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Moyen Orient et Monde - Révolte

Assad affirme soutenir une aide « impartiale » du CICR

Pénurie alimentaire à Alep ; au moins 130 morts hier.

À Alep, la pénurie alimentaire est venue s’ajouter aux bombardements. Youssef Boudlal/Reuters

Le président syrien Bachar el-Assad a dit hier soutenir et saluer l’action de la Croix-Rouge internationale (CICR) tant qu’elle restait « impartiale », en recevant à Damas Peter Maurer, le nouveau président de l’organisation venu demander un meilleur accès aux centaines de milliers de personnes touchées par la guerre, selon les médias officiels. M. Maurer a pour sa part salué « la volonté de coopération du gouvernement syrien » et « la confiance établie » entre Damas et l’organisation, selon l’agence officielle SANA, qui a ajouté que la rencontre a porté sur la « mise en place de mécanismes nécessaires pour renforcer cette coopération ».
Selon le CICR, M. Maurer s’entretiendra avec d’autres responsables du régime syrien qui accuse les rebelles d’être des « terroristes » complotant contre la Syrie avec l’aide des Occidentaux et de pays arabes. La visite, jusqu’à demain, « portera sur les besoins humanitaires accrus et permettra de rappeler aux belligérants leurs devoirs en vertu de la convention sur la protection des civils », selon Rabab Rifai, la porte-parole du CICR à Damas. De même, M. Maurer pourrait effectuer une « visite sur le terrain », a-t-elle dit sans autres précisions. Depuis le début de l’année, le CICR et le Croissant-Rouge syrien ont distribué des secours à plus de 800 000 personnes, pour la plupart déplacées, et assuré l’approvisionnement en eau potable, en quantité suffisante, de plus d’un million de personnes.
Sur le terrain, les violences ne connaissaient aucun répit avec des combats entre soldats et rebelles sur plusieurs fronts – à Alep, Hama, Homs – où le coût des dégâts s’élève à neuf milliards de dollars –, Idleb, Deraa et Damas – et des bombardements des forces du régime de bastions insurgés, selon des militants. Au moins 130 personnes ont péri dans les violences hier, selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au lendemain d’une journée sanglante avec la mort de 235 personnes, en majorité des civils.

 « Si le régime pouvait nous priver d’air, il le ferait »
En outre, les quartiers rebelles de la ville d’Alep connaissent une véritable pénurie de produits alimentaires, selon un militant sur place. « Le régime empêche les produits alimentaires de parvenir aux quartiers libérés (sous contrôle rebelle). Les habitants sont obligés de passer les produits en contrebande », affirme-t-il. « C’est un vrai siège, une punition collective. Si le régime pouvait nous priver d’air, il le ferait. »
Parallèlement toutefois, le centre-ville d’Alep connaissait hier une activité commerciale normale, a constaté un correspondant de l’AFP, en contraste avec les quartiers rebelles dans la périphérie. La grogne se fait toutefois sentir après plus d’un mois de violences, et les affaires sont mauvaises, d’après des commerçants.
À Daraya, théâtre du 20 au 26 août d’une opération militaire d’envergure, la découverte de nouveaux cadavres a porté à plus de 500 le nombre de corps découverts dans cette banlieue rebelle de Damas, a annoncé hier une ONG syrienne.
Également, des rebelles ont annoncé hier avoir abattu deux avions et un hélicoptère appartenant aux forces loyalistes.
Outre les morts qui se comptent par dizaines tous les jours, plus de 100 000 Syriens ont fui le pays en août pour se réfugier dans les pays voisins, « le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du conflit » en mars 2011, a annoncé le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève. Au total quelque 235 000 Syriens ont quitté la Syrie et 1,2 million ont été déplacés à l’intérieur du pays, où ils sont logés dans des bâtiments publics dont des écoles, depuis le début de la crise déclenchée par une contestation pacifique qui s’est transformée en rébellion armée face à la répression.

L’appel de Ban
Face à cette situation, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon estime que la situation humanitaire « se dégrade » en Syrie appelant les pays membres d’aider les voisins de la Syrie qui accueillent des réfugiés. M. Ban devait faire un rapport hier après-midi à l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation en Syrie.
Il devait en outre leur demander de soutenir les efforts de Lakhdar Brahimi, qui a pris samedi ses fonctions de médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en remplacement de Kofi Annan.
Au niveau diplomatique, la France – comme Berlin – encourage la formation d’un « gouvernement alternatif » en Syrie, aujourd’hui dirigée par un « clan » qui perpétue des « massacres » contre sa population, a déclaré hier François Hollande à Rome, lors d’une conférence de presse avec Mario Monti, tout en soulignant que son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s’occupait des « questions d’aide humanitaire » aux populations frappées par le conflit. Le président du Conseil italien a de son côté relevé « la préoccupation très forte » des deux gouvernements face à une crise « qui produit chaque jour de nouvelles victimes et des centaines de réfugiés », en relevant que « la situation d’Assad est de plus en plus précaire ». « Il est nécessaire de surmonter l’impasse au Conseil de sécurité », a-t-il ajouté, soulignant que l’Italie travaillait désormais sur « l’après-Assad ».
En attendant, une quarantaine de personnes, en majorité syriennes, ont récemment entamé une grève de la faim pour obtenir la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) et des poursuites contre Bachar el-Assad, ont annoncé hier leurs représentants à Paris.
Par ailleurs, des militants pro-Assad ont revendiqué hier le piratage du site Internet de la chaîne satellitaire al-Jazira, réputée pour soutenir l’opposition syrienne.
Enfin, un parlementaire turc a démenti hier, après l’avoir visité avec d’autres élus, que le camp qui accueille au sud de la Turquie les dissidents de l’armée syrienne servait de base d’entraînement aux rebelles qui luttent contre le régime Assad.
(Sources : agences et rédaction)

 

 

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