Sans surprise, le club de la capitale a totalement vampirisé le mercato, faisant fi d’une crise qui secoue l’ensemble de la planète football. Les chiffres donnent le tournis : en un an, QSI (Qatar Sports Investments) a sorti de sa poche plus de 260 millions d’euros pour renforcer l’effectif parisien. Et cette fois, les vedettes sont enfin au rendez-vous.
Après les échecs cuisants dans les dossiers Beckham, Pato et Tevez, Paris a réussi à débaucher deux joueurs majeurs à l’AC Milan de Silvio Berlusconi, Ibrahimovic et Thiago Silva, devenant, sur le papier, l’égal des plus grandes cylindrées européennes.
Avec « Ibra », le PSG a mis la main sur un membre éminent du top 5 mondial. Si le salaire astronomique du géant suédois a fait jaser (14 millions d’euros annuels nets d’impôts), ses performances ont mis tout le monde d’accord : avec 4 buts de grande classe en 4 journées, « Ibracadabra » a marqué de son empreinte ce début de saison.
Silva n’a pas encore foulé les pelouses françaises mais le Brésilien, présenté comme le « meilleur défenseur du monde », a déjà battu un record en devenant le joueur le plus cher de l’histoire du championnat (près de 47 millions d’euros avec bonus).
Sans avoir le même pedigree, les autres recrues parisiennes ont aussi de l’allure (Lavezzi, Van der Wiel, Verratti) en attendant l’arrivée en janvier du prodige brésilien Lucas Moura.
Les traditionnelles places fortes de l’élite regardent avec envie l’aisance financière du PSG version Qatar et ne peuvent que constater, impuissantes, un fossé qui n’en finit pas de se creuser.
Lyon, jusque-là le principal animateur du marché français, est lesté d’un déficit 9,3 millions d’euros, obligeant le président Jean-Michel Aulas à se débarrasser de ses plus gros salaires (Lloris, Källström, Cris, Cissokho). Au risque d’affaiblir considérablement un effectif qui n’a accueilli en retour que des seconds couteaux (Bisevac, Monzon, Malbranque notamment). Les répercussions sportives ne se font pas encore sentir puisque l’OL occupe la 2e place de L1.
Avec 4 victoires en 4 rencontres, Marseille effectue de son côté sa meilleure entame depuis 80 ans, alors que le club a lui aussi vendu une partie de ses joyaux (Azpilicueta, Alou Diarra, Mbia).
Si l’achat de l’anonyme Raspentino n’a pas enflammé les supporteurs olympiens, l’OM a surtout fait les gros titres avec la signature du « bad boy » Joey Barton. L’enfant terrible du football anglais a accumulé au cours de sa carrière les suspensions et les condamnations en justice pour des actes de violence.
Cela n’inquiète pas les dirigeants marseillais qui devront tout de même patienter pour voir leur nouveau joueur à l’œuvre, Barton devant purger une suspension de 12 matches (il lui en reste 9) pour avoir donné un coup à Carlos Tevez lors de la dernière journée de la Premier League, une sanction dont la Fédération anglaise pourrait demander l’application en France.
Calme plat aussi du côté du champion en titre montpelliérain, qui a cédé le meilleur buteur de L1 Olivier Giroud (Arsenal) pour lui substituer un obscur attaquant argentin venu du Chili, Emmanuel Herrera.
Dans ce marasme ambiant, seul Lille s’est positionné comme un concurrent de l’ogre parisien. Sans bénéficier des moyens financiers du PSG, le LOSC s’est offert un beau capital en vendant Eden Hazard à Chelsea pour plus de 40 millions d’euros. Salomon Kalou a ainsi effectué le chemin inverse, Lille ayant également acheté l’international français Marvin Martin.
Pour les autres clubs, c’est le système D qui a fonctionné, à l’image d’Ajaccio, qui a jeté son dévolu sur le sulfureux Adrian Mutu, contrôlé positif à deux reprises en 2004 et 2010.
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