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Culture - Événement

Le Brésil fête Jorge Amado, écrivain des passions sensuelles de Bahia

Le Brésil a célébré les 100 ans de la naissance de Jorge Amado, écrivain emblématique de Bahia dont les chroniques bariolées étaient animées par le culte du plaisir des sens et la mixité raciale, qui ont modelé l’identité du peuple de cet État du Nordeste.

Amado comtemplant la place de Pelourinho à Bahia en 1992

Les œuvres de Jorge Amado, décédé il y a 11 ans, ont été traduites en 49 langues. Le seul compatriote à le dépasser dans ce domaine est Paulo Coelho.
Ses écrits ont été adaptés au théâtre, au cinéma, à la télévision et même dans les défilés des écoles de samba au moment du carnaval.
« Il était à la fois un grand écrivain et un gros vendeur, ce qui, dans les années 30, n’a pas été bien perçu par les critiques » littéraires, raconte à l’AFP Thyago Nogueira, éditeur de Jorge Amado pour la maison Companhia das Letras.
« Il proposait une vision optimiste du Brésil avec une vision très avancée sur le syncrétisme religieux et la mixité raciale. Il était en avance sur son temps », poursuit l’éditeur.
Le Parlement brésilien a rendu un hommage solennel à l’écrivain bahianais, fêté cette année dans plusieurs pays à travers expositions, rétrospectives et débats.
Un film inspiré de son célèbre roman Capitaine des sables a emporté le mois dernier le prix du meilleur film au Festival du cinéma brésilien de Los Angeles. Réalisé par la petite fille de l’écrivain, Cecilia Amado, ce long-métrage raconte les aventures des enfants des bas-fonds de Salvador de Bahia dans les années 50.
À São Paulo, le Musée de la langue portugaise a présenté pendant quatre mois une exposition-rétrospective « Jorge Amado est universel », retraçant le parcours de l’écrivain au travers de photos, manuscrits, films et objets lui ayant appartenu.
Vendredi, le célèbre chanteur Caetano Veloso, lui aussi originaire de Bahia, a donné un concert à l’honneur de Jorge Amado sur la place de la catédrale de Salvador.
Parmi les œuvres les plus célèbres de l’écrivain, figurent les incontournables Gabriela, girofle et cannelle et Dona Flor et ses deux maris.
Gabriela, écrit en 1958, se déroule à Ilheus, la ville où il a passé la majeure partie de son enfance. À la fois récit folklorique, romance, « thriller » politique et critique sociale, ce roman relate passions, infidélités, trahisons et assassinats. Il a été adapté par la télévision à plusieurs reprises.
Dona Flor, écrit en 1966, est l’histoire de Floripides, une veuve qui prend un second époux et voit sa vie perturbée par l’apparition du fantôme de son premier mari. Son adaptation au cinéma par Bruno Barreto, avec une mise en musique de Chico Buarque, fut un grand succès en 1976 et lança véritablement la carrière d’actrice de la séduisante Sonia Braga.
La plupart des romans de Jorge Amado évoquent la vie des métis des classes défavorisées, source à ses yeux d’une grande richesse.
« Il voyait la mixité raciale comme un trésor national à valoriser et préserver. Il était convaincu que ce métissage, à tous les niveaux, nous distingue du reste du monde », expliquait récemment à O Globo Alberto da Costa e Silva, de l’Académie brésilienne des lettres.
Lauréat de nombreux prix au Brésil et à l’étranger, Jorge Amado revendiquait son athéisme et était très engagé politiquement.
Militant communiste au moment où le Brésil se trouvait sous la coupe de régimes autoritaires, il fut incarcéré en 1936 puis en 1937, avant de s’exiler en Argentine et en Uruguay en 1941 et 1942.
Elu député fédéral de São Paulo en 1945 sous la bannière du Parti communiste, il a ensuite de nouveau été contraint à quitter le pays pour rejoindre Paris (1948-1950) puis Prague (1951-1952).
Né le 10 août 1912 dans une plantation de cacao à Itabuna (sud de Bahia), Jorge Leal Amado de Faria est décédé à Salvador le 6 août 2011, peu avant ses 89 ans.
Les œuvres de Jorge Amado, décédé il y a 11 ans, ont été traduites en 49 langues. Le seul compatriote à le dépasser dans ce domaine est Paulo Coelho.Ses écrits ont été adaptés au théâtre, au cinéma, à la télévision et même dans les défilés des écoles de samba au moment du carnaval.« Il était à la fois un grand écrivain et un gros vendeur, ce qui, dans les années 30,...

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