Dans son point de presse traditionnel à l’issue de la réunion de son bloc à Rabieh, M. Aoun a commenté le mémorandum remis hier par le 14 Mars, via l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, au chef de l’État. « Contrôle-t-on les frontières de manière que personne ne s’infiltre et qu’il n’y ait pas de tirs en provenance du Liban contre le territoire syrien ? La question est en train de prendre une proportion dangereuse. Il a été question de rompre les relations et d’abroger des traités. Il ne faut pas répéter ce qui s’est produit avec les données téléphoniques », a-t-il indiqué. « Nous voulons savoir en détail ce qui se déroule vraiment et officiellement aux frontières, de la part des ministères de la Défense, de l’Intérieur, du commandement de l’armée ou de la direction des FSI. C’est à partir de ces informations que nous ferons ce qui se doit. Nous devons évidemment protéger nos citoyens s’ils sont agressés. Mais nous devons d’abord savoir si (les bombardements en provenance du côté syrien) s’inscrivent dans le cadre d’une action ou d’une réaction », a-t-il ajouté. « Sinon, qu’ils rangent leur mémorandum et qu’ils le mettent je ne sais où ! » a-t-il souligné.
Le chef du Courant patriotique libre a ensuite laminé l’appel du 14 Mars à la mise en place d’un cabinet neutre : « Un cabinet neutre ? Pour quoi faire ? Pour se joindre à la guerre qui est menée contre la Syrie ? Pour mêler le Liban aux événements et importer le conflit ? Est-ce cela leur neutralité ? Ou bien l’objectif est-il pour eux de recommencer à voler le Trésor et de ramener la corruption ? Nous, au moins, nous avons mis fin au gaspillage. »
Concernant le dossier des données téléphoniques, Michel Aoun a affirmé : « Je me réserve le droit de porter plainte contre l’État libanais pour avoir remis les données. Ceux qui l’ont fait ont commis une infraction avec la branche des renseignements des FSI qui veut faire du commerce avec ces données. Elle possédait ces données jusqu’en 2008. Quel est donc le crime sur lequel elle a réussi à faire la lumière ? » « Les juges (de la commission) doivent auparavant donner leur accord pour que les données soient livrées, sinon, il y aura un gros problème », a-t-il ajouté.
Au sujet de l’affaire Michel Samaha, Michel Aoun a dit : « Tout ce qui a été publié jusqu’à présent n’est que l’opinion de certains journaux. Samaha a dit qu’il avait ramené les explosifs de Syrie, mais où sont les preuves ? Nous attendons les résultats de l’enquête. Nous voulons la vérité. Et si Samaha a vraiment fait cela, qu’il en assume la responsabilité. »
Michel Aoun a par ailleurs répondu aux propos tenus samedi à Meerab par Samir Geagea dans son allocution à l’issue de la messe à la mémoire des martyrs des Forces libanaises. « Tout le monde sait pour qui j’ai prié à Brad. J’ai prié pour saint Maron. Mais lui, sur la tombe de qui a-t-il prié lors de ses voyages en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats ? » a dit M. Aoun. Et d’ajouter, à l’adresse de Samir Geagea : « Lorsque vous vous adressez à nous, n’évoquez pas votre passé dans le but de nous le faire endosser. »
Le chef du CPL a enfin minimisé le retour de Yaacoub Chamoun des geôles syriennes. « Yaacoub Chamoun n’était pas sur la liste des détenus en Syrie (de droit commun) que Damas avait présentée à la commission ministérielle formée à l’époque (et présidée par le ministre Fouad el-Saad). Et la Syrie avait précisé qu’il n’y avait pas de détenus politiques dans ses geôles », a indiqué Michel Aoun. « De plus, Yaacoub Chamoun est syrien, syriaque, de Kamechli. Des sources bien informées nous ont dit qu’il s’était battu aux côtés des Kataëb et s’était entraîné durant quarante jours en Israël. Il n’est donc pas libanais, mais syrien, et n’était pas réclamé par les autorités libanaises », a-t-il noté.
La réponse des FL
Dans une réponse exhaustive, une « source responsable » au sein des Forces libanaises a répondu point par point à la déclaration du chef du CPL. « Vous n’avez pas été à Brad pour prier saint Maron. Si vous aviez de la compassion pour son peuple, qui a été massacré par le régime syrien durant des dizaines d’années (...), vous n’y seriez pas allé. Il y a des centaines d’églises au Liban pour prier saint Maron. Vous avez été à Brad pour camoufler ce que vous étiez en train de faire avec le régime syrien », a indiqué cette source FL. « Ensuite, les hommes politiques font des déplacements à l’étranger pour tisser des relations politiques au profit de leur pays et de leur peuple. Leur prière, ils l’effectuent dans leur pays et entre leurs proches, loin des phénomènes de foire », a ajouté la source FL.
« Yaacoub Chamoun est l’un des combattants qui ont défendu leur région libre au Liban et qui vous ont permis de rester libre et d’accéder à la tête du commandement de l’armée et de la légalité libanaises. Yaacoub Chamoun n’a pu avoir la nationalité libanaise parce qu’il était détenu en Syrie. Il est honteux et malheureux de protéger vos alliés du régime syrien de cette façon, en agressant des milliers de Libanais dont la situation est similaire à celle de M. Chamoun et qui ont défendu jusqu’à la mort la dignité du Liban », a par ailleurs indiqué la source FL concernant l’affaire de l’ex-détenu en Syrie.
La source FL a enfin critiqué Michel Aoun sur ses propos concernant l’affaire Samaha, les données téléphoniques et les incursions syriennes.
Tenons nous aux faits, et évitons de passionner le débat, ce monsieur Yaacoub est syrien par son père et a été arrété pour cause de collaboration avec israel pour y avoir été entrainé par les sio, la Syrie le relache après qu'il ait purgé sa peine, il se rend au Liban et on a pas besoin d'en faire tout un foin.Maintenant qu'il est là qu'il profite de ce que notre cher Liban peut lui offrir.
13 h 06, le 05 septembre 2012