Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - reportage

« Nous allons les étrangler, ces chiens de soldats d’Assad ! »

Tous les matins, les rebelles abordent Harem à pied, à travers les champs d’oliviers. Hervé Bar/AFP

L’approche se fait en courbant le dos, à couvert des champs d’oliviers. Depuis l’ancienne citadelle, les snipers de l’armée de Bachar el-Assad, assiégés par les rebelles dans la ville de Harem, alignent tout ce qui bouge dans la vallée. Les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) tiennent depuis samedi les principaux accès de ce bourg frontalier de la Turquie, à flanc de montagne et cerné par les vergers.


Vue de loin, Harem est comme une Alep miniature, avec son imposante citadelle, une ruine de granit blanc posée au sommet d’un terril de terre brune. Sauf qu’ici les rebelles sont à leur avantage et tiennent fermement la campagne environnante, où les villages sunnites sont acquis à leur cause. Les forces prorégime sont barricadées dans la citadelle et les bâtiments officiels. Les rebelles s’infiltrent dans les faubourgs pour d’audacieux coups de main. Les rues de la ville sont leur champ de bataille.


« Nous allons les étrangler, ces chiens de soldats d’el-Assad ! » promet Abou Saïd, un commandant de la brigade el-Haq, qui dirige les opérations sur place. Survêtement grisâtre et casquette bleue, ce quadragénaire aux allures de simple paysan a sa base à une vingtaine de kilomètres de là, dans le village de Rass el-Hsan. Tous les matins, ses hommes repartent au combat : un pick-up surmonté d’une mitrailleuse 14,5 mm ouvre la marche, zigzague dans un paysage de montagnes grises, rocailleuses, parsemées des ruines de villes antiques dont les derniers blocs de granit encore debout faisaient autrefois les délices des touristes. Le convoi hérissé de kalachnikovs est acclamé à chaque village traversé, nous sommes en pays sunnite, et la « révolution » contre le régime Assad compte ici de nombreux partisans.
Les combattants abordent la ville à pied. Trop dangereux d’emprunter la principale route goudronnée, en pleine ligne de mire des snipers et artilleurs postés dans la citadelle. Les premières habitations apparaissent au milieu des vergers d’oliviers. Pas âme qui vive. Les détritus jonchent les entrées, les murs sont noircis par les flammes. Des poules livrées à elles-mêmes picorent dans les potagers. Un vieux paysan courbé sur sa canne est resté là, avec ses deux vaches, malgré les balles qui sifflent aux oreilles. « Dieu vous donne la force ! » lance-t-il à un groupe de rebelles en train de s’infiltrer, en sueur et aux aguets. Les premiers véritables échanges de tirs éclatent à l’entrée de la ville. Impossible d’aller plus loin, au risque d’être pris à revers par les « chabbiha », ces miliciens prorégime haïs des rebelles.


Pourtant majoritairement sunnite, Harem est réputée compter de nombreux partisans du président Assad, héritage notamment d’une généreuse politique locale de redistribution des terres qui a fait la prospérité des populations, expliquent les rebelles. Depuis le début de la révolution, Harem n’a jamais manifesté, s’indignent-ils. « Il y a des armes dans toutes les maisons, et ils sont très bien équipés. (...) La ville nous est hostile », reconnaît un combattant, entre deux coups de feu vers les positions ennemies. Contrôlant désormais six des sept routes menant à la ville, les hommes d’Abou Saïd concentrent leurs opérations contre ces mystérieux « chabbiha » qui reviennent dans toutes les conversations. « Nous avons abattu un de leurs chefs aujourd’hui dans une embuscade », se félicite le commandant rebelle. Quatre autres chabbiha ont été tués la veille et « une dizaine de leurs maisons incendiées, car ils avaient fait de même dans nos villages », s’empresse-t-il de justifier.


