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À La Une - Crise

Les rebelles syriens, toujours sous le feu de l'armée, veulent s'organiser

"Le régime syrien est devenu un Etat terroriste", selon Erdogan.

Des combattants de l'armée syrienne libre (ASL) à Alep le 4 septembre 2012. ACHILLEAS ZAVALLIS /

Les rebelles engagés dans la lutte armée contre le président syrien Bachar el-Assad ont annoncé mercredi qu'ils cherchaient à réformer leur structure pour surmonter les divisions et éviter la prolifération de groupuscules.

 

Selon le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil militaire supérieur révolutionnaire qui chapeaute l'ASL, des consultations sont en cours et devraient être conclues dans une dizaine de jours.

 

L'ASL pourrait alors adopter un nouveau nom, "l'Armée nationale syrienne", nommer à sa tête le général Mohammad Hussein Hajj Ali, son plus haut gradé, et surtout tenter de canaliser les fonds destinés aux rebelles afin d'empêcher la création de milices autonomes.

 

"Il y a beaucoup de groupes qui se disent de l'ASL mais qui n'en font qu'à leur tête", a souligné le général.

 

Sur le front diplomatique, le président égyptien Mohamed Morsi a appelé à un changement de régime à Damas et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé Damas d'être devenu un "Etat terroriste", mais Pékin a rejeté toute pression et plaidé pour une "transition politique".

 

L'émisaire international Lakhdar Brahimi a annoncé qu'il se rendrait "dans les prochains jours" au Caire pour sonder la Ligue arabe et à Damas pour connaître les intentions des autorités syriennes et jeter les bases de sa mission.

 

Dans son premier discours, mardi devant l'Assemblée générale de l'ONU, depuis le début officiel samedi de sa mission destinée à tenter de trouver une issue à la crise syrienne, Lakhdar Brahimi a brossé un tableau sombre de la Syrie.

 

"Le bilan des pertes humaines (en Syrie) est ahurissant, les destructions atteignent des proportions catastrophiques et la souffrance de la population est immense", a-t-il dit en soulignant que la situation "n'a cessé de se dégrader".

 

Le médiateur a jugé "indispensable" le "soutien de la communauté internationale" qui reste profondément divisée sur les moyens de régler le conflit, les Russes et les Iraniens, des alliés du régime de Bachar el-Assad refusant tout ingérence en Syrie, et les Occidentaux et leurs alliés arabes soutenant la rébellion.

 

M. Brahimi a pris samedi le relais de Kofi Annan, qui avait démissionné le 2 août en invoquant un manque de soutien des grandes puissances.

 

Peu avant, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui s'exprimait lui aussi devant l'Assemblée générale, avait critiqué les pays qui fournissent des armes aux belligérants et lancé un appel à la solidarité internationale pour financer l'aide humanitaire en Syrie et chez ses voisins. La Russie et l'Iran livrent des armes au régime de Bachar el-Assad, tandis que l'Arabie saoudite et le Qatar se sont dits prêts à en apporter à l'opposition syrienne.

"La situation humanitaire est grave et se dégrade, à la fois en Syrie et dans les pays voisins affectés par la crise", a poursuivi M. Ban.

 

 

Opérations humanitaires

 

C’est précisément pour réclamer aux autorités un meilleur accès aux centaines de milliers de personnes touchées par les violences que le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer se trouve en Syrie jusqu'à jeudi. M. Assad l'a assuré mardi de son soutien aux "opérations humanitaires menées par le Comité sur le terrain tant qu'elles restaient indépendantes et impartiales".

Le porte-parole du CICR à Genève Rabab Rifaï a évoqué une réunion "positive" lors de laquelle les deux hommes ont discuté notamment de "l'importance de l'accès aux soins et à la nourriture et les visites pour les personnes détenues". 

 

Depuis le début de l'année, le CICR et le Croissant-Rouge syrien ont distribué des secours à plus de 800.000 personnes, pour la plupart déplacées, et assuré l'approvisionnement en eau potable à plus d'un million de personnes.

 

Face à l'escalade des violences, plus de 100.000 Syriens se sont réfugiés dans les pays voisins en août, "le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du conflit" en mars 2011, a par ailleurs indiqué le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève. Au total, quelque 235.000 Syriens ont fui la Syrie et 1,2 million ont été déplacés dans le pays.

 

 

Le régime syrien, un "Etat terroriste"

 

La Turquie, qui accueille 80.000 déplacés syriens, a une nouvelle fois accusé mercredi le régime du président Assad d'avoir commis des "massacres en masse" contre sa population.

 

"Le régime syrien est devenu un Etat terroriste", a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une réunion publique de son parti, le Parti de la justice et du développement (AKP), ajoutant que la Turquie ne pouvait se permettre le "luxe d'être indifférent" au conflit qui déchire son voisin du sud. "Bachar est englouti jusqu'au cou dans le sang" de ses concitoyens, a-t-il insisté devant son parti.

