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À La Une - Justice

La France ouvre une enquête sur l’assassinat de Arafat

Des experts médicaux suisses vont être bientôt dépêchés à Ramallah pour examiner la dépouille mortelle.

Yasser Arafat et son épouse, Souda, en octobre 2004. AFP/HO/HUSSEIN HUSSEIN

Trois juges français vont enquêter sur la mort en 2004 de Yasser Arafat après l’ouverture hier à Nanterre, près de Paris, d’une information judiciaire contre X pour assassinat, la veuve de l’ex-dirigeant palestinien soupçonnant un empoisonnement, selon une double source proche du dossier, corroborée par une autre source également proche du dossier.
La veuve et la fille de l’ex-leader palestinien Yasser Arafat, ainsi que leurs avocats, se « félicitent » de cette nouvelle, a indiqué un de leurs avocats français, Me Pierre-Olivier Sur. Mais il précise qu’ils « font le choix de ne pas communiquer afin de laisser aux juges d’instruction désignés la mission de mener toutes les investigations qui s’imposent pour la recherche de la vérité, dans le respect du secret de l’information, ce qui constitue une garantie indispensable » et afin « d’éviter toute récupération, instrumentalisation, déformation de quelque ordre que ce soit ».
L’Autorité palestinienne s’est également félicitée de cette annonce, selon le négociateur palestinien Saëb Erakat, précisant que le président Mahmoud Abbas a « officiellement demandé au président français François Hollande de nous aider à enquêter sur les circonstances du martyre de l’ancien président Arafat ». Israël « ne se sent pas concerné par cette enquête malgré des accusations farfelues portées contre nous », a affirmé de son côté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, disant toutefois « espérer que cette enquête fera toute la lumière sur cette affaire ».
L’ouverture de l’enquête en France fait suite au dépôt d’une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile le 31 juillet par Souha Arafat, après la découverte de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de l’ancien président de l’Autorité palestinienne. Il n’y a jamais eu d’informations médicales claires sur les raisons de la mort du dirigeant, le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire français Percy, à Paris, même si les responsables palestiniens et les proches de Yasser Arafat sont persuadés qu’il est mort empoisonné.

 « Quantité anormale »
La polémique sur les causes de la mort de Arafat avait été relancée après la diffusion, le 3 juillet dernier, par la chaîne de télévision arabe el-Jazeera d’un documentaire. Il révélait que l’Institut de radiophysique de Lausanne, qui a analysé des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels de Arafat remis à sa veuve par l’hôpital français, y avait découvert « une quantité anormale de polonium ». À la suite de cette découverte, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a reçu début août un courrier de l’Autorité palestinienne demandant l’examen de la dépouille mortelle. Il avait alors sollicité la veuve du dirigeant palestinien pour obtenir son accord.
Le rapport d’hospitalisation français, daté du 14 novembre 2004 et cité hier par le site Slate.fr, fait état d’une inflammation intestinale d’« allure infectieuse » et de troubles de coagulation « sévères ». Slate.fr évoque également la piste d’un « empoisonnement » par une toxine de champignon vénéneux. L’Institut de radiophysique de Lausanne en Suisse a lui annoncé vendredi qu’il comptait dépêcher des experts à Ramallah pour examiner la dépouille mortelle de Yasser Arafat, après le feu vert de sa veuve pour rechercher d’éventuelles traces de polonium. Les expert du CHUV sont prêts à se rendre en Cisjordanie « dans quelques jours », avait indiqué vendredi le porte-parole du Centre, Darcy Christen, précisant qu’il fallait agir rapidement. « Le temps presse, on peut dire que c’est une question de semaines, pas de mois, car la traçabilité du polonium diminue de moitié tous les 138 jours », avait-il insisté. Les experts devront d’abord faire « une mission de repérage », pour examiner le mausolée où se trouve la dépouille mortelle de Yasser Arafat, et recenser les disponibilités technologiques et scientifiques sur place. L’examen du corps devrait avoir lieu au cours d’une seconde mission. « Cet acte d’enquête doit être diligenté en collaboration avec la juridiction d’instruction française, régulièrement saisie, qui doit désigner un magistrat instructeur pour procéder aux investigations qui s’imposent », avaient fait savoir les avocats de Mme Arafat et de sa fille Zahwa, Mes Pierre-Olivier Sur et Jessica Finelle.

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