Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a adressé « un message de confiance », mais sans céder sur ses orientations. Charles Platiau/Reuters
Le chef de file du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, lui avait reproché sa venue devant le patronat. « Un signe de faiblesse », selon lui. « Je crois aux vertus du dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux », a insisté le Premier ministre, arrivé et reparti des lieux accompagné de la présidente du Medef, Laurence Parisot.
À des patrons inquiets des projets fiscaux et sociaux du gouvernement – notamment de la promesse de taxer à 75 % la part des revenus excédant un million d’euros –, M. Ayrault a adressé « un message de confiance », mais sans céder sur ses orientations. « La réforme fiscale visera à améliorer le financement de l’économie, l’investissement et la compétitivité des entreprises », contrairement à ce qu’affirment les patrons, qui redoutent un alourdissement des impôts en pleine crise. M. Ayrault s’est appliqué à dédramatiser ce sujet sensible côté patronat, rappelant que le projet de budget pour 2013, qui doit contenir les principales mesures fiscales du quinquennat, ne serait présenté en Conseil des ministres que la dernière semaine de septembre. Pour l’heure, « les arbitrages ne sont pas pris », même si « certains veulent se faire peur », a-t-il affirmé.
M. Ayrault a aussi loué les emplois d’avenir, présentés le matin même en Conseil des ministres, qui « apporteront une réponse à la fois rapide et ambitieuse » au chômage des jeunes. Le Premier ministre a en même temps exigé des partenaires sociaux, patronat compris, qu’ils prennent leur part aux efforts. Il a appelé en particulier « toutes les organisations à accélérer le rythme de négociation » sur la sécurisation de l’emploi, qui fait partie des nombreux chantiers ouverts en juillet lors de la conférence sociale.
« Nous avons apprécié la visite et le discours aussi du Premier ministre », a déclaré la patronne des patrons, Laurence Parisot, pour qui la brouille entre le gouvernement de gauche et les entreprises, héritée de la conférence sociale de juillet, est désormais du passé. Mais « nous ne pouvons pas bien sûr nous contenter de ce discours », a-t-elle ajouté. « Les orientations indiquées par le Premier ministre sont intéressantes, il convient maintenant d’attendre que les décisions, notamment budgétaires, confirment, matérialisent ces orientations », a-t-elle résumé.
Dernier bémol sur le volet social, Mme Parisot a regretté que M. Ayrault n’ait pas repris son antienne de la « flexibilité » du travail, une donnée cruciale pour relancer le marché de l’emploi selon le patronat.
(Source : AFP)