 

Au Caire, le président égyptien Mohamed Morsi a, de son côté, renouvelé mercredi ses appels à un départ du pouvoir actuel syrien, et demandé aux pays arabes de se mobiliser pour trouver une solution rapide au conflit. "Le temps du changement est arrivé", a déclaré M. Morsi à l'adresse de Bachar el-Assad, dans un discours d'ouverture lors d'une réunion ministérielle de la Ligue arabe dans la capitale égyptienne.

 

(Lire, pour mémoire : Damas et Le Caire à couteaux tirés)

 

 

Combats acharnés et bombardements...

 

Alors que la crise entre le 15 septembre dans son 18e mois sans aucune perspective de règlement, les violences ne connaissent aucun répit. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 26.000 personnes ont péri depuis le début de la révolte déclenchée en mars 2011 par une contestation populaire qui s'est militarisée au fil des mois face à la répression menée par le régime.

 

Mercredi, les violences ont fait au moins 90 morts à travers le pays, dont 64 civils, selon le bilan provisoire de l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins.

 

Un grand nombre de ces victimes a été enregistré à Alep, deuxième ville du pays et théâtre d'une bataille stratégique entre armée et rebelles depuis six semaines, où des bombardements aériens sur des quartiers comme Marjé (sud-est), el-Nairab (sud-est), Hanano (est) et Boustane al-Bacha (nord) ont fait au moins 32 morts, dont sept enfants, selon l'OSDH.

 

Selon des militants, les habitants civils qui n'ont pas pu fuir plusieurs quartiers rebelles assiégés par l'armée à Alep manquent cruellement de produits de première nécessité.

 

Dans l'Est, l'aéroport militaire de la ville de Boukamal faisait toujours l'objet de combats acharnés. Selon l'OSDH, les rebelles contrôlent désormais "de grandes parties du site", mais ont perdu six hommes mercredi dans la bataille.

 

Face à cette situation, les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu'ils portaient leur aide humanitaire en Syrie et dans les pays frontaliers à plus de 100 millions de dollars.

 

 

Lire aussi :

« Allez dégage, Bachar », le chant révolutionnaire des rebelles

 

Au Liban

Face au régime syrien, le 14 Mars affûte ses armes

 

et l'éditorial de Issa GORAIEBDiplophobies

Les rebelles engagés dans la lutte armée contre le président syrien Bachar el-Assad ont annoncé mercredi qu'ils cherchaient à réformer leur structure pour surmonter les divisions et éviter la prolifération de groupuscules.
 
Selon le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil militaire supérieur révolutionnaire qui chapeaute l'ASL, des consultations sont en cours et devraient être conclues dans une dizaine de jours.
 
L'ASL pourrait alors adopter un nouveau nom, "l'Armée nationale syrienne", nommer à sa tête le général Mohammad Hussein Hajj Ali, son plus haut gradé, et surtout tenter de canaliser les fonds destinés aux rebelles afin d'empêcher la création de milices autonomes.
 
"Il y a beaucoup de groupes qui se disent de l'ASL mais qui n'en font qu'à leur tête", a souligné le général.
 
Sur le front...
commentaires (5)

Erdogan avait dit la même chose d'israel, mais entre temps il s'est couché, le fera t'il avec la Syrie ?

Jaber Kamel

11 h 49, le 05 septembre 2012

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Commentaires (5)

  • Erdogan avait dit la même chose d'israel, mais entre temps il s'est couché, le fera t'il avec la Syrie ?

    Jaber Kamel

    11 h 49, le 05 septembre 2012

  • Que nous dit-il Lakhdar Ibrahimi, que tout est catastrophe en Syrie. Mais, Monsieur, puisez vos nouvellkes aux sources du Général Michel Aoun, lui qui sait : IL N'Y A RIEN EN SYRIE. C'EST FINI DEPUIS UN CERTAIN MARDI D'IL Y A AU MOINS UN AN !

    SAKR LEBNAN

    10 h 26, le 05 septembre 2012

  • Etat terroriste, ou compter les morts cela ne sert à rien . Il faut bouger pour sauver la Syrie . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    08 h 38, le 05 septembre 2012

  • Mon précédent commentaire concernait LAKHDAT IBRAHIMI et sa déclaration qui découle de "la palisse". Entretemps, le titre de l'article a changé et Erdogan fut en tête du papier de l'OLJ

    jean-Pierre EL KHOURY

    08 h 14, le 05 septembre 2012

  • Waow...Il a fallu du temps à ce monsieur de découvrir l'ampleur des dégats.. Heureusement qu'il est là pour nous le dire...

    Jean-Pierre EL KHOURY

    06 h 32, le 05 septembre 2012

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