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À La Une - Crise

Les armes chimiques syriennes sont une "ligne rouge" pour Obama

Combats près de symboles du pouvoir syrien dans le centre d'Alep.

Le président américain Barack Obama. Brendan SMIALOWSKI/

La fête musulmane du Fitr, qui a commencé dimanche et doit durer trois jours pour célébrer la fin du jeûne du ramadan, était endeuillée par des combats meurtriers dans la ville stratégique d'Alep (355 km au nord de Damas), mais aussi dans la capitale syrienne.

 

Au moins 44 personnes, dont 20 civils, ont été tuées lundi, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui rapporte plus de 23.000 morts depuis le début de la révolte en mars 2011.

 

Un mois jour pour jour après le début de la bataille d'Alep, les rebelles ont porté lundi les combats dans le centre de la ville en affrontant l'armée près du tribunal militaire et du parti Baas, selon l'OSDH.

 

Un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL, formée de déserteurs et de civils armés) a affirmé à l'AFP que les rebelles avaient "pénétré et pris contrôle" de secteurs centraux d'al-Tilal, al-Maadi et Jdeidé, près du quartier historique. Des chrétiens habitent notamment dans le quartier de Jdaidé.

 

A Damas, des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers de l'est et du sud, hostiles au régime, notamment Jobar (est) et Tadamoun (sud), selon l'OSDH. Les Comités locaux de coordination (LCC), un réseau de militants sur le terrain, ont également fait état d'affrontements à Jobar après une attaque rebelle contre un barrage de l'armée.

 

Les autorités avaient annoncé il y a plus d'un mois avoir repris le contrôle de Damas avant d'être démenties sur le terrain.

 

Dans le sud, la ville de Herak, où sont retranchés des insurgés, se trouve dans une situation humanitaire "catastrophique" faute de pouvoir se ravitailler en vivres et médicaments, a affirmé le Conseil national syrien (CNS).

 

Une photo tirée d'une vidéo sur YouTube et diffusée par l'AFP

montre l'intensité des bombardements contre la ville d'Alep.

 

Le sort de Farouk el-Chareh

 

L'agence officielle Sana a par ailleurs démenti que le chef de la diplomatie Walid Mouallem ait annoncé sur Twitter avoir remplacé le vice-président Farouk el-Chareh, personnalité sunnite la plus en vue du régime dont la défection annoncée samedi par des chaînes de télévision arabe avait été aussitôt réfutée à Damas.

 

Le sort de M. Chareh suscite cependant des interrogations alors qu'il n'a pas été vu en public depuis les funérailles organisées après un attentat qui, le 18 juillet, avait coûté à Damas la vie à quatre hauts responsables du régime.

 

Le président Bachar el-Assad a lui effectué dimanche sa première apparition publique depuis cet attentat pour prier dans la mosquée al-Hamad de Damas, aux côtés du nouveau Premier ministre, Waël al-Halaqi, dont le prédécesseur a fait défection au début du mois, selon des images diffusées par la télévision d’État.

 

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré lundi à la radio RTL que le canal financier pouvait être une arme efficace pour "étrangler" le régime syrien, qui sera bientôt à court d'argent selon lui.

"Il a de moins en moins de réserves. On a compté qu'il n'en avait que pour quelques mois, sauf appui de la Russie et de l'Iran", a-t-il dit.

 

 

Brahimi à Paris

 

A Paris, le président français François Hollande, dont le pays soutient les rebelles, a reçu le nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, pour discuter des moyens d'arrêter le conflit dans ce pays alors que la mission des observateurs de l'ONU, chargés depuis avril de surveiller une trêve qui n'a jamais existé, a pris fin dimanche à minuit.

"Ce qu'il faut, c'est arrêter la guerre civile et ça ne va pas être simple", avait souligné sur France 24 le successeur désigné de Kofi Annan dont les propos ont été jugés lundi "contraires à la réalité" par Damas.

 

"Ce qui se passe sur le terrain, ce sont des crimes terroristes qui visent le peuple syrien et qui sont perpétrés par des salafistes armés soutenus par des pays connus", a déclaré le ministère syrien des Affaires étrangères en récusant le terme de guerre civile.

 

Le régime de Bachar el-Assad accuse régulièrement l'Arabie saoudite et le Qatar d'armer les rebelles qui sont par ailleurs épaulés par des agents des services secrets américains, britanniques et allemands, selon des journaux allemands et britanniques.

 

Et alors que la recrudescence des bombardements dans le nord de la Syrie pousse des milliers de personnes à fuir vers la Turquie, Ankara a prévenu que le pays, qui accueille 70.000 réfugiés syriens, ne pourrait pas en accepter plus de 100.000.

 

 

La mise en garde d'Obama

 

Parallèlement, à Washington, le président américain Barack Obama a prévenu lundi son homologue syrien que la mobilisation et l'utilisation d'armes chimiques ou biologiques contre la rébellion qui dure depuis mars 2011, constituaient une "ligne rouge" à ne pas franchir.

Barack Obama a affirmé qu'il n'avait pas "encore" ordonné une intervention militaire américaine en Syrie, et a rappelé les préoccupations des américains et de leurs alliés israéliens sur les armes syriennes.

 

La semaine dernière, des responsables américains et des diplomates avaient indiqué que les États-Unis et leurs alliés discutent d’un "scénario catastrophe" qui pourrait aboutir à l’envoi de dizaines de milliers de militaires en Syrie afin d’y sécuriser les sites d’armes chimiques et biologiques après la chute du régime de Bachar el-Assad.

 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré en juillet que les chiites du Hezbollah pourrait récupérer des missiles et armes chimiques syriens en cas d'"effondrement du régime" syrien.

"Pour nous, une ligne rouge serait de voir un arsenal complet d'armes chimiques en train d'être déplacées ou utilisées", a déclaré Barack Obama dans la salle de presse de la Maison blanche. "Cela changerait mes calculs."

 

 

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