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À La Une - Le point

Au cœur de l’ouragan

Question : qu’y a-t-il plus faux qu’une convention républicaine ? Réponse : une convention démocrate. Tant il est vrai que ce genre de réunion n’est que prétexte à énoncer des demi-vérités qui sont donc autant de demi-mensonges.
Entamées mardi à l’ombre menaçante de la tempête Isaac devenue ouragan, les assises du Grand Old Party (GOP) prendront fin aujourd’hui après avoir culminé avec le couronnement du ticket Mitt Romney-Paul Ryan, à l’issue de la classique kyrielle de discours vantant les mérites du héros de la journée et accablant son adversaire, un homme « qui ne peut pas reconstruire l’économie car il ne sait pas comment elle a été construite ». Son bilan ? « Un reflet de sa rhétorique, a dit John Boehner, speaker de la Chambre des représentants . Avec cela, il prétend nous aider à aller de l’avant et il a l’audace d’espérer que nous allons le croire », dans une allusion appuyée au titre du best-seller de l’actuel président The Audacity of Hope. La conclusion est sans appel : « Throw him out ! » (jetez-le dehors).
Il est trop tôt pour dire si l’électeur américain va suivre ce conseil, tenu qu’il est de choisir entre un président sortant qui n’aura pas tenu ses promesses et un candidat doté du charisme d’une huître morte. L’excuse des caciques républicains est que, sinon, le choix se limitait à une palette comprenant Rick Perry, Rick Santorum, Newt Gingrich et Herman Cain. Limité, en effet, mais n’y avait-il pas dans le lot une figure moins terne que ce mormon de 65 ans, millionnaire déconnecté du social, père de cinq garçons et grand-père de 18 petits-enfants, marié depuis 43 ans à Ann Davies, la révélation du happening de Tampa grâce au portrait qu’elle a dressé de son compagnon, conclu par ce merveilleux hymne à l’amour : « Un conte de fées ? Pas du tout. Ce que nous avons, c’est un vrai mariage », avec quelqu’un de « chaleureux, aimant, patient, qui continue de me faire rire » ?
« Je suis comme je suis » : il est permis de douter que Mitt Romney pensait à Jacques Prévert en répétant par trois fois ces cinq mots lors d’une interview parue lundi dans la revue Politico. Une formule déjà utilisée la veille dans le cadre d’une apparition sur la chaîne Fox News au cours de laquelle, prié de citer sa source d’inspiration, il avait avoué penser à Popeye.
Du muscle, il lui en faudra, avec ou sans épinards, pour, le 6 novembre prochain, vaincre le héros du « Yes, we can », mais qui n’avait pu, faute d’une conjoncture favorable et d’un législatif acquis à la cause qu’il défendait. À ce jour, les sondages permettent d’entrevoir une arrivée dans un mouchoir de poche, le démocrate étant crédité de 45 pour cent des intentions de vote et le républicain de 43 pour cent. Il n’y a là rien de définitif, alors que la riposte à la grande fête de ce début de semaine vient tout juste de commencer. Le chef de l’exécutif a entamé avant-hier une tournée qui doit le conduire à Ames (Iowa) et Fort Collins (Colorado). Il restera à convaincre les hésitants (ils représentent 10 pour cent du corps électoral) et les Latinos dont le cœur penche, en principe, du côté d’Obama. Menés par Antonio Villaraigosa, le bouillant maire de Los Angeles qui fustige « ceux qui mettent en avant un brun portant un nom à consonance espagnole en espérant glaner les suffrages de cette catégorie d’Américains », les 12,2 millions d’Hispaniques appelés à voter comptent, comme ils l’avaient fait en 2008, accorder leurs voix au président sortant. La proportion devrait être, selon une étude établie entre le 6 et le 26 août, de 61/29 pour cent. Jorge Ramos, présentateur vedette de la chaîne Univision, prédit au GOP une débâcle dont l’ampleur l’empêchera de reconquérir la Maison-Blanche « pour des décennies à venir ». L’importance du vote latino est telle que l’équipe de campagne de Romney passe en boucle depuis quelque temps un spot publicitaire, « Juntos » (Ensemble), où les propos en anglais de celui-ci sont accompagnés de sous-titres en espagnol. À la radio, son fils Craig fait mieux puisqu’il parle directement dans cette langue. Autant d’efforts de dernière minute condamnés à demeurer sans effet face à une évidence ressassée par le camp d’en face, où l’on dénonce « une politique qui revient à bouter hors du pays non moins de onze millions de personnes », soit le nombre approximatif d’immigrants illégaux.
Passé le bref instant où l’offensive de charme lancée par l’épouse a joué, il est à craindre que le soufflé ne retombe et que chaque Américain ne se prenne « à regarder son cœur », comme Ann Romney l’a invité à le faire. Devinez pour qui il voterait alors.
Question : qu’y a-t-il plus faux qu’une convention républicaine ? Réponse : une convention démocrate. Tant il est vrai que ce genre de réunion n’est que prétexte à énoncer des demi-vérités qui sont donc autant de demi-mensonges.Entamées mardi à l’ombre menaçante de la tempête Isaac devenue ouragan, les assises du Grand Old Party (GOP) prendront fin aujourd’hui après avoir culminé avec le couronnement du ticket Mitt Romney-Paul Ryan, à l’issue de la classique kyrielle de discours vantant les mérites du héros de la journée et accablant son adversaire, un homme « qui ne peut pas reconstruire l’économie car il ne sait pas comment elle a été construite ». Son bilan ? « Un reflet de sa rhétorique, a dit John Boehner, speaker de la Chambre des représentants . Avec cela, il prétend nous aider à...
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