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Culture - Violon d’Ingres

Pour Joy el-Khoury, le bonheur est dans le bois

Publicitaire la moitié de la journée, artisan-ébéniste l’autre moitié... Tel est le paradoxal mode de vie que mène Joy el-Khoury depuis un peu plus d’un an.

Joy el-Khoury.

Il passe au cours des mêmes 24 heures de l’univers du pur consumérisme à celui de la sereine pérennité du travail artisanal. Du marketing et des panneaux publicitaires à l’odeur du bois de cèdre centenaire, qui s’exhale dans son atelier au fond du jardin. C’est là que tous les jours Joy el-Khoury passe entre 4 et 5 heures à scier, limer, imbriquer le bois brut des poutres qu’il récupère des vieilles demeures pour le transformer en meubles divers. Des tables, bancs, banquettes, bibliothèques, dessertes, fauteuils... qui dégagent une émouvante et forte présence. Celle du bois de cèdre – en particulier le cèdre de Cilicie qui était anciennement utilisé dans la fabrication des charpentes –, un matériau d’une indéniable noblesse qui, sans l’intervention de notre publicitaire-menuisier, aurait sans doute péri dans les feux de cheminée. 

C’est d’ailleurs le bois acheté pour alimenter sa propre cheminée qui est à l’origine de la passion de Joy el-Khoury pour la menuiserie. « C’est en coupant des poutres jetées que j’avais récupérées pour mon feu que j’ai découvert la robustesse et la beauté de ce bois de cèdre. Du coup, n’ayant plus le cœur de les brûler, j’ai eu l’idée de les utiliser dans la fabrication d’une table de moine. » Il s’y attelle tout seul et la confectionne à partir de 5 lattes et des ustensiles qu’il avait à la maison.
Une première réalisation qui – comme c’est souvent le cas – provoque l’enthousiasme de ses amis, lesquels veulent la même. Les commandes s’accumulent, le poussant à se lancer, avec les moyens de bord et sans aucune formation manuelle préalable, dans cette voie.
Le bois l’inspirant, il « développe » d’autres éléments et marie le bois brut à d’autres matières, la plupart du temps également récupérées : fer servant de support, petites roues en pieds de table ou de bibliothèque, feuilles de métal qui parfois viennent combler les brèches d’une latte tout en formant un motif ornemental...
Naissent ainsi un florilège de bancs, tables d’appoint, tables basses, tables de salle à manger, dont un modèle simplement sculptural avec sa plaque de verre carrée posée sur un pied central composé de trois poutres entrecroisées en triangle, ou encore une desserte formée d’un battant de porte ancienne recouvert d’une vitre et monté sur le pied à roue d’une honorable Singer du siècle dernier !
Joy el-Khoury, pour qui « jeter du bois est un crime en soi, surtout s’il s’agit d’un bois de cèdre », se prend au jeu tant et si bien qu’il se retrouve avec toute une collection de pièces mobilières auxquelles il donnera le label « Wood of Joy ». Son atelier débordant de ses créations, il s’attelle, là encore, tout seul à la construction d’un « showroom » qui prend naturellement, entre ses mains, l’allure d’une « cabane en bois au fond du jardin » *
Serait-ce là le préambule d’une production en série ? « Absolument pas », rétorque l’ébéniste amateur. « D’une part, c’est un bois qui ne peut être travaillé que de manière artisanale, car il contient énormément de clous rouillés qui cassent toutes les machines. D’ailleurs, je le travaille à l’ancienne en utilisant uniquement des tenons et des mortaises en bois. D’autre part, c’est un travail qui durera tant que durera le matériel disponible et tant que j’aurais la force physique de m’y atteler moi-même », affirme cet homme tout simplement « heureux de redonner vie à quelque chose qui était destiné à périr ».

*Dans son jardin à Baabdate, à l’adresse « Wood of Joy ».

Il passe au cours des mêmes 24 heures de l’univers du pur consumérisme à celui de la sereine pérennité du travail artisanal. Du marketing et des panneaux publicitaires à l’odeur du bois de cèdre centenaire, qui s’exhale dans son atelier au fond du jardin. C’est là que tous les jours Joy el-Khoury passe entre 4 et 5 heures à scier, limer, imbriquer le bois brut des poutres qu’il récupère des vieilles demeures pour le transformer en meubles divers. Des tables, bancs, banquettes, bibliothèques, dessertes, fauteuils... qui dégagent une émouvante et forte présence. Celle du bois de cèdre – en particulier le cèdre de Cilicie qui était anciennement utilisé dans la fabrication des charpentes –, un matériau d’une indéniable noblesse qui, sans l’intervention de notre publicitaire-menuisier, aurait sans doute...
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Tes créations sont une joie pour les yeux. Bravo Joy. Bises

Tina Chamoun

03 h 09, le 30 août 2012

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Commentaires (1)

  • Tes créations sont une joie pour les yeux. Bravo Joy. Bises

    Tina Chamoun

    03 h 09, le 30 août 2012

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