Des Libanais fument en terrasse, le 3 septembre 2012 à Beyrouth, quelques heures après l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer dans les lieux publics fermés. AFP / ANWAR AMRO
La loi interdisant le tabac dans les cafés, restaurants et lieux publics fermés est entrée lundi en vigueur au Liban, provoquant l’ire des restaurateurs qui craignent une baisse de leurs revenus et de la fréquentation de leurs établissements.
Une colère qui s'est traduite ce matin à Antélias, au nord de Beyrouth, par un sit-in de protestation contre cette loi. Les restaurateurs ont ensuite décidé de fermer leurs établissement pendant 24 heures et de former un comité chargé de résoudre le "problème que représente l’interdiction de fumer" dans les lieux publics fermés.
Les restaurateurs, principalement ceux qui proposent le narguilé sur leur carte, mettent en garde contre une "forte baisse de leurs revenus de l’ordre de 25 %" à cause de l'interdiction de fumer.
Promulguée il y a un an par le Parlement, la nouvelle législation interdit également la publicité pour le tabac au Liban, un pays qui compte le plus grand nombre de fumeurs dans la région et où les maladies liées au tabagisme sont en augmentation.
Les autorités ont promis la fermeté dans l'application de cette loi dont l'infraction sera sanctionnée d'une amende de 90 dollars pour le fumeur et de 900 à 2.700 dollars pour les propriétaires des établissements.
Conformément à la loi 174 de lutte antitabac, quatre ministères sont responsables de son application : Santé, Économie et Commerce, Intérieur et Municipalités, Tourisme.
"Ces ministères doivent envoyer leurs inspecteurs dans les lieux qui relèvent de leurs juridictions, explique Nathalie Khazzouh, du Programme national pour le contrôle du tabac. Les inspections se feront également à la suite des plaintes déposées par les citoyens ou des rapports relevés par la société civile".
Le président de la Commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, a rappelé ce matin que la loi antitabac visait à protéger la santé des Libanais. "L’interdiction de fumer dans les endroits publics fermés vise à protéger la santé des citoyens et empêcher certains de provoquer des maladies chez d’autres", a-t-il dit à la Voix du Liban (93,3).
Il a par ailleurs écarté la possibilité de créer des zones fumeurs et d’autres non fumeurs dans les restaurants.
Alors que certains, notamment lors du sit-in organisés par les restaurateurs, laissaient entendre que la loi antitabac allait porter préjudice au secteur du tourisme, M. Majdalani a déclaré que ce secteur "ne sera pas affecté négativement par la loi, rappelant que les gens pourront encore fumer dans les lieux ouverts, comme les balcons, les terrasses, ou les bars installés sur les toit d'un immeuble.
Le ministre du Tourisme, Fadi Abboud, a, de son côté, affirmé qu’il était "très difficile" pour son ministère de surveiller tous les lieux publics en raison d'un manque d’effectif.
"Toute demande d'amendement de la loi doit se faire en coordination avec le pouvoir législatif et non à travers des manifestations de rue", a-t-il encore dit à la Voix du Liban.
Selon des statistiques de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) datant de 2010, 46 % des hommes et 31 % des femmes au Liban fument des cigarettes, des cigares ou le narguilé.
Pour mémoire
Loi antitabac : entre désillusion et pragmatisme, les principaux concernés n’y croient pas
Le ministère de l’Intérieur se prépare à l’application de la loi antitabac
Fumer le narguilé est aussi dangereux pour les poumons que la cigarette
Une colère qui s'est traduite ce matin à Antélias, au nord de Beyrouth, par un sit-in de protestation contre cette loi. Les restaurateurs ont ensuite décidé de fermer leurs établissement pendant 24 heures et de former un comité chargé de résoudre le "problème que représente l’interdiction de fumer" dans les lieux publics fermés.
Les restaurateurs, principalement ceux qui proposent le narguilé sur leur carte, mettent en garde contre une "forte baisse de leurs revenus de l’ordre de 25 %" à cause de l'interdiction de fumer.
Promulguée il y a un an par le Parlement,...
Les narguilés proposés par les restaurateurs étaient facturés entre 12000 et 24000 livres, pour un prix de revient de 2000 livres à tout casser. Les clients-pigeons devraient se réjouir de pouvoir dorénavant économiser en même temps leur argent et leur santé. Quant aux restaurateurs, ils trouveront certainement un autre moyen d'arnaquer le chaland.
07 h 24, le 03 septembre 2012