La délégation libanaise. De gauche à droite : Tracy Hélou, Zeina Azzi, John Achkar, Béchara Chémaly et Léa Francis.
La Specque donne également aux étudiants l’occasion, dans un environnement apolitique et non partisan, de mieux connaître les grands enjeux de l’actualité européenne, de s’ouvrir les uns aux autres, de découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles idées et des opinions différentes. «Lors de notre première participation à la Specque l’année passée, nous étions surpris par l’intérêt que portent les participants pour des sujets loin de notre réalité au Liban tels que la sauvegarde des ours polaires dans l’Arctique», confie John, qui est le fondateur d’une start-up, Liban-Écotours, dont le but est de promouvoir l’écotourisme au pays du Cèdre.
Léa Francis, elle, a fait partie de la commission des Affaires juridiques. La jeune étudiante en master de droit international à la NDU a revêtu le costume d’un parlementaire européen de l’extrême gauche pour débattre de la création d’une association européenne qui donnerait aux bénévoles le moyen juridique de mener des actions paneuropéennes. «C’était ma première expérience. Elle fut très enrichissante. Par ailleurs, j’ai adoré le Canada. Tout le monde est gentil et affable», raconte-elle.
Les trois autres commissions parlementaires de la XVe édition sont la commission des Transports et du Tourisme, la commission du Marché intérieur et de la Protection des consommateurs – présidée par John –, et la commission de l’Emploi et des Affaires sociales dont faisait partie Zeina. Tracy Hélou et Béchara Chémaly, tous les deux étudiants en master de relations internationales, faisaient également partie de la délégation libanaise.
Apprentissage et échanges
Après chaque séance parlementaire, des motions d’ordre sont présentées devant l’Assemblée par des groupes d’eurodéputés sur des thèmes plus ou moins sérieux. «Cette année, à l’instar de l’an passé, nous avons dansé la dabké au centre de l’hémicycle avec tous les Specquois», raconte John. Avec un sourire déterminé, le chef de délégation affirme travailler pour pouvoir accueillir la Specque en 2015 au Liban. «Il faut pour cela amender un règlement interne de la Specque qui se déroule en alternance entre l’Europe et le Canada», explique-t-il. Pour la XVIe édition, John espère également ouvrir le recrutement des participants aux étudiants francophones de l’UL en droit, relations internationales, sciences politiques ou économie.
Dans le cadre de la préparation académique pour la XVe édition, chaque délégation devait rédiger une proposition de résolution du Parlement européen simulé. La Specque a retenu «quelques-unes des plus belles propositions de résolution» soumises par les étudiants participants et les a publiées, le 9 mai passé, à l’occasion de la fête de l’Europe. La proposition de la délégation libanaise relative à la protection des minorités religieuses au Moyen-Orient faisait partie des textes sélectionnés pour publication.
Difficultés
Cette année, les étudiants participants ont rencontré de grandes difficultés à trouver les fonds pour leur voyage puisqu’ils ne bénéficient pas, à l’instar des autres délégations, d’un soutien financier garanti et adéquat de la part du gouvernement. «Nous espérons que l’année prochaine nous pourrons tous participer à la Specque qui aura lieu à Rome», souhaite Zeina. À savoir qu’ils auraient dû être six à représenter le Liban à Montréal. Malheureusement, Alain Waked, étudiant en relations internationales, n’a pu obtenir son visa.
Ces étudiants méritent d’avoir l’appui des instances gouvernementales. Surtout qu’outre apprendre les rouages du Parlement européen, leur premier souci est «de donner une belle image des jeunes Libanais et du Liban». Un défi qu’ils ont bien relevé. En témoigne le mot de Gabrielle Lavoie-Lévesque, rédactrice en chef de Perspecquetives, le journal de la Specque, dans son article intitulé «Des amours de Libanais» en date du 8 août, dans lequel elle souligne «la sagesse avant l’heure de (ces) jeunes gens inspirants».
R.A.D.