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À La Une - Conseil des ministres

Le gouvernement s’engage à faire preuve de fermeté... sur fond de rafales de mitraillettes

Paiement de la majoration des salaires dans le secteur public fin septembre.

Les ministres de la Défense et de l’Intérieur, Fayez Ghosn et Marwan Charbel : de la figuration intelligente. Photo Dalati et Nohra

L’État libanais a de nouveau été tourné en dérision, hier. Alors que le Conseil des ministres avait entamé sa séance de travail au Grand Sérail, et que le Premier ministre qui le présidait renouvelait son appui à l’armée et aux FSI, des tirs nourris d’armes automatiques saluaient en héros la sortie de prison de Wissam Alaëddine, le pyromane de la chaîne al-Jadeed, et retentissaient entre les murs de la salle de réunion. Dérision supplémentaire, la presse a été plus prompte que la police à informer le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, de l’origine des tirs.
Subissant l’usure, comme beaucoup de ses collègues, le ministre de l’Information, Mohammad Daouk, a déploré ces tirs, en fin de séance, les qualifiant de « mauvaise habitude libanaise ». Comme les rapts, la vendetta tribale et les bombardements aveugles sans doute.


C’est dans cet esprit que la séance du Conseil des ministres s’est poursuivie. Le Premier ministre l’a entamée par un discours qui s’est voulu musclé, dans lequel il a annoncé qu’il œuvrera au retour des Libanais enlevés en Syrie, tout en ajoutant qu’il travaillera aussi sur le dossier des disparus de la guerre. À ce sujet, il a affirmé qu’à l’ordre du jour d’une réunion prochaine, un Conseil national indépendant des disparus de la guerre, une instance sur laquelle le ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui, a travaillé, verra enfin le jour.
M. Mikati a également affirmé que même si l’État ne réagit pas tout de suite, des poursuites judiciaires seront engagées contre tous les fauteurs de troubles, y compris, a-t-il laissé entendre, contre les auteurs de rapts de ressortissants étrangers au Liban, turcs et koweïtiens en particulier, ainsi que contre tous les coupeurs de routes, à commencer par le boulevard de l’aéroport, considéré désormais comme « une ligne rouge ».
M. Mikati a également informé le gouvernement que le Liban doit assumer à partir du 5 septembre la présidence tournante du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères.
Le chef du gouvernement a salué par ailleurs la prochaine visite du pape Benoît XVI au Liban, affirmant qu’il s’agissait d’une visite « marquée du signe de l’espérance », et que des instructions ont été données à tous les ministères, pour en garantir le succès.

Incidences
Dans le cadre des péripéties qui ont marqué la séance, on apprend que le ministre PSNS Ali Kanso a condamné la manifestation des étudiants du 14 Mars devant le ministère des Affaires étrangères, estimant qu’ils devraient plutôt manifester devant l’ambassade US, à Aoukar, contre les ingérences incessantes des États-Unis dans les affaires intérieures du Liban.
De même, le ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil (Amal), a reproché à certains médias les indiscrétions dont ils se sont fait l’écho sur les divergences qui opposent son mouvement au Hezbollah, en ce qui concerne la personnalité chiite qui doit figurer dans la commission nationale de gestion des ressources pétrolières et gazières dont la création est envisagée.
Avant son entrée en Conseil des ministres, M. Khalil avait affirmé que « cette divergence n’existe pas » et que les deux formations chiites étaient d’accord sur la personnalité à nommer, choisie selon un processus de présélection qui comprenait à l’origine 164 candidats, puis 18.

La zone d’exclusion économique
Au sujet de la zone d’exclusion économique du Liban, sur le tracé de laquelle le Liban et Israël sont en désaccord, les avis des ministres semblent partagés. Certains souhaitent que la prospection et, éventuellement, l’exploitation des ressources sous-marines soient engagées dans les zones sur lesquelles il n’existe pas de désaccord, alors que d’autres souhaitent un règlement préalable de la question et des adjudications dans l’ensemble de la zone considérée comme sienne par le Liban.

 

(Lire, sur le sujet : Berry appelle à finaliser le dossier du pétrole pour entamer la prospection)


Les débats sur le tracé de la frontière maritime se sont déroulés en présence du directeur général des transports, Abdel Hafiz Kayssi, et du général Abderrahmane Chehaytelli. Le recours à un arbitrage de l’ONU et des États-Unis sur cette question sensible a été considéré comme une option de règlement. Mais le débat sur l’ensemble de la question a été ajourné, sur demande du ministre de l’Énergie, Gebran Bassil, en raison de l’absence hier du ministre des AE, Adnane Mansour.

Bonnes nouvelles
De bonnes nouvelles ont quand même marqué la réunion. C’est ainsi que le ministre des Finances, Mohammad Safadi, a annoncé que la majoration des salaires au titre de vie chère, dans le secteur public, sera payée fin septembre, d’une seule fois, avec effet rétroactif à partir de février 2012. L’échelle des traitements et salaires, elle, est à l’étude en commission ministérielle, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a décidé de mettre au point un plan quinquennal d’environ 100 millions de dollars d’appui aux régions rurales où le haschisch est cultivé. Objectif : substituer au cannabis la plantation de la betterave sucrière et l’élevage, subventionner le fourrage et installer des systèmes d’irrigation nécessaires à d’autres cultures. Ce plan est toutefois encore dans ses grandes lignes, et son entrée en application est conditionnée par des engagements fermes d’éradication du haschisch de la part des chefs de clan de la Békaa.
Enfin, le gouvernement a approuvé l’entrée en application d’un plan du ministre de la Justice visant à pourvoir à des centaines de postes vacants de son département : greffiers, auxiliaires de justice, notaires, etc. Au total, c’est environ 600 postes qui seront ainsi progressivement pourvus, avec un souci de parité entre musulmans et chrétiens. 50 % des candidats retenus devront être choisis parmi les lauréats d’un concours ad hoc organisé récemment par le ministère.

 

 

Lire aussi l'éclairage de Philippe Abi-AklMikati veut tirer profit de la détente actuelle pour consolider sa position

 

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