Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Les manifestants à Assad : Nous n'avons pas peur de tes chars et de tes canons

Ban demande au régime de ne plus utiliser les armes lourdes ; Damas accuse Ankara d'"entraîner" et de "faire passer des terroristes en Syrie".

Des combattants de l'ASL prennent position dans une rue d'Alep, le 31 août 2012. Youssef Boudlal/Reuters

Des manifestations ont eu lieu vendredi dans plusieurs villes de Syrie pour réclamer le départ du président Bachar el-Assad. Comme chaque vendredi depuis le début de l'insurrection en mars 2011, des dizaines de milliers de Syriens sont descendus dans les rues, mais parfois par petits groupes par crainte des bombardements, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


"Nous ne cèderons pas, malgré vos chars et vos canons", ont scandé frénétiquement les manifestants à Aassali, un quartier du sud de Damas.
Les forces du régime, qui assimile opposition et terrorisme, avaient pourtant été largement déployées. Ainsi, les accès à Damas étaient fermés et la plupart des quartiers de la capitale parsemés de barrages des services de sécurité, selon un journaliste de l'AFP.


A Kafarzita (centre), des manifestants, dont beaucoup d'enfants, ont scandé "La mort plutôt que l'humiliation", un des leitmotivs des militants anti-régime, selon des vidéos diffusées par les militants. Le ton était également au défi dans la province de Deraa (sud): "Nous ne nous agenouillerons que devant Dieu", "Martyr, tu es un héros".

 

A Marea, une localité rebelle de la province d'Alep (nord), quelques dizaines de personnes ont bravé leur peur et scandé des slogans hostiles au pouvoir en ce jour traditionnel de manifestations après la prière musulmane du vendredi, selon la journaliste. "Bachar, dégage!", ont lancé des hommes et des garçons dans le centre-ville, s'en prenant également au parti libanais chiite Hezbollah, allié de Damas.

 

Les militants anti-régime avaient choisi comme slogan pour les manifestations de cette semaine "Daraya, une flamme qui ne s'éteindra jamais", en référence à cette localité de la banlieue de Damas où plusieurs centaines de corps ont été retrouvés le week-end dernier après une offensive de l'armée qui a duré plusieurs jours. Régime et opposition se sont rejeté la responsabilité du massacre.


Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins, il y a eu des manifestations dans toutes les régions, sauf celles visées "par des opérations militaires" et celles "vidées de leurs habitants".

 

 

Un manifestant brandissant le drapeau de la révolte syrienne, vendredi, à Alep.

Youssef Boudlal/Reuters

 

 

Opérations audacieuses des rebelles

 

A travers le pays, au moins 70 personnes ont été tuées vendredi, selon un bilan provisoire de l'OSDH qui a recensé 119 morts jeudi.


A Aïn Terma, dans la province de Damas, des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées par des tirs, selon l'OSDH, qui n'était pas en mesure de donner plus de détails.
L'armée a mené un raid à Aïn Terma, a confirmé à l'AFP via Skype un militant qui s'est identifié comme Mohammed. "Des corps sans vie gisent sur le sol, des maisons et des magasins ont été pillés", a-t-il dit.

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), six personnes ont été tuées dans des bombardements autour d'Abou el-Zouhour, où se trouve l'une des deux importantes bases aériennes militaires de la région, théâtre de combats pour la deuxième journée consécutive, a indiqué l'OSDH.
Les rebelles avaient affirmé jeudi avoir abattu un avion de combat peu après son décollage de cette base.


A Boukamal (est), des combats ont eu lieu entre les forces gouvernementales et les rebelles qui "se sont emparés de plusieurs positions de l'armée, dont une base dans l'aéroport militaire de Hamdan", a déclaré à l'AFP le chef de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

 

Les insurgés semblent avoir concentré nombre de leurs attaques ces derniers jours contre des bases aériennes et des appareils de l'armée, affirmant avoir notamment détruit plusieurs hélicoptères, afin de contrer la maîtrise du ciel de l'aviation syrienne.

 

A Alep, capitale commerciale du pays ravagée depuis plus d'un mois par une bataille cruciale, les rebelles ont mené une autre opération d'envergure en attaquant un bâtiment des services de sécurité ayant entraîné une fusillade, selon l'OSDH qui ne disposait d'aucun bilan dans l'immédiat.

 

(Lire aussi : À Alep, des civils écrasés sous les décombres de leurs immeubles)


L'OSDH a en outre rappelé que des "centaines de familles" en étaient à leur 90e jour de siège à Homs (centre) dans plusieurs quartiers rebelles.
Les personnes bloquées témoignent d'un quotidien de peur et de désespoir.
"Nous n'avons que du riz et des grains de blé (...) les blessés et les personnes âgées ont besoin de médicaments. Les enfants ont besoin de lait. Mais plus personne au monde ne pense à nous", a déclaré via Skype à l'AFP un militant se présentant sous le nom d'Abou Bilal.

