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Moyen Orient et Monde - Irak

L’organisation des prochaines élections suspendue à la crise politique

Le conflit politique qui n’en finit pas de paralyser l’Irak met en péril l’indépendance de la future commission électorale et pourrait, in fine, remettre en cause la tenue des élections provinciales prévues en mars prochain.
Au cœur de la tourmente qui secoue le pays : une coalition hétéroclite au pouvoir au sein de laquelle le bloc laïc Iraqiya, dominé par les sunnites, des élus kurdes et des alliés du dirigeant chiite Moqtada Sadr, accusent le Premier ministre Nouri al-Maliki d’accaparer le pouvoir. Dernier avatar du conflit, la démission lundi du ministre des Communications, Mohammad Taoufiq Allawi, qui a invoqué l’« ingérence » de M. Maliki dans la conduite de son ministère pour justifier son départ. Or, la crise, ouverte en décembre, a des répercussions directes sur la composition de la Haute Commission électorale indépendante, appelée à être renouvelée.
Depuis plusieurs mois, les partis politiques n’arrivent à se mettre d’accord ni sur les membres qui doivent la composer ni sur leur nombre. En mai, élus et responsables politiques était parvenus à opérer une présélection de 60 candidats pour les neuf postes que compte actuellement la commission. Mais depuis, le processus de sélection est au point mort. Chaque formation tente de mettre en avant ses candidats sans réussir à s’entendre avec ses concurrents sur les moyens de faire en sorte que la commission reflète le paysage politique et religieux de l’Irak. Et des élus s’inquiètent du fait que la commission pourrait voir son indépendance menacée. La condamnation mardi du président sortant de cette instance, Faraj al-Haïdari, et de deux autres membres à un an de prison avec sursis pour corruption n’a fait qu’ajouter à leur préoccupation. M. Haïdari, bête noire de Nouri al-Maliki, a dénoncé un procès politique. « Il est évident qu’ils (les membres de la commission) ne seront pas indépendants », regrette Mahmoud Othman, un député kurde sans étiquette.
Dans un communiqué publié début août, Martin Kobler, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU dans le pays, a jugé que de nouveaux retards « mettraient gravement en danger le processus démocratique irakien ». « Nous souhaitons que la date du scrutin, en mars 2013, soit maintenue. Pour que des élections satisfaisantes aient lieu, il faut une commission électorale forte. Et une commission forte a besoin de temps pour organiser des élections », a ensuite déclaré M. Kobler.
Si la commission conservait sa structure actuelle, elle serait vraisemblablement composée de quatre chiites, deux sunnites, deux Kurdes et un chrétien, à en croire élus et diplomates en poste à Bagdad. Mais les partis auraient aussi leur mot à dire. Parmi les quatre chiites devraient donc figurer au moins un représentant du parti Dawa de M. Maliki, un allié de Moqtada Sadr et un autre d’une troisième formation chiite. Pour ne rien arranger, des voix se sont élevées pour que la commission passe de neuf à 15 membres pour faire de la place à des partis de moindre importance. « Si vous portez le nombre de membres (de la commission) de neuf à 15 parce qu’il faut inclure tous les partis, il ne s’agit plus d’une commission électorale indépendante, lance un diplomate rompu à l’organisation d’élections. Il n’y a rien d’indépendant en Irak (...) alors pourquoi pensez-vous que l’administration électorale va être une oasis, entourée d’institutions partisanes ? »
Dans le meilleur des cas, la commission aurait besoin de six mois pour organiser un scrutin, selon lui. Les élections de mars 2013 s’en retrouvent donc fortement compromises. « Si je devais parier sur la tenue ou non des élections à la date prévue, je pense que je dirais non », conclut un autre diplomate sous couvert d’anonymat.
(Source : AFP)
Le conflit politique qui n’en finit pas de paralyser l’Irak met en péril l’indépendance de la future commission électorale et pourrait, in fine, remettre en cause la tenue des élections provinciales prévues en mars prochain.Au cœur de la tourmente qui secoue le pays : une coalition hétéroclite au pouvoir au sein de laquelle le bloc laïc Iraqiya, dominé par les sunnites, des élus kurdes et des alliés du dirigeant chiite Moqtada Sadr, accusent le Premier ministre Nouri al-Maliki d’accaparer le pouvoir. Dernier avatar du conflit, la démission lundi du ministre des Communications, Mohammad Taoufiq Allawi, qui a invoqué l’« ingérence » de M. Maliki dans la conduite de son ministère pour justifier son départ. Or, la crise, ouverte en décembre, a des répercussions directes sur la composition de la Haute...
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