Avant la passation des pouvoirs entre le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Sabah el-Khaled al-Hamad el-Sabah, et M. Mansour, le siège de la Ligue arabe au Caire sera témoin de la première visite en ces lieux du président égyptien, Mohammad Morsi, qui a tenu à prendre la parole à l’ouverture de la nouvelle session de la Ligue pour tenter de donner une nouvelle impulsion à cette instance sous le signe du printemps arabe.
M. Morsi sera reçu par le secrétaire général de la Ligue, Nabil el-Arabi. Après l’allocution du président égyptien, c’est le chef de la diplomatie koweïtienne qui devrait lui succéder à la tribune, suivi par M. Mansour puis par la ministre chypriote des Affaires étrangères, Erato Kozakou-Marcoullis. À l’issue de la première séance de travail, M. Mansour donnera un déjeuner en l’honneur de ses homologues et des chefs de délégation au siège de la Ligue... en l’absence de représentation syrienne, Damas n’ayant plus le statut de membre. Au cours de la seconde séance, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, devrait prendre la parole pour évoquer la situation dans les territoires palestiniens, suite à quoi le secrétariat général de la Ligue devrait présenter son rapport sur l’assassinat de Yasser Arafat.
Il convient de noter que Adnane Mansour est le troisième ministre libanais des Affaires étrangères à présider une session ministérielle de la Ligue arabe après Farès Boueiz en 1991-1992 et Mahmoud Hammoud en 2002-2003.
La crise syrienne sera de toute évidence l’un des sujets brûlants de l’actualité de la réunion de la Ligue, avec celle que doit présider aujourd’hui à 17h le président de la commission ministérielle chargée du suivi de la situation en Syrie, le Premier ministre qatari Hamad ben Jassem al-Thani. Une réunion d’évaluation, après l’échec de la médiation Annan et le début de la mission Brahimi, lequel ne pourra se rendre au Caire que dimanche en raison d’un emploi du temps particulièrement chargé.
On peut vraiment se demander quel rôle le Liban va pouvoir jouer à la tête du Conseil de la Ligue arabe, alors que la question pimordiale devant ce dernier est la question syrienne se traduisant en massacres et génocides du peuple syrien par le régime de Damas; alors que le président égyptien Mahammad Morsi vient de dire résolument ce matin à la réunion de Ligue que "le régime syrien doit quitter le pouvoir immédiatement" et c'est l'opinion presque unanime des pays arabes; et alors que le Liban a un gouvernement dont le chef n'ose même pas convoquer l'ambassadeur de Syrie et convoque à sa place l'ambassadeur du Liban à Damas, et dont le ministre des Affaires étrangères est littéralament un sbire du régime syrien. C'est une situation et une conjoncture qui vont causer et entraîner beaucoup de mal de tête au Liban.
07 h 22, le 05 septembre 2012