Une sourde détonation au loin vient perturber le compte rendu des opérations. « Planquez-vous ! » Le groupe s’égaille aussi vite dans les vergers. Un fracas d’acier s’abat au pied de la montagne à une centaine de mètres de là, soulevant un épais panache de fumée. « Heureusement pour nous, ces chiens ne savent pas viser. »
Le bilan de la journée est positif : aucun blessé ou tué côté rebelle, un camion de l’armée récupéré. Et une « vache de chabbiha » réquisitionnée, rigole son nouveau propriétaire, en ramenant au bout d’une corde son trophée.

L’approche se fait en courbant le dos, à couvert des champs d’oliviers. Depuis l’ancienne citadelle, les snipers de l’armée de Bachar el-Assad, assiégés par les rebelles dans la ville de Harem, alignent tout ce qui bouge dans la vallée. Les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) tiennent depuis samedi les principaux accès de ce bourg frontalier de la Turquie, à flanc de montagne et cerné par les vergers.
Vue de loin, Harem est comme une Alep miniature, avec son imposante citadelle, une ruine de granit blanc posée au sommet d’un terril de terre brune. Sauf qu’ici les rebelles sont à leur avantage et tiennent fermement la campagne environnante, où les villages sunnites sont acquis à leur cause. Les forces prorégime sont barricadées dans la citadelle et les bâtiments officiels. Les rebelles s’infiltrent...
commentaires (5)

Excusez, correction merci : "...éclairer le "kandîîl" des ébaubis encore de tous bords de tous ces Pros et "baassyriens" de ce côté-ci bâbord et de celui d'à côté tribord retors ; Anti-libanais de même.

Antoine-Serge KARAMAOUN

03 h 01, le 05 septembre 2012

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Excusez, correction merci : "...éclairer le "kandîîl" des ébaubis encore de tous bords de tous ces Pros et "baassyriens" de ce côté-ci bâbord et de celui d'à côté tribord retors ; Anti-libanais de même.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    03 h 01, le 05 septembre 2012

  • Je confirme,en Syrie ils y a bien les soldats de la dynastie criminogène des Assad les autres désertent... ça arrive souvent dans la phase finale d'une dictature ,les rats quittent le bateaux ... , car d'une part,comment cette dynastie aurait elle pu resté au pouvoirs pendants 42 ans...? en pratiquant l'exercice moderne d'élections démocratiques ?? ,d'autre part, nous les avons subi au Liban pendant les années de plomb,même mes enfants savent les reconnaître dans la nuit et même dans le brouillard politique..

    M.V.

    02 h 36, le 05 septembre 2012

  • En Syrie il n'y a pas de soldats d'Assad! Ce sont les courageux soldats des armées de la république Arabe Syrienne. Il faut attirer l'attention du lecteur sur un fait très important: Il faut savoir que lorsque l'occident veut la mise à mort d'un responsable politique, il lance entre autre dans la presse (et les autres suivent) une forme de guerre psychologique bien étudiée dans les centres les plus avancés en la matière à savoir l'attribution et l'association de tout au seul homme ciblé, l'isolant ainsi des institutions du pays auquel il appartient ou qu'il dirige. Ils savent parfaitement qu'ils mirent ainsi à la tête. Aussi, nous aurons des phrases comme 'l'armée de Assad' au lieu de l'armée Syrienne, les Chars de Assad au lieu de les chars de l'armée Syrienne, les soldats de Assad, les renseignements de Assad etc. etc.. certains meme font de la variation sur thème comme dans le titre... Soyons attentifs et plus intelligents que ce que ces "publicitaires à 2 sous" veulent nous enfiler dans le crâne. Nous ne sommes pas n'importe qui et ne pouvons laisser une culture qui 2 siècle d'âge, fût-elle technologiquement avancée oser nous traiter et/ou manipuler de la sorte.. que diable!

    Ali Farhat

    16 h 49, le 04 septembre 2012

  • Il est Sain et bon de relater de temps à autre par le menu, le quotidien de cette guerre, ne fut-ce que pour éclairer le "kandîîl" des ébaubis encore de tous bords de tous ces "baassyriens" retors..........

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 12, le 04 septembre 2012

  • Ridicule...mais ça donne quoi de publier ce genre de sitcom?

    GEDEON Christian

    20 h 16, le 03 septembre 2012

Retour en haut