Un attentat à Jaramana, banlieue du sud-est de Damas principalement chrétienne et druze favorable au régime, a fait hier cinq morts et 27 blessés. Photo SANA/Reuters
Lakhdar Brahimi s’est également dit « effrayé par le poids des responsabilités » pesant sur ses épaules. Il a ajouté avoir la sensation de se retrouver « face à un mur de briques » à la recherche de fissures susceptibles de déboucher sur une solution. « J’entre en fonction les yeux grand ouverts et sans illusions », a-t-il poursuivi.
À Damas, le ministre de l’Information, Omrane el-Zohbi, a pour sa part déclaré lors d’une conférence de presse que Lakhdar Brahimi ne pourrait faire de progrès que si des pays extérieurs au conflit cessaient de soutenir les insurgés et apportaient leur appui au plan de paix en six points de son prédécesseur, en allusion au Qatar, à l’Arabie saoudite et là a Turquie notamment. Le plan Annan, auquel Damas a donné son accord de principe en avril, appelait notamment à un arrêt des violences et à un retrait des troupes et des armes lourdes syriennes des villes. Il n’a, en fait, jamais été appliqué sur le terrain.
Parallèlement, le nouveau président du CICR (Comité international de la Croix-Rouge), Peter Maurer, était attendu hier à Damas, a annoncé hier l’organisation humanitaire basée à Genève, précisant que la visite durerait trois jours. Au cours de sa visite, ajoute le CICR, « M. Maurer rencontrera le président syrien Bachar el-Assad, le ministre des Affaires étrangères et des expatriés Walid Moallem, le ministre de l’Intérieur, le général Mohammad Ibrahim el-Chaar, le ministre de la Santé, Saad Abdel Salam el-Naïef, et le ministre d’État syrien pour les Affaires de la réconciliation nationale, Ali Haïdar, pour discuter de questions humanitaires particulièrement urgentes ». Pour M. Maurer, cité dans le communiqué, « il est de la plus haute importance que nous et le Croissant-Rouge arabe syrien arrivions à renforcer considérablement notre action humanitaire ».
Les discussions porteront essentiellement sur la situation humanitaire et sur les difficultés rencontrées par le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien qui essayent de secourir les personnes touchées par le conflit armé. Le CICR est également en contact régulier avec les groupes d’opposition à la fois en Syrie et à l’étranger. Le président du CICR rencontrera également le docteur Abdel Rahman el-Attar, président du Croissant-Rouge arabe syrien, principal partenaire du CICR dans le pays.
Par ailleurs, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a réclamé hier des armes et une intervention militaire urgente pour protéger les civils des bombardements de l’armée, lors d’une visite de son président Abdel Basset Sayda à Madrid. « Nous demandons une action très rapide de la communauté internationale », a-t-il déclaré. Selon lui, l’Union européenne peut notamment convaincre la Russie de « changer de position » au sein du Conseil de sécurité de l’ONU quant à l’établissement de couloirs humanitaires pour les réfugiés. Et face aux critiques qui reprochent au CNS de ne pas regrouper toutes les forces de l’opposition syrienne, M. Sayda a rappelé l’engagement de ce Conseil, acté samedi à Stockholm, de s’élargir à de nouveaux groupes.
Toujours au niveau diplomatique, le directeur de la CIA David Petraeus est en Turquie pour faire le point avec Ankara sur les dossiers régionaux, notamment le conflit syrien.
Du côté de l’Hexagone, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré hier que les Occidentaux auraient une réponse « massive et foudroyante » si le régime syrien venait à recourir des armes chimiques ou bactériologiques, précisant que la « Russie a été sévère aussi sur ce point et les Chinois ont la même position ».
Enfin, le président français François Hollande profitera de son déplacement aux Jeux paralympiques de Londres jeudi pour rencontrer le Premier ministre britannique David Cameron et aborder avec lui plusieurs sujets dont la situation en Syrie, indiquait-on hier à l’Élysée.
(Source : agences)