Rechercher
Rechercher

À La Une - Dans la presse

Liban : pour Jamil Sayyed, le départ d’Assad signifierait la fin de la Syrie

"Le régime syrien était loin d'être parfait (...), mais aucun État n'est parfait au Moyen-Orient !".

Pour Jamil Sayyed, "la Syrie d'Assad est vue par beaucoup d'habitants de la région, et notamment par les chrétiens, comme un mur". Photo d'archives/AFP

Pour l’ancien directeur général de la Sûreté générale libanaise, Jamil Sayyed, le départ d’Assad signifierait purement et simplement "la dislocation de la Syrie".

 

"Le départ d’Assad aujourd’hui signifierait la dislocation de la Syrie unifiée, le déchirement de son armée, l'anarchie, puis le déclenchement partout dans ce pays de petites guerres civiles, dont personne ne sortirait vainqueur, à l'exception des groupes fanatiques islamistes", déclare M. Sayyed dans un entretien accordé au journal français Le Figaro publié dimanche.

 

"Le régime syrien était loin d'être parfait", reconnaît celui qui fut le directeur de la Sûreté générale libanaise sous la tutelle syrienne, "mais à comparer avec les autres régimes arabes toujours appuyés par l'Occident, il reste de loin le meilleur. Au moins, c'est un État laïque, où régnaient la liberté religieuse, la liberté de la femme, ainsi qu'une vie sociale intercommunautaire ouverte et pacifique".

 

Et de poursuivre : "Aucun État n'est parfait au Moyen-Orient! Regardez le Liban. Certes, ce n'est pas une dictature. C'est une démocratie, mais elle est dominée par de petites dictatures communautaires, qui volent l'État quand elles s'entendent entre elles et qui le détruisent quand elles se disputent".

 

Concernant la vague islamiste dans les pays arabes, M. Sayyed estime que "la Syrie d'Assad est vue par beaucoup d'habitants de la région, et notamment par les chrétiens, comme un mur. C'est un mur, dont l'écroulement serait catastrophique. Cela fait peur même aux gens qui n'aiment pas ce régime. Car l'effondrement de ce mur va provoquer de multiples guerres intestines, visant à créer une nouvelle carte géopolitique au Moyen-Orient. Le mur syrien actuel protège les minorités, principalement chrétiennes".

 

Pour l’ancien homme fort de la Syrie au Liban, "l'État syrien n'a jamais cherché à plaire, il n'a jamais voulu se plier aux diktats des Américains dans la région, que ce soit sur la question palestinienne, le soutien aux mouvements de résistance, le Hezbollah et le Hamas, l'invasion de l'Irak, ou encore sur sa relation étroite avec l'Iran. C'est un empêcheur de tourner en rond".

 

Interrogé sur une éventuelle implication du Hezbollah dans le conflit syrien, M. Sayyed martèle que "le Hezbollah est le parti libanais qui a montré le plus de retenue et d'esprit de responsabilité. Certes, il ne cache pas sa sympathie pour le gouvernement syrien, lequel ne l'a jamais laissé tomber dans sa résistance face à Israël. Mais il ne voit pas de gaieté de cœur couler le sang en Syrie ; il souhaite une solution politique. Au Liban, le Hezbollah garde son calme et fait tout pour que le conflit chez nos voisins ne déborde pas chez nous".

 

Pour l’ancien directeur général de la Sûreté générale libanaise, Jamil Sayyed, le départ d’Assad signifierait purement et simplement "la dislocation de la Syrie".
 
"Le départ d’Assad aujourd’hui signifierait la dislocation de la Syrie unifiée, le déchirement de son armée, l'anarchie, puis le déclenchement partout dans ce pays de petites guerres civiles, dont personne ne sortirait vainqueur, à l'exception des groupes fanatiques islamistes", déclare M. Sayyed dans un entretien accordé au journal français Le Figaro publié dimanche.
 
"Le régime syrien était loin d'être parfait", reconnaît celui qui fut le directeur de la Sûreté générale libanaise sous la tutelle syrienne, "mais à comparer avec les autres régimes arabes toujours appuyés par l'Occident, il reste de loin le meilleur. Au moins, c'est un...
commentaires (8)

C'est pourtant une évidence ce qu'il dit, mais pour certains qui ont du mal à comprendre les conséquences de la guerre d'Irak, du changement politique dans le monde arabe au profit des salafo/wahabites, et de l'affaiblissement des chrétiens au M.O en général, il faut croire à une dose de masochisme liée à un subconscient toujours attaché au débarquement de la 7eme cavalerie . Ou bien au vrai désert des tartares.

Jaber Kamel

11 h 51, le 03 septembre 2012

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • C'est pourtant une évidence ce qu'il dit, mais pour certains qui ont du mal à comprendre les conséquences de la guerre d'Irak, du changement politique dans le monde arabe au profit des salafo/wahabites, et de l'affaiblissement des chrétiens au M.O en général, il faut croire à une dose de masochisme liée à un subconscient toujours attaché au débarquement de la 7eme cavalerie . Ou bien au vrai désert des tartares.

    Jaber Kamel

    11 h 51, le 03 septembre 2012

  • ....Liban : pour Jamil Sayyed, le départ d’Assad signifierait la fin de la Syrie.... Nous lui répondons: "et alors?" La fin de la syrie telle qu'elle est...oui. Nous l'espérons bien. Il y aura des cantons? chacun jouera chez soi? Parfait et alors? Assad va rejoindre la poubelle de l'histoire. D'ailleurs, j'en profite pour lancer une idée: "La table autour de laquelle, les leaders vont s'asseoir ": Au lieu de parler des armes du Hezbollah, je propose qu'ils abordent l'instauration d'un futur Liban fédéral et le mécanisme de fonctionnement pour que ceux qui veulent combattre Israel, le fassent de chez eux. Ceux qui veulent créer des branches militaires familliales puissent le faire, de chez eux. Nous?? Qu'ils nous laissent aspirer à Notre Liban morderne , ouvert et pacifié avec son environnement et entourage. Un liban à l'image d'achrafieh 2020 que nous avons pu voir récemment. Merci de publier.

    jean-Pierre EL KHOURY

    11 h 35, le 03 septembre 2012

  • Si le mur de Berlin s'est effondre, si le mur d'Hadrien n'a pas resiste, si les murailles de la Chine sont devenues un site touristique, si les murs de Bysance se sont effondres, est-ce que le mur de la dictature pourrait rester debout. Durant 4 annees de prison, Mr. Sayyed aurait du revoir son Histoire.

    MICHAEL KASSOUF

    10 h 33, le 03 septembre 2012

  • Pfffffff....no comment...

    GEDEON Christian

    06 h 52, le 03 septembre 2012

  • Etonnante interview...qui va bien dans l'air du temps,en fait...parcequ'il faut le savoir les européens en général ,et les français parmi eux,ne veulent en aucun cas d'une intervention militaire...je veux dire les gens...échaudés par l'Afgahnistan,traumatisés par ce qu'ils voient en Lybie et en Tunisie,....ils ne veulent pas en entendre parler.Le çà ne nous concerne pas est largement maajoritaire...et quand je dis ,çà ne nous concerne pas,c'est une façon très édulcorée de parler...

    GEDEON Christian

    05 h 53, le 03 septembre 2012

  • Lisez : avant Assad. Merci.

    SAKR LEBNAN

    05 h 25, le 03 septembre 2012

  • Et qui protégeait les Chrétiens avant Assad ? La plupart sont partis de Syrie avec l'avènement du père Assad, pour fuir les nationalisations et les harrassements, les grands riches étaient des Chrétien, surtout à Alep. Les Syriens fuyant avaient envahi le Liban, les uns sont restés et les autres ont pris les chemins de l'émigration. Récapitulez l'histoire et voyez, avant l'avènement de cette dictature, combien et quelles places dans les gouvernements, post Assad, occupaient des Chrétiens. Donc, assez de nous servir des BOURDES pareilles...

    SAKR LEBNAN

    04 h 57, le 03 septembre 2012

  • C'est fou, les tares que produit la croyance linéaire... chez les idolâtres sourds mais pas muets....,ils résistent ! ils veulent jamais évoluer !....en espérant toujours qu'un jour...? ils pourront grâce au rétroviseur déformant de leurs oculiste... revenir en arrière....pourtant les lois de la relativité sont connues et les limites du rétroviseur aussi.....

    M.V.

    04 h 05, le 03 septembre 2012

Retour en haut