Des centaines de familles ont passé vendredi leur 90e jour de siège dans plusieurs quartiers rebelles entièrement encerclés par l'armée à Homs, dans le centre de la Syrie, a rappelé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Environ 80% des habitants des quartiers assiégés de Jourat al-Chayah (centre), Khaldiyé (nord) et de la Vieille ville ont été poussés à la fuite. Mais des centaines de familles sont toujours piégées là-bas", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

"Les bombardements de l'armée ont été si féroces que même si le siège était levé demain, la plupart des habitants ne pourraient pas rentrer chez eux", a-t-il ajouté.

Les forces du président Bachar al-Assad ont mis en place il y a trois mois un blocus de plusieurs quartiers rebelles de Homs, couvrant environ 40% de la superficie de cette ville située à 160 km au nord de Damas, et reprenant peu à peu du territoire avec des offensives précédées de lourds bombardements.

Les personnes bloquées témoignent d'un quotidien de peur et de désespoir. "Nous n'avons pas de nourriture, pas de lait, rien", a expliqué via Skype à l'AFP Adnane, 14 ans, un habitant de la Vieille ville. "Mon petit frère de 10 ans a été tué le mois dernier dans un bombardement".

"Nous n'avons que du riz et des grains de blé, il n'y a plus de farine pour faire du pain, et cela fait des semaines que nous n'avons plus de légumes", a déclaré via Skype à l'AFP un militant se présentant sous le nom d'Abou Bilal.

"Les blessés et les personnes âgées ont besoin de médicaments. Les enfants ont besoin de lait. Mais plus personne au monde ne pense à nous, personne", a-t-il insisté. "Ici à Homs, nous sommes tous en train de mourir lentement".

La ville de Homs, théâtre de nombreuses violences depuis le début de la révolte contre le régime Assad en mars 2011, a été surnommée par les militants la "capitale de la révolution".