de l'industrie du pays.
H&M a acheté pour 1,5 milliard de dollars d'articles manufacturés au Bangladesh en 2011, ce qui en fait le premier acheteur européen, selon une association d'exportateurs locaux.
Les ouvriers du textile du Bangladesh perçoivent les deuxièmes salaires les plus bas au monde, et subissent des conditions de travail d'autant plus dures que les prix ne cessent d'augmenter, provoquant des grèves et des manifestations violentes.
En juin, plus de 300 usines produisant pour H&M, Gap ou Wal-Mart avaient fermé leurs portes en raison de grèves. Des heurts entre des ouvriers et les forces de l'ordre avaient fait quelque 100 blessés et endommagé des dizaines d'usines.
En 2010 les usines textiles du Bangladesh avaient déjà été frappées par des mois de protestations qui avaient forcé le gouvernement et les propriétaires d'usine à augmenter les salaires de 80% jusqu'à un minimum de 37 dollars par mois.
Selon la "Campagne Vêtements Propres", une association bruxelloise qui milite pour une amélioration des conditions de travail dans le textile, un travailleur bangladais a besoin de 130 dollars par mois pour vivre.
Il ne s’agit pas de la première affaire du genre. Le plus grand fournisseur d'Apple, le taïwanais Foxconn, avait promis début 2012 de se mettre en conformité avec la législation chinoise après une enquête montrant que ses ouvriers travaillaient dans des conditions dangereuses pour la santé et étaient sous-payés.
Les salariés des sous-traitants de la marque à la pomme effectuaient en outre entre 100 et 130 heures supplémentaires par mois, contre un maximum de 36 autorisé par la loi en Chine, selon une enquête de l'ONG China Labor Watch (CLW) basée à New York.
A l'occasion d'une visite dans la capitale Dacca, Karl-Johan Persson s'est rendu dans une usine où le salaire de départ plafonne à 37 dollars par mois, pour 10 à 16 heures de travail par jour, six jours par semaine, un niveau de rémunération habituel - et légal depuis 2010 - pour les trois millions d'ouvriers bangladais du textile.
"Nous voulons que les ouvriers soient bien traités. En tant qu'entreprise responsable, nous attachons beaucoup d'importance à la question des bas salaires dans ce secteur d'activité, c'est pour nous une préoccupation...