 

 

L'appel de Ban


Sur le front diplomatique, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a rencontré le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi à Téhéran, en marge du sommet des Non-Alignés, pour répéter ses appels à cesser la répression.
"J'ai rappelé que toutes les parties devaient cesser toute forme de violence, la responsabilité principale incombant au gouvernement syrien qui doit cesser d'utiliser des armes lourdes", a déclaré M. Ban lors d'un point de presse, demandant aussi aux pays étrangers de cesser de fournir des armes "aux deux parties".


Jeudi, M. Ban avait demandé au président iranien Mahmoud Ahmadinejad "d'user de l'influence" de l'Iran pour convaincre Damas, dont Téhéran est un important allié, de mettre fin aux violences.

 

Le Guide suprême iranien Ali Khamenei a cependant accusé les Etats-Unis et Israël d'être "les principaux responsables cachés" de la crise syrienne.


Et le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, a accusé Ankara d'"entraîner" et de "faire passer des terroristes en Syrie".

Aucune issue n'était en vue après plus de 17 mois d'une révolte qui s'est militarisée face à la répression, et de violences qui ont fait plus de 26.000 morts, en majorité des civils, selon l'OSDH.
Après de vains appels au départ du président Assad, fermement soutenu par Moscou, Pékin et Téhéran, les pays occidentaux se concentrent désormais sur le volet humanitaire.


La France a appelé vendredi "tous les donateurs à se mobiliser" pour renforcer l'aide, en particulier européenne, en faveur des réfugiés. Jeudi soir, en marge d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU, Paris et Londres avaient annoncé un effort humanitaire supplémentaire de plusieurs millions d'euros.


Selon l'ONU, il y a aujourd'hui au moins 1,2 million de personnes déplacées en Syrie et près de 229.000 réfugiés officiellement enregistrés dans les pays voisins (Turquie, Jordanie, Liban et Irak), dont 15.000 arrivés en trois jours.


La Turquie a suggéré la création de zones protégées en Syrie le long de la frontière, mais l'idée d'Ankara a été accueillie jeudi avec de fortes réserves et réticences au Conseil de sécurité de l'ONU en raison notamment des difficultés qu'il y aurait à assurer la sécurité et la protection d'une telle "zone tampon" en territoire syrien, d'autant plus que M. Assad s'y est déjà déclaré opposé.

 

La France a également proposé une aide matérielle et financière aux "zones libérées" par l'Armée syrienne libre (ASL) pour préparer l'après-Assad et inciter les Syriens voulant fuir à rester dans ces zones, selon le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Aujourd'hui, le chef de la diplomatie française a averti que la réponse internationale en cas d'utilisation par le régime syrien de ses armes chimiques serait "immédiate et fulgurante".

 

Il y a quelques jours, le président américain Barack Obama avait prévenu que la mobilisation et l'utilisation d'armes chimiques ou biologiques contre la rébellion constituaient une "ligne rouge" à ne pas franchir.

 

(Lire aussi : Inédit : des ADM au cœur d’une guerre civile)

 


Au Liban voisin, où la population est profondément divisée entre pro et anti-Assad, au moins 25 obus tirés par les troupes syriennes se sont abattus sur un village à la frontière nord, faisant un blessé et des dégâts matériels, selon des responsables locaux.

Des manifestations ont eu lieu vendredi dans plusieurs villes de Syrie pour réclamer le départ du président Bachar el-Assad. Comme chaque vendredi depuis le début de l'insurrection en mars 2011, des dizaines de milliers de Syriens sont descendus dans les rues, mais parfois par petits groupes par crainte des bombardements, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Nous ne cèderons pas, malgré vos chars et vos canons", ont scandé frénétiquement les manifestants à Aassali, un quartier du sud de Damas.Les forces du régime, qui assimile opposition et terrorisme, avaient pourtant été largement déployées. Ainsi, les accès à Damas étaient fermés et la plupart des quartiers de la capitale parsemés de barrages des services de sécurité, selon un journaliste de l'AFP.
A Kafarzita (centre), des manifestants,...
commentaires (3)

Ceux qui croient pouvoir vaincre une telle volonté rêvent à yeux ouverts. La VOLONTÉ DU PEUPLE VAINCRA ! Tous les despotes sont voués à la poubelle, non seulement de l'histoire, mais à la POUBELLE des pourritures...

SAKR LEBNAN

13 h 32, le 01 septembre 2012

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Ceux qui croient pouvoir vaincre une telle volonté rêvent à yeux ouverts. La VOLONTÉ DU PEUPLE VAINCRA ! Tous les despotes sont voués à la poubelle, non seulement de l'histoire, mais à la POUBELLE des pourritures...

    SAKR LEBNAN

    13 h 32, le 01 septembre 2012

  • Ils bravent, ces Sains Syriens Braves, non seulement "ses chars" à cet "assadiot baassdiot" ; mais ils vont le trainer avec et essuyer le Sol Syrien Sain.... avec lui ! Louboutins d'Asma compris.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 08, le 01 septembre 2012

  • Ban ki Moon patron ? du machin onusien ,serait 'il encore plus nul que Kofi Anann...?

    M.V.

    17 h 00, le 31 août 2012

Retour